LA RONCE
Un soir où j’étais égaré par les phases de la lune je la vis dans un coin de maison. Il faisait froid, un froid de solitude. L’histoire touche la bouche du défunt. Je ne narre pas. Je fais place. Un soir égaré par ces phases. Je la vis. Habillée de vide.
RÉFLÉCHI : LE PLI EST LE SITE
la courbure, l’inflexion
est un désir
série infinie inflexion à l’inclusion
par l’intermédiaire des séries infinies
au point où on en est
pourquoi une ligne est plié à l’infini
pour la mettre dans
par ce que elle est incluse dans
dans quoi ?
ou l’inclusion est la cause finale du pli
à l’infini.
de l’inflexion à l’inclusion
quel est le terme comme ce dans quoi ce qui se plie se plie dans
quelque chose ? qu’il se développe qu’il se détache de ma main
par nature qu’il contienne, qu’il enveloppe le pli.
désir
-
exercice pratique de pliage
biologie du pli
passer le Rubicon est contenu dans l’idée
César
attribut passé ce serait bien que cela aille de soi
pli
sensible
ce qui se pli s’enroule dans quelque chose
égal à moi
-
troisième sorte de point
centre de courbure
qu’est ce que c’est que le désir ?
point où se rencontre les perpendiculaires aux tangentes aux chaque points pris sur l’inflexion
si l’inflexion objection il y aura un centre de courbure
fermée courbe du désir
parcours une région déterminée un site
qu’il a un site tantôt point centre tantôt sith
région décrite par le centre
-
ça revient à dire le centre point de vue sur l’inflexion
c’est du côté de la concavité qu’est présent un centre
trou
c’est important pour moi
le centre d’une courbe
c’est un point de vue sur l’inflexion du muscle
région site poétique
-
je ne considère plus le point sur l’inflexion
je considère le point comme point de vue parcourant un site : le poème
NOTE
La mystique éclaire
Le maisonnier
je suis peut-être
je suis peut-être… ou
il est probable que je sois
un poète
mais c’est pas sûr, alors
je reste sur mes gardes
je le signale juste
et
la poésie est peut-être présente
peut-être là
dans des mots
je ne sais pas
mais je le je le répète encore
j’ai un doute
c’est quelque chose dont je peux me méfier
et je dois dire, bien qu’il m’en coûte
que tu saches que
quand je suis seul
je parle
je parle souvent
et peut-être qu’un poète sait se savoir
en se parlant
et moi je ne me sais pas
je n’ai rien qui me prouve
ou me désapprouve
de ça
je suis un poète qui ne sait pas
seulement,
je sais qu’il y a des lettres
des mots
des phrases
mais sur ma fonction dans tout ça
de ce qui fait trou
au langage
ça je n’en sais rien
et j’aimerais en savoir plus
juste un peu plus
pour ne pas crever dans un vide
pour permettre à ce que je suis
de prendre la parole
en avant de moi
et de me constituer
peut-être, je dis bien peut-être
en quelqu’un
qui écrit de la poésie
NOËL poème pour mon petit frère et mon père
Aussi je reste dans la réalité
Je rends mes mots
Je garde ma joie
Aussi mouillé par le noir
Il m’a fallut des années
Que je n’ai pas terminées
Pour voir à travers vos os
À travers vos flaques remplies
Pour produire et laisser du temps
Nous aimer
Aussi je n’aime pas l’arbre
Ni l’ordre de l’espace
Mais j’aime la poésie
Aussi je vous en donne cadeau
Dans le début de cette nuit
J’ai ouvert ma peau
(Qui vous appartient :
Vous êtes des miens)
J’ai ouvert ma peau
Pour trouver cette base
Ce nom à trouer tout
Diego, papa la nuit s’enfuit par mes mains
Et les mains que je vous donne
Sont faites pour résoudre vos futurs
Peser l’importance de votre présent
Et fusiller votre passé
Aussi je reste dans la réalité :
Où est le silence ?
Où est la vie que celui-ci amène ?
Où sont ses mains ?
Nul part, non
Car le silence nuit
Et cette nuit
Porte le flambeau d’elle-même
Risquons les liens
Risquons,
À tout jamais.
je déplie le la nuit est ma nudité (bataille)
dépliant dans l’étage noir
le sous-sol de la morgue
le building épitaphe ;
ma nuit volontaire, pieuse, dépassante !
