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Vents rien
Forêt
De lits
Où s’accumulent sous la soupape
Le délire à la noyade
Torsionner tripoter calcul
De robe moulante
Corps de grand-mère
Seul le lieu a eu lieu
Presqu’pourquoi
Rien à dire rien à dire
Mac mac mac
Russie tibère
Et l’acharnement des couples fabuleux
M’enfuis
Reste là toi ta gueule
La forêt de lits
Anoushka dort dort
Tu seras là demain
Et tu étais là hier
Musique baisse un temps dans l’artère
Masque de la vis
Dont on ne sait s’il est à l’endroit
Dans tous les cas prends le
Comme un vase de rose
un cactus
Rassieds toi Antonin
Les bâtiments forment une constellation
L’éclat est une bête
Ne dis pas l’éclat
Ne dis rien
L’aspect néonirique
Se perd dans le sac
Micropucelle
Jouets hybrides
La femme fente
L’homme reins
Micropédé
Au fond du puits l’été
L'accident
J’ai aimé une fille. Ça a duré une dizaine de mois. Puis. Elle est morte. Avec mon bébé en elle. J’ai aimé une fille. Ça s’est déroulé sur dix mois. On a fait l’amour. Mon sperme s’est introduit en elle. Et il y a eu la conception d’un fœtus. Une chose à laquelle on ne s’attendait pas. Marée basse. Nous avons vu la même chose en même temps. On mangeait des uber eats, on prenait des kapten on parlait de tout et de rien. Elle dessinait bien. Elle m’a même fait des t-shirts. Marée haute. Souveraineté du vide désormais. Elle a eu un accident. Lettres d’or. Le parechoc était intact. J’ai inhalé l’opium pour oublier. Pour faire. Pour écrire intact. Blessure au col du fémur. Rien que ça. L’écriture maintient comme un string les fesses de la douleur.
Se taire. Oublier ses seins. Sa voix. Et les lieux de l’amour. Dans mon deux-pièces. Chez ses parents. Chez elle. À la campagne. À Calvi. Il ne me reste plus qu’à être assez seul pour ne l’être plus jamais. Je traverse l’école. Mon bébé n’y sera pas. Elle était à 5 mois de gestation. Il mangeait ce qu’elle mangeait. Ce que je lui préparais. Je me retire du reste. J’ignore si j’ignore que c’est moi qui écris cela. C’est un dépassement. Une graphie de l’extrême. Une honte.
J’habite désormais dans l’ombre de ces deux êtres.
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Maintenant que je suis dans
ma chambre
depuis 5h
du mat’
avec toutes les dryades
et les sirènes
je ne veux plus en sortir
je n’ai plus qu’à
les baiser
et à m’endormir
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S’il n’y a plus rien
De bon
De goûteux
D’échappée cycliste
S’il n’y a plus
Rien à croquer
A baiser
que l’attente sans le moindre argent d’un enfant
alors il faut se pendre
non
il faut étrangler la corde autour du poignet
en attendant que
la main
devienne toute rouge
et
qu’elle éclate
et
que le sang s’éclabousse sur la feuille vierge
s’il n’y a plus rien
de recherche
de bide sans couleuvres
j’en reviens à ce que j’ai évoqué
il faut tordre la corde
et la jeter au détritus
il n’y a rien de plus goûteux
de
fameux
de belle exception
que de jeter la
corde
à la
poubelle
même manchot on arrive à
écrire des
poèmes de plongée
au cœur du début de la fin
et la fin c’est dans longtemps
je préfère ne pas y penser
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Car ne participait au vide le monde, sauf eux.
Réfléchi sur la Beauté, Baudelaire et analyse d'un poème de Supervielle
On peut ne pas accepter le monde en tant qu’il est fondé rationnellement. C’est-à-dire par la mathématique ou plutôt l’ontologie des mathématique, la logique. C’est inacceptable. C’est trop évident. Il y a une autre acception du monde.
Pour exemple, la poésie ou l’art en général procède par interférence pour dévoiler une vérité. Une métaphore, qui n’a rien de logique, par exemple la passante évanescente de Baudelaire qui représente la beauté n’est promis à une vérité (émotionnelle, sensitive) qu’à condition que ce même lecteur « accepte » de se faire dévoiler en lui une vérité sur une modalité de l’être, l’étant « Beauté ». Il n’y a pas de logique, il n’y a que l’intention de dérouter la logique, en faire un non-sens (une passante n’est pas la beauté, si une passante était la beauté alors nous n’aurions pas besoin du poème de Baudelaire pour découvrir la Beauté en tant qu’elle serait à chaque coin de rue où passerait une passante). L’intention poétique et son effet forme un tout dans l’émission (le poème) et la réception (la lecture) d’une forme affirmative quant à la vérité de la beauté. Celle-ci se déroule sur la scène de l’analogie, de la métaphore et n’a pas besoin d’une base référentielle logique. Le dire poétique est dit sur l’être (les étants qui le forment) par ce qu’il est écart et fulgurance holistique. Il est auto légitimé par sa simple affirmation. Il y a poésie et donc vérité qu’à condition que l’affirmation soit capable de donner du sens à l’être.
