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Expo Delacroix au Louvre
Delacroix à Baudelaire «vous me traitez comme on ne traite que les grands morts »
Journal de Delacroix 19 avril 1824 : « La gloire n’est pas un vain mot pour moi. Le bruit des éloges enivre d’un bonheur réel »
ESO (écrits sur oeuvres)
La Grèce sur les ruines 1826
L’hellène
dans un vase brisé
l’empereur moyennant son double
est en lui-même son idée
Lithographie. Macbeth consultant les sorcières 1825
elles voient en son œil un œuf à féconder
une pierre à ramasser
Lithographie. Méphistophélès apparaissant à Faust
et le noyau
jamais, fusse-t-il
plein de plastique
plein de pollen
ne rira dans mon cœur
Mood de l’expo
Et des brosses pleines de poudre de cocaïne
s’agitent dans la main enculante
-
Portrait de Schmitter, 1826
aux lettres :
les lignes
aux mots :
les couleurs
à cet homme :
le poème
Le paysan
du terreau de
la terre du paysan
du seul émerge du seul
rageusement du seul
sortent des carottes seules
des pommes de terre seules
c’est là la naissance
démangeaison de la langue
oui, le centre est une surprise
le paysan bat la chair
il excite le paradis
et fait sortir un peu de famine de ses mains
non pas carottes
ni pomme de terre
mais famine ici-bas
le paysan travaille,
il couche avec le nom
avec un ange
la poésie travaille à sa cécité
à son aveuglement
à l’impossible de ce qui se mêle
de ce qui doit se voir s’emmêler pour toujours
un souvenir brillera, j’en conviens
pourtant il faut s’accuser comme coupables pour accéder à l’invisible
au seulement de l’invisible
au centre à la semence
rageusement semence
nous, homme et pierre
et pierre et homme
et terreau du trop lent
sinon que rechercherions-nous?
que voudrions-nous ?
nous
irréels dans notre milieu
non pas milieu de jardin milieu de faune et de flore
mais milieu rentré en nous jusqu’à l’enjambement
ce qui doit être dit est extension
meute chœur
encore chair
la trace ma suture
entre ce qui doit être plus dansants
et ce qui doit avoir la faim jusqu’à la crevasse
du terreau
est désigné dans le feu clair
et il y a la répétition différente
dans le cœur dans le noyau de braise
de ce qui veut pousser de la terre
mouvante est le mot, je crois
le centre est la surprise,
et je peux soudainement dire de ma main
elle subjugue et soudainement encore
de remarquer sous des yeux du paysan
des cernes intolérables
de quel droit cherchions-nous le monde ?
Lui et moi
Lui pour se rhabiller et partir ?
Moi pour écouter le bruissement négatif de la langue et son ascension ?
c’est ce que nous concédons au centre
il faut le dire !
il y a paix dans les brisements
défaillance essentielle à la question du centre
ici est un répété du noyau, je le précise
la persécution des feuilles est un royaume
elles battent des paradis
mais est-ce bien des feuilles ?
et elles mourront
et nous les rechercherons demain à l’aube
submergé de nos pas silencieux
nous avions à rendre hommage,
le livre me l’a dit
j’accuse et je graverai
sur la table où le vin fait geste
où les os toussent
où la dépouille du travail
de la journée
du labeur des moments entamés
est présence et claire
le seul centre
le seul poème
le paysan et moi n’avons qu’accepté l’aventure
je vous l’ai dit
le centre est une surprise.
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Au loin s’établissent des perfections
Les mamans l'aiment
J’ai discuté avec moi ce matin
Plein de rires débiles
Pleines étaient les mamans qui me regardaient
Et moi je perçais avec mon dialogue
Leurs ventres leurs os
Et il y a des bébés qui sont apparus
J’ai discuté avec moi ce matin
J’en tiens que je suis poète
Et que les mamans m’aiment
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J’ai dit ça ne colle pas
La sagesse au corbeau
Mieux que photocopier la phrase
Il faut fuir, s’envoler, ne pas revenir
Des petits maîtres de la poésie
Ont dit ça ne colle pas
Entre dans la demeure de Cézanne
Tu opéreras de petit maître à grand académicien
Le lit ne peut s’étirer puisqu’il y a un vase
Je ne peux m’étirer puisqu’il y a une nouvelle maison
Je rate la Lune
Puis la femme vient
Je ne la rate plus
Plus jamais
2018
Réfléchi
J’ai cessé depuis fort longtemps de réfléchir en homme sensé sinon en poète. Et c’est bien là mon désarroi. À la place du syllogisme, la rime ; à la place de l’argumentation, le désordonné du vers libre.
Je me confonds avec ce qui ne va pas de soi, s’étouffe dans la prime incompréhension, même de mes propres mots.
De moi aux gens des liens à peine visibles faits de morceaux de vie, de morceaux de vers.
Aussi, ce qui me tourmente, au vu de ce que je viens de noter, c’est ma tendance inexorable à toujours chercher les principes : la philosophie, sœur cruelle, me donne à voir ses postures, ses cambrures, ses courbes à priori salvatrices. C’est son élan fraternel et je ne cesse de l’imiter. Pourtant les mots qu’elles me concèdent je ne les digère pas, de l’incompréhension naît comme je note mon incompréhension de ce qui s’opère en moi lorsque j’écris un poème.
Cruelle car elle me donne à voir son corps magique mais m’interdit de le toucher, l’inceste qui me sauverait m’est interdit.
Parler m’est difficile, donner mes raisons encore plus. Comme un enfant je dois réapprendre à échanger, à lier des mots entre eux en vue d’un but social. Je ne dois pas, à mon âge, m’aventurer encore plus loin dans les délires des vocables, des mélodies oublieuses du sens que l’on veut communiquer.
En somme je dois réapprendre à vivre en citoyen et élire non le poète et son sacrifice mais l’élu, le maire, la patrie, le pays ; pour l’habiter non en délirant mais, et c’est là mon ultime aveu, en frustré normopathe.
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il faut plus qu’un poème,
c’est-à-dire un autre poème
pour célébrer le poème.
la nuit ouvre ses yeux en moi.
je puise dans le puits
j’assaille la poésie
mais, ivre de cela, une once de démence même, au centre du corps
point pourtant une question :
devrais-je le faire ?
en tout état de cause je n’en ai pas le droit.
Les filles sont toutes blondes.
l’oreille bouchée par les comètes
je fête avec les yeux l’arrivée
du tableau représentant le train.
de la pluie subordonne le poème
c’est que je pleure souvent lorsque j’écris
c’est que je pleure souvent lorsque j’écris
avant de dire le poème
de le fabriquer
j’aimerais que tu relises le début
car il n’y a pas de noyade sans eau
il faut faire durer la courbe.
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j’ai laissé des troncs d’arbres :
des factures,
au gardien des faux.
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Et tu mets les pieds dans l’eau, noyé seul.
Et tu pries, et tu rejoins, et tu vois ton idéal.
Par où la mer fini.
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Et si j’écris c’est pour pousser
vers le rendez-vous
qu’est la mer
la mort seule
nue
Et lorsque je fais le mot je fabrique en dehors
de moi.
Lorsque je dis le texte
elle revient intacte.