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mais peut-être que je suis quelqu’un
je suis peut-être un poéte
puisque je ne laisse pas aller tranquille
ma parole
mes mots
mon amour tout entier
à venir dans le ridicule
que d’écrire des choses qui nous sont propres
je suis peut-être un poète
puisque je ne laisse pas aller sereinement
je signale ma passivité extérieur
en moi, je serais poète ?
une petite intensité
de poésie perpétuelle
alors que je ne suis pas dedans
alors que je suis chaque poème
en même temps
comment écrire autrement
et les mots exécutent un travail particulier
sans que je regarde
sans aucun conflit
si la poésie
c’est lier,
faire bloc,
construire un champs de signes
alors,
il est probable que je sois poète
un seul trou et nous voilà
Réfléchi sur la poésie et la logique avec Baudelaire et Supervielle
On peut ne pas accepter le monde en tant qu’il est fondé rationnellement. C’est-à-dire par la mathématique ou plutôt l’ontologie des mathématique, la logique. C’est inacceptable. C’est trop évident. Il y a une autre acception du monde.
Pour exemple, la poésie ou l’art en général procède par interférence pour dévoiler une vérité. Une métaphore, qui n’a rien de logique, par exemple la passante évanescente de Baudelaire qui représente la beauté n’est promis à une vérité (émotionnelle, sensitive) qu’à condition que ce même lecteur « accepte » de se faire dévoiler en lui une vérité sur une modalité de l’être, l’étant « Beauté ». Il n’y a pas de logique, il n’y a que l’intention de dérouter la logique, en faire un non-sens (une passante n’est pas la beauté, si une passante était la beauté alors nous n’aurions pas besoin du poème de Baudelaire pour découvrir la Beauté en tant qu’elle serait à chaque coin de rue où passerait une passante). L’intention poétique et son effet forme un tout dans l’émission (le poème) et la réception (la lecture) d’une forme affirmative quant à la vérité de la beauté. Celle-ci se déroule sur la scène de l’analogie, de la métaphore et n’a pas besoin d’une base référentielle logique. Le dire poétique est dit sur l’être (les étants qui le forment) par ce qu’il est écart et fulgurance holistique. Il est auto légitimé par sa simple affirmation. Il y a poésie et donc vérité qu’à condition que l’affirmation soit capable de donner du sens à l’être.
La philosophie, les mathématiques, la logique, ne donne pas de sens à l’être. Elles prennent des parties (les nombres, les hommes, les concepts etc…) pour en construire des systèmes homogènes de compréhension du réel et de son principe, l’être
La poésie par la précipitation verbale actionne un levier tout autre, un levier holistique, ce qui veut dire que l’ensemble que forme le poème est plus vaste que ses parties (!). Par exemple, la biographie du poète en question, le champ lexical, les figures de style, tout ce qui est la part analytique du littéraire du poème est dépassé mystérieusement par l’affirmation et l’événement hasardeux qui fait que le poème déborde le sens qu’on pourrait lui donner en fonction de sa dissection, de ses parties. Le poème est holiste, le poème accède par le Dire, la transformation du signifiant d’extraction de sa qualité logique au sein du code (la langue). Extraction mystique, inexplicable, mais qui donne sens au réel en tant qu’il le soigne de sa déchéance de n’être que matière ou idée (physique ou philosophique). Le poème élève la conscience à un état de confiance dans l’inexplicable (a priori inquiétant) car cet inexplicable réintègre le spectateur de la forme poétique à un signifiant plus élevé, inexplicablement plus dense, énigmatique et en même temps donne une quasi-certitude quant à la capacité du sujet à accepter le réel en tant qu’il n’a pas de sens.
Ce sens du non-sens du poème parle de choses essentielles parfois par des voies mineures (quotidien, « petits sujets »…) mais reste toujours sur la crête entre deux vides, d’un côté le vain effort logique de la mathématique de rendre le monde intelligible et de l’autre la causalité religieuse d’un principe premier expliquant tous les phénomènes du réel. Le poème est exactement là, par sa qualité à dire l’être par l’objet langage qui se pense toujours au-delà de lui-même. C’est la métaphore : la passante est pensée au-delà de sa simple présence physique par l’articulation au départ raisonnée d’une chaîne de signifiants pour enfin accomplir un retournement holistique de dépassement de la raison des signifiants par l’imaginaire du poète et son génie créatif. Ce retournement, cette punchline infinie rend raison à une vérité qui parle à l’intérieur du lecteur comme une évidence, une réminiscence d’un déjà vu, une explosion de tout rapport logique au monde, une inquiétante étrangeté qui fait naître en lui le désir de s’approprier l’espace que le poème lui a offert pour l’interpréter et devenir à son tour une sorte de poète. Une procédure de vérité s’effectue là, dans cette passation d’espace sémantique (le poète pose, le lecteur investi) et l’Autre n’est plus impossible. Le Réel n’est plus impossible. Il devient jouissance pour le lecteur. Il peut s’y confronter comme un fou se confronte au réel, c’est-à-dire sans intermédiaire. Le réel n’a plus besoin de logique mais d’affirmation sans référence pour être entendu, vu, senti, respirer... Penser.