La philosophie, les mathématiques, la logique, ne donne pas de sens à l’être. Elles prennent des parties (les nombres, les hommes, les concepts etc…) pour en construire des systèmes homogènes de compréhension du réel et de son principe, l’être
La poésie par la précipitation verbale actionne un levier tout autre, un levier holistique, ce qui veut dire que l’ensemble que forme le poème est plus vaste que ses parties (!). Par exemple, la biographie du poète en question, le champ lexical, les figures de style, tout ce qui est la part analytique du littéraire du poème est dépassé mystérieusement par l’affirmation et l’événement hasardeux qui fait que le poème déborde le sens qu’on pourrait lui donner en fonction de sa dissection, de ses parties. Le poème est holiste, le poème accède par le Dire, la transformation du signifiant d’extraction de sa qualité logique au sein du code (la langue). Extraction mystique, inexplicable, mais qui donne sens au réel en tant qu’il le soigne de sa déchéance de n’être que matière ou idée (physique ou philosophique). Le poème élève la conscience à un état de confiance dans l’inexplicable (a priori inquiétant) car cet inexplicable réintègre le spectateur de la forme poétique à un signifiant plus élevé, inexplicablement plus dense, énigmatique et en même temps donne une quasi-certitude quant à la capacité du sujet à accepter le réel en tant qu’il n’a pas de sens.
Ce sens du non-sens du poème parle de choses essentielles parfois par des voies mineures (quotidien, « petits sujets »…) mais reste toujours sur la crête entre deux vides, d’un côté le vain effort logique de la mathématique de rendre le monde intelligible et de l’autre la causalité religieuse d’un principe premier expliquant tous les phénomènes du réel. Le poème est exactement là, par sa qualité à dire l’être par l’objet langage qui se pense toujours au-delà de lui-même. C’est la métaphore : la passante est pensée au-delà de sa simple présence physique par l’articulation au départ raisonnée d’une chaîne de signifiants pour enfin accomplir un retournement holistique de dépassement de la raison des signifiants par l’imaginaire du poète et son génie créatif. Ce retournement, cette punchline infinie rend raison à une vérité qui parle à l’intérieur du lecteur comme une évidence, une réminiscence d’un déjà vu, une explosion de tout rapport logique au monde, une inquiétante étrangeté qui fait naître en lui le désir de s’approprier l’espace que le poème lui a offert pour l’interpréter et devenir à son tour une sorte de poète. Une procédure de vérité s’effectue là, dans cette passation d’espace sémantique (le poète pose, le lecteur investi) et l’Autre n’est plus impossible. Le Réel n’est plus impossible. Il devient jouissance pour le lecteur. Il peut s’y confronter comme un fou se confronte au réel, c’est-à-dire sans intermédiaire. Le réel n’a plus besoin de logique mais d’affirmation sans référence pour être entendu, vu, senti, respirer... Penser.
Il en découle que le poème est appropriation d’une existence puisque cette existence se verra obligé d’affirmer avec le poème la virtualité de toute cause, de toute logique. Cette appropriation n’est pas perverse mais nécessaire. C’est que le poète en sa qualité de mystique, d’interventionniste sur la somme historico-littéraire avoue ne pas savoir tout en sachant tout. Le non-sens du poème est sauvé par l’intervention dans l’Histoire d’une énonciation nouvelle. Par exemple pour en revenir à Baudelaire : que la Beauté existe au-delà de sa participation aux formes mineures et partielles, mais existe dans l’articulation de phénomènes a priori (historiquement donné comme a priori) anecdotiques ou basses et qu’elle se cache dans la vérité de son affirmation elle-même. C’est l’Holisme du poème de Baudelaire. Le Tout dépasse les parties. Il ne sait rien et pourtant sait tout car il a avec lui la volonté que le signifiant lui inflige, volonté de quoi ? Volonté de dire quelque chose d’essentielle dans un monde qui n’a aucune essence. Ni matière, ni idées peuvent être considérés comme essence. C’est précisément l’existence du poète, son affirmation dans l’Histoire par la volonté que lui inflige le symbolique, le signifiant à s’extraire de sa modalité simplement communicative, son existence donc, en jeu, pour donner naissance à de la vérité. L’existence rend compte du sens.