Ma nuit rigole est hilare a un fou rire ;
ma nuit est rigide et droite pénétrante enculante ;
elle est mienne absolument personnelle
elle est mes dents elle est ma langue mes poumons
mon visage mon sexe
elle est ma mort contre le ciel et le contre-ciel
elle est plus grosse plus grande plus large que tout
elle est la chatte à ma mère
elle est l’océan elle est la mer
elle est ma nudité
et son contraire
2015
LYRISME
30 juillet 2015
J’habite le lieu de ma blessure et en ce lieu le pus n’existe pas
Je suis seul
le rocher est rouge le rocher et entend
je suis seul et j’entends et je suis mou
je suis l’éponge contre le rocher je suis de plastique
j’endure et je suis seul j’endure comme un pneu le poids de la voiture
le poids de la blessure seul
sans autre pneu
sans autre ordure que la solitude lente et provocante la salope
puisque le solitaire est provoqué par un poids, celui du rocher et des bouts de plastiques
est seul est lourd est un point de vue est une aubaine pour celui qui vole et attrape l’absence
l’absence de pus pour le vautour
l’absence de jeunes manchots royaux pour l’albatros
c’est une blessure lente et grise, joyeuse et méchante qui fait de ma tête un lieu aussi vide qu’un théâtre où l’on viendrait de jouer
Elle ne purulle pas, certes ma blessure
mais elle lie des mêmes liens que la prison
elle serre au même point que les rapaces
elle blesse au même lieu que l’amour.
J’habite le lieu de ma blessure et ma blessure habite mon lieu
FUGUE DE VIE. I
J’ai vu un bâtiment dans une ville. c’est la ville ou le bourg qui transporte. l’indicible plaisir à voir des existences parmi les immeubles. ces lieux qui pendant un court instant admettent qu’une autre vie soit possible. c’est souvent lorsque on est en état de souffrance que cet orgasme vient. Une maison à Zagreb, un appartement de Pékin ou un hameau dans le Wyoming. Ce lieu qui n’est pas le nôtre, mais qui le devient dans ce transport spirituel d’une fraction de seconde où le cœur s’emballe et où les larmes pointent aux yeux. je ne sais pas comment expliquer ceci, je crois que l’art est le meilleur moyen :
II
diminution la probable diminution ;
vérité la probable vérité ;
location forte
d’un blanc éclair
c’est cette morte
que prend ma chair
tiens ça dans la gorge-ours
maintiens-le tu souris
mêlée probable
mêlée à Moi dans Toi
à Moi par la fenêtre mêlé tu souris
tiens ça là
maintiens toi
oublie là
tu es ici
le Moi dans Moi emmêlé par le cygne
au grand ours la probable vérité
ignore l’origine qui fait l’horizon
et l’horizon qui mêle à la pulsion
ta vie ton Moi très grand cœur palpable
maintiens toi
tu es ici
*
la violence
des globes
s’agitent
un fil qui donne
raison et pourtant…
…et pourtant je suis toujours entier
et pourtant je suis toujours le meilleur
où le monde s’ouvre
Gagne-guerre d’heures tardives
en moto en train en voiture à la télé dans un avion à vélo sur l’ordi en train en avion en vélo en voiture sur le net en moto à la télé
aux lueurs des jours
à la nuit de l’ennui
je dégonfle et gonfle le lieu
*
à côté des vivants à côté des vivants à côté
le cœur est un épi d’ours
agité comme on soigne l’espace
et qu’il nous remercie qu’il nous remercie
qu’il nous dise merci mercredi
le négatif travaille
dans cette vérité probable
ville-sans-nom
trou, creux
faille, abri, retraite
repaire, ouverture
trouée
immensité de l’ours
*
les souffles se dérobent dans l’évidence de la nature
de l’objet visuel
topologie transcendante du lieu-dit Ours
lieu-dit croît comme le champagne ou le maté
*
parle et ne parle pas
prends les filets de pêcheur à la source de ton œil et ne les prends pas
tu remercieras la perdition
dévorant le crâne du magique et le magique dévorant la pierre
*
Pénétrant extérieur
qui souffle braise
III
ce sont aux jours de la mort
d’un enfant
où le centre est ouvert par les yeux
où l’on exige devenir l’ours qui nourrisse le même encore une fois
où l’être formule ta densité
ta chapelure
qu’importe ta diminution car
tu es
la terre
la Terre
nourrira l’ombre ours où la vie sculpte.
Cette Grande Ourse
2015