Il en découle que le poème est appropriation d’une existence puisque cette existence se verra obligé d’affirmer avec le poème la virtualité de toute cause, de toute logique. Cette appropriation n’est pas perverse mais nécessaire. C’est que le poète en sa qualité de mystique, d’interventionniste sur la somme historico-littéraire avoue ne pas savoir tout en sachant tout. Le non-sens du poème est sauvé par l’intervention dans l’Histoire d’une énonciation nouvelle. Par exemple pour en revenir à Baudelaire : que la Beauté existe au-delà de sa participation aux formes mineures et partielles, mais existe dans l’articulation de phénomènes a priori (historiquement donné comme a priori) anecdotiques ou basses et qu’elle se cache dans la vérité de son affirmation elle-même. C’est l’Holisme du poème de Baudelaire. Le Tout dépasse les parties. Il ne sait rien et pourtant sait tout car il a avec lui la volonté que le signifiant lui inflige, volonté de quoi ? Volonté de dire quelque chose d’essentielle dans un monde qui n’a aucune essence. Ni matière, ni idées peuvent être considérés comme essence. C’est précisément l’existence du poète, son affirmation dans l’Histoire par la volonté que lui inflige le symbolique, le signifiant à s’extraire de sa modalité simplement communicative, son existence donc, en jeu, pour donner naissance à de la vérité. L’existence rend compte du sens.
Le poème de Supervielle
« Ne toucher pas l’épaule du cavalier qui passe
Il se retournerait
Et se serait la nuit
Une nuit sans étoiles
Sans courbes ni nuages
« « Mais que deviendrait le ciel
« « La Lune et son passage ? »
Il vous faudrait attendre
Qu’un second cavalier
Aussi puissant que l’autre
Consentît à passer »
L’analyse du poème importe peu. Ce qui importe c’est l’effet qu’il produit dans son tout. Sans l’altération de l’espace qu’il procure. Le « Cavalier » nous met en position de recul vis-à-vis d’un réel dont on ne devrait pas toucher l’épaule, car il disparaitrait. Le « second Cavalier » c’est l’effet métaphysique du poème. Il englobe, s’il consent, c’est-à-dire si le spectateur consent, il avale le réel, l’être dans sa simple formule de donation, de consentement à donner du sens au réel. Même s’il est reste abstrait. « Mais que deviendrait le ciel ? » : mais que deviendrait le sens ? Le second cavalier c’est à dire le lecteur qui consent à investir l’espace sémantique du poème (le langage du poème) redonne du sens au réel. Sans que nous sachons bien pourquoi, pour qui, et comment ce sens se redistribue dans le système nerveux, perceptif du lecteur.
Suite de poèmes à ma future femme /1/
les nuits passées auprès du rêve
et je m’endors et c’est pour m’y puiser
je raconte au puits, avec des mots tous noirs
quelque chose comme des bulles vides
sur les berges sans mots. arbres défaits par l’automne,
à jamais
à jamais
l’automne est morte, souviens-t’en.
/
sans pensée
sans idée
sans penchant
sans retour
je t’accorderais comme un oiseau
ainsi, vois-tu le ciel est fait d’eau
j’y suis comme la bec du condor attrapant
féroce, une chose que tu es dorénavant
dorénavant tu es une goutte d’eau
et la terre est faite de ciel
et je suis le verbe qui délimite l’objet vivement érotique
de sa teneur fantasmée à sa teneur réelle
c’est une mer et une rivière sans pareille
une mare et un cours d’eau
je rêve de toi et moi vers la Lune
à jamais amoureux comme deux grands oiseaux.
2.
trop beaux nous sommes allés affamés
du côté des tombeaux
nous y avons posé notre métal
notre haleine
nous y sommes morts nous avons résolus
la question des cadences
nous avons fait souvent l’amour au côté du crâne de Charlemagne
tout déjetés, au-dessus le soleil revenant
nous avons cherchés et trouvés
dévoilés
3.
je cours dans ton cerveau
à droite là où tu ne dors pas
j’y jouis à la fin de ma course, je reviens vers toi
tu dors
je te réveille
tu m’aimes
@ et pour te le prouver
je te dessine ma bouche léchant ton cou
tu vois ? la vois-tu ?
du sang silex planté dans ton cou - c’est ma langue
qui pénètre ta blessure.
en mon poème tu seras chaude
tes seins auront l’allure de la magie
je froncerai les sourcils voyant une pierre
impermanente, taillée
colorée de sang
je ne douterai pas de ce qu’elle est
puis, fumée
le bonheur gisera par terre
au sud du passé
mon rêve était vérité
je t’aurais tuée ?
nous étions vapeurs
nous sommes devenus figures
dans la lumière de nos nuits.
Suite de poèmes à ma future femme /2/
4.
face à ce qui se dérobe (ici ton corps), je est un animal
ANImé PAR MON fou rire
ainsi abimée, la sépulture en forme de femme
semble nous voir…
semble deux fois mortes
/
je passe ma nuit auprès
chair
puis j’ouvre les yeux
et ma révolte Doriane,
consiste à te fixer
à m’en pulvériser les yeux.