Le poème de Supervielle
« Ne toucher pas l’épaule du cavalier qui passe
Il se retournerait
Et se serait la nuit
Une nuit sans étoiles
Sans courbes ni nuages
« « Mais que deviendrait le ciel
« « La Lune et son passage ? »
Il vous faudrait attendre
Qu’un second cavalier
Aussi puissant que l’autre
Consentît à passer »
L’analyse du poème importe peu. Ce qui importe c’est l’effet qu’il produit dans son tout. Sans l’altération de l’espace qu’il procure. Le « Cavalier » nous met en position de recul vis-à-vis d’un réel dont on ne devrait pas toucher l’épaule, car il disparaitrait. Le « second Cavalier » c’est l’effet métaphysique du poème. Il englobe, s’il consent, c’est-à-dire si le spectateur consent, il avale le réel, l’être dans sa simple formule de donation, de consentement à donner du sens au réel. Même s’il est reste abstrait. « Mais que deviendrait le ciel ? » : mais que deviendrait le sens ? Le second cavalier c’est à dire le lecteur qui consent à investir l’espace sémantique du poème (le langage du poème) redonne du sens au réel. Sans que nous sachons bien pourquoi, pour qui, et comment ce sens se redistribue dans le système nerveux, perceptif du lecteur.
Construction
Le verbe n’indique rien, il ne dénote rien.
Il promet.
J’ai des cristaux de glaces sur les doigts et dans les yeux.
La rue m’habite dans le matin et je me promets de tout quitter.
Je n’ai pas d’autres souvenirs que le rien et le rien dénote mon attirance pour le pur. Pur souvenir.
Un homme passe, il porte un bonnet, il va certainement à son travail, porté, lacetscent, d’un lait d’outreciel, de pourciel et ses mains sont bien attachées.
Je suis cet homme livide et remplit
Les aventures de Milo
Il avait en poche quelques euros, pas grand-chose, de quoi prendre un café. Il voulait voir les gens d’une terrasse chauffée. Il s’asseyait et sorti de sa sacoche des feuilles et du papier. Avant qu’il n’ait eut même l’idée d’un ressac intérieur pareil à la marée qui monte le serveur se plia devant lui et lui demanda aimablement ce qu’il désirait manger. Sans réfléchir il commanda une bavette sauce au poivre, petit goût pour la viande qu’il se refusait la plupart du temps faute de moyen. Mais ici, à ce café à côté sur le canal de l’Ourcq l’envie lui pris de dépasser son budget journalier, il devrait donc au moment venu sortir sa maudite carte bleue dont il avait peur, soiffe inutile de l’acharnement de la banque à le laisser dépasser son découvert déjà bien d’un millier d’euros négatif. Il vit passer des jeunes racailles qui ne devaient pas avoir plus de 16 ans, ils étaient noirs et métisses. L’évidement de la source de l’écriture avant que le plat arrive faisait jour. On écrit quoi sur les racailles ? Qu’elles sont bêtes en meute ? Qu’elles sont pauvres ? Qu’est-ce qu’on en a à foutre. Le plat arriva et il commençait à manger. Lorsque l’ultime morceau de chair fut avalé il déplaça consciencieusement le plat et replaça son carnet devant lui. L’effort devait avoir lieu. Il commença par les mots, je les note tels qu’elles : « Jeu pris dans les rets de l’habitat, ultime opprobre, finalement les pigeons veillent sur les arbres et la marée chaussée ». Ce fût tout. Il commanda un café noisette le but et s’en alla plus proche du quai.
Des mendiants, des guitaristes, de la bière et plein d’autres petits détails pépillaient à ses yeux affamés. Il se savait pas peintre mais écrivain. Et l’écrivain comme le peintre décore le réel avec le réel qu’il a sous les yeux ou à la limite derrière les yeux. Il s’assit jambes ballantes au-dessus du cours du canal et commença à rêver d’un jour plus noir, avec plus de nuages car il aurait ainsi la légitimité son retour chez lui à boire du vin et regarder Netflix. L’écriture était diaphane, insaisissable. À ce moment précis de la journée il avait perdu le don d’écrire. Mais le soleil crépitait et son angoisse montait. Il se déclarait vaincu mais il s’était promis une semaine sans vin. Il persista quelques instants puis découvrant qu’il n’y avait que du bruit et de la fureur dehors et dedans il s’en alla à l’inverse du courant vers Richard-Lenoir. Il ne voulait pas d’une journée telle qu’il l’avait passé hier à boire.