//
moi et mon sensible
moi et ma langue
trop beau nous sommes allés au
bout de la réalité rampant en compétition avec
la pourriture dans le chaud de
ton corps ma langue et moi avons parcourus longtemps
et longtemps imprenable
est la forteresse imprenable et depuis longtemps la
passion vive et tenace m’irrigue
vive et tenace de ce réel à toi…
les enzymes se collent les mains les
scellent sur ton corps nous n’
étions rien la chair serait alors plus
réel que le poème ainsi ma
langue poreuse et moi nous faisons tout
pour que tu te ramènes dans notre forteresse
dans la bouche dans ma bouche indéchiffrables
sont
les jours défaits les lits
de la profondeur lient
la nuit à la nuit
il est passé entre mes muqueuses
et ton corps
qui ?
il sera élu
la moumoutte sur la tête
au lieu dit des léchages
(affables) accordés mais irraisonnés fonctionnels t’émouvoir ton corps minuit le clitoris s’hérisse voilà de la chair voilà ma pourriture c’est une formule inédite un feu élaborant des fictions c’est le déchiffrage de tes alertes c’est ta bouche ta bouche ta bouche lascive encore
moi et mon sensible moi et ma langue
nous n’avons
jamais désirés vaincre
prend cela dans
le moment où je m’endors
dans le moment
où je m’endors
Suite de poèmes à ma future femme /3/
dans la nuit la jeunesse s’est
tue s’est abstenue
le
blanc de mon sommeil
a
sommeillé de plus belle
l’écart des
populations et des continents ne s’est
pas résorber dans ce point incompossiblement à saisir
le vide de mon vide à saisir
les vides
de mon vide
seule à saisir
le vide
de mon vide seule
à saisir
le vide de mon vide
vide
mon dessein est
matière d’encre
puis de pixels de
l’époque est crucialement mon état
je t’écris de cet autre
côté de la mer jamais
jamais non jamais
cette mer ne fut à l’envers
comme un ciel bleu merdique
lorsque je t’écris à l’envers
les balles fusent dans ton esprit tu
goutes le sperme d’un otage
des FARCS jamais non jamais plus
je ne pourrais lécher sans ardeur les barres du métro de la RATP
le réel mais il s’est vengé en
existant
des fois que les signes
que t’émettrais dans cette présence pure de tes postures
seraient unique habitacle
tacler le mot qu’il tombe
dans cette merde des variations bitumes
du langage
tracer le mot sur le support
de tout les
espérances
j’invente un mot
disons exister
et ce mot invente à son tour
un état
disons fantasmant
ce mot désigne la matière mobile qui
se meut dans les rapides
de la démence
où le prénom Doriane file le sens des choses,
de ce présent disons
vengeur
POÈMES SUR PARIS ET MON AMI HUGO BEHAR
origine d’une lumière
diffractée dans nos yeux tatoués
de notre Capitale
est l’origine de notre langage amoureux
qui orchestre le flux
de l’art
de la migration
de l’amour.
la mélancolie d’habitude accordée au génie –
veines muscles, artères –
vol aveugle dans les ténèbres –
risque s’introduisant dans des signes tels que
veines, muscles, artères
Elle vit
Elle boit
Et mange
Elle est une prostituée
sexuelle comme de l’ortie
qui, souvent à partir de l’ombre de son histoire
racole et prostitue ses souvenirs
île de chair, habitée par ce qui défonce la mer et les marées
chair lacérée,
métamorphosée dans l’atelier du peintre qui
reste et se tient dans son anonymat –
<chair d’origine oubliée
peinte dans nos crânes>
ainsi en amour
Lèvres chuchotent
des mots ailés
Paris-flux
langage
supposant
des lieux tels que :
Pigalle, Bastille, Ménilmotnant
ça va et vient
entre le zinc
et une pierre
un langage permettant
la peine Capitale.
*
Autant de déplacement
pour un seul lieu
de fuir, mordu
enfin
enfin je me rappelle de ce lieu
si grand de quelques centimètres
qu’il faisait une taille comparable
à un univers,
oui nous nous en rappelons
mais désormais où est-il ce lieu ?
désormais, serait-il anéanti ?
En partance d’un moyen d’un dire,
d’un poème
j’ai votre cœur
qui n’est pas le notre
et qui bat
et qui dit est perdu celui qui dit j’ai
et ce cœur est nous est donné
pour un temps
un temps que la Capitale usera au mieux
il nous faudra apprendre avant d’aimer
à aimer une rue, un troquet, un cimetière…
Aletheia
Le soupesé
Freaky
Bise
Mémoire hassidique
Juste ciel de fidélité
Détresse veut dire fidélité
Freaky de vérité
Aletheia dévoilement contact
Représentant de commerce nazi
Bise
SANS TITRE
J'en ai ras le cul d'espérer
LE JUGEMENT DE CELUI QUI NE SAIT PAS ET QUI POURTANT JUGE
Il est rare que quelqu'un
la cause
Des moments bizarres, sans enjeu.