Il acheta un paquet de Marlboro de 30 cigarettes pour ne pas avoir à retirer et fuma pour compenser le manque de quelque chose dont il n’avait l’idée bien nette. Écrire peut-être, ou pas. Boire, ou bien faire l’amour. Stéphanie avait de gros seins et en fumant sa cigarette, pensif, marchant à pas lourds de sens il se rappela la première fois qu’ils s’étaient embrassés. C’était chez Castel, oui voilà, chez Castel. Une boîte vers Pigalle, il n’était pas aussi gros que maintenant, il avait paradé autour d’elle comme un paon en gigotant ses jambes et ses bras lui avait tendu la main pour commencer un trio avec les basses à deux mettre d’eux installés à deux mètres du sol de chez Castel. Milo dansait bien, enfin du moins il le croyait. On croit toujours qu’on danse bien lorsqu’on a bu. Il lui offrit un mojito, ils allèrent au fumoir et parlèrent pendant une vingtaine de minutes. Milo sortit son appareil photo argentique et photographia. Elle fut surprise et l’embrassa sur la joue, cette grande blonde aux lèvres étincelantes, la peau mate et le regard d’un noir profond, puis sur les lèvres.
Il arrivait à la Bastille et avait envie d’acheter un roman contemporain, il connaissait une librairie sur le Faubourg-Saint Antoine, une chaîne qu’il méprisait au profit des librairies comme Tschann à Montparnasse, indépendante et dont le rayon de poésie était sérieux et d’avant garde. Qu’importe, il y alla et ce trouva devant l’étalage des sorties de la rentrée. Il y avait pêle-mêle Beigbedder, Pennac, De Vigan, Carrère et d’autres dont il ne connaissait l’existence. Son regard s’attarda sur un livre enrubanné d’une petite étiquette où il était écrit « L’acuité du regard de Bertrand Stirner sur la société post-moderne rappelle, moyennant de nouvelles idéologies venant des pays anglo-saxons, la loufoquerie et le rêve de Mai 68 quant au Désir et son intervention dans la société de consommation ». Milo s’empara du livre, le retourna et sans même lire le commentaire de l’éditeur cacha le livre sous son bras, avança vers le rayon qui était à gauche, jeta un coup d’œil à droite et à gauche et l’enfourna dans son sac. Il fit mine de s’intéresser au rayon poésie (qui était pauvre) puis en s’engageant vers la sortie entendit le douloureux bruit du bip des deux panneaux qui ornaient l’entrée et la sortie. La caissière le fixa des yeux et lui demanda d’ouvrir son sac, il remettait le livre entre les mains de la vendeuse qui avait visiblement l’habitude de ce genre de situation et demanda à payer après s’être excusé platement ; il avait le cœur qui battait vite. Encore une fois il avait foiré. Le foirage chez Milo était consubstantiel à un mélange de malchance perpétuelle et d’inaction à retourner le jeu des relations sociales ou commerciales à son profit.
Les mystères de la littérature par Raphaël Enthoven
Il y a un plaisir qui s’insinue et déborde le simple détachement. Une jouissance de la médiocrité. Une habitude de moine tibétain qui se retiennent de chier des jours en se goinfrant de riz aux crevettes marinées (les enculés).
Bref pour vous conter une petite histoire du père ce matin comme l’aurait dit Pennequin je démoulais et lisais Supervielle. C’est venu, (l’envie de chier) c’est tombé et j’étais méga content. J’ai joué avec la chasse d’eau en faisant semblant d’appuyer dessus et puis enlever l’index puis le remettre de sorte que Pessoa n’arrivait pas à partir dans les canalisations du pavillon de mon grand-père. La musique sonnait avec les basses dans le salon, tout s’envolait en l’air : Pessoa, le pécu, l’eau, le bouton, mon index.
Je me suis dit y’a de de quoi faire un beau nuage dans le salon. J’ai appuyé vraiment sur le bouton de la chasse d’eau et Kafka s’est enfui dans un conduit. L’air dans le salon s’est peu à peu raréfié les souvenirs de Caeiro, Campos, Kafka tout ça se mélangeait avec David Guetta.
J’ai dû dire stop on arrête là.
Mais j’avais pas envie. Je me suis électrocuté et j’avais envie de me refaire électrocuter car ça m’avait plu ce nuage plein de tonnerre. Je suis passé à Bob Sinclar et j’ai ouvert un policier, un noir.
C’était un peu de la merde mais le livre était trop gros pour rentrer dans la cuvette des chiottes : je me suis dit que c’était plus de la merde que Pessoa ou Kafka (qui rentraient dans les chiottes). Peut-être me trompais-je.
Maintenant que j’ai dit tout ça je peux vous dire le poème :
« Mais c’est à toi de la nommer
Elle s’approche de ta personne ».
Et voilà.
Leçon
Leçon sur ma leçon
Je songe à la qualité, la quantité, la densité, la longueur, l’élasticité…
Je songe à un poème…