Sur Kristeva, sur la femme et sa pensée et mon rapport à elle
Plus je lis, plus j’écoute et aussi plus j’écris sur Kristeva ;
J’ai l’impression d’être coextensif dans ma conscience et mon inconscienct à sa personne, le langage joue le rôle de liant. Je me fonds en elle, je suis elle à la nuance près qu’elle me fait m’explorer elle-même en moi. C’est-à-dire que je suis elle, en m’explorant moi. Il y a Kristeva en moi, différemment.
Julia Kristeva me rend compte, par les anecdotes sur sa vie ou les théories conceptuelles qu’elle déploie, de mon moi ; toujours en fonction d’elle. Plus précisément ou plus abstraitement, les académiciens me corrigeront, je deviens Kristeva à chaque moment où je pense, car, comme une mère, bien que très symbolique, elle me guide et me protège contre un dehors menaçant. Un dehors incompréhensible. Elle est ce réceptacle à ma nature angoissée. Comme l’enfant avec sa mère, et je le comprends mieux tout en l’écrivant, je pénètre dans l’intimité fantasmé par mon psychisme, cette intimité de Kristeva qui me rassure. Son boudoir bien rangé. C’est une mère et une enseignante. Ce qui revient au même.
Le langage de Kristeva me permet… Je parle de langage au sens de tout ce qu’elle me permet de signifier en moi-même, pour me comprendre… de me reconstruire sur des bases solides. Sorte de cogito cartésiano-husserlien re-morçelant mon esprit. Le Poème. Le mien, c’est-à-dire ma vie depuis 10 ans est écartée un moment pour revenir soigné, chouchouté par mon inconscient le temps que ma pensée soit guéri par la parole de Kristeva, sorte de mère d’un jour.
Elle enseigne le langage et j’ai plaisir à l’écouter. Elle ne scinde pas sa parole comme moi dans mes moments d’égarements, ces moments de nuit à moi-même où l’obscurité ne cesse de se faire présente malgré cette lumière lunaire, satellite intouchable et intérieur qui m’éclaire parfois… du reste, peu souvent. Puisque cet éclairage me lasse de me faire corps enluminé au sein d’une peur nocturne, pressante et puissante, éclairage morbide, seul dans un champs de signes indistincts à être éclairé, impuissant. Et cette lumière m’ouvre sur mon angoisse de néant : sens absent car langage corrompu.
Kristeva illumine comme le Soleil. Cette fois-ci tout est visible, quoique sous-jacent parfois, mais d’un sous-jacement qui se révèle comme pensée, langage, vie, extension de mot en mot, de couleur en couleur, de travail en satisfaction.
L’aspect de sa pensée qui se penche sur la sémiotique, qui est tout du moins un langage de toutes sortes de choses comme la poésie ( ! ), la chora enfantile ou un statut Facebook m’aide aussi, me permet de me concevoir moi-même comme réceptacle à des information extérieurs prétendument insignifiante en une énorme encyclopédie d’un réel extérieur, précise dans ses gestes et ces procès de signifiance, de démarcation, de démarrage et de finitude du processus de pensée apparemment différent à chaque fois mais dans sa différence se noue une unique chose : un langage et son sens.
En somme Kristeva me soigne, je l’ai dit. Me réconforte, je l’ai souligné. Et prend la place symbolique d’une mère, chose dite. Ainsi je me greffe contre un corps biologiquement vide et symbolique par l’écoute, l’attention, la lecture, l’écriture et la joie d’avancer peu à peu sur le sentier qui me mène à la guérison d’une conscience auparavant orpheline et douloureusement vivable, sentier béni et convoité.
Citation
« Complétement détaché de ce moi auquel cela arrive »
/ Giacometti / 1963
Sa sculpture intervient comme esquisse d'un corps désentravé de sa propre connaissance. Détaché de l'ego, c'est à dire de l'esprit créateur ; sculpture qui se grave dans la matière d'un autre.
Dit su Oeuvre : Renoir, Baigneuse
l’une souffre de rire
de l’écume
de la mer, rage
de sourire
l’autre se noie
dans la haine
d’un ciel évident
que dire de moi
dans ce ciel silenciant
Énonçons
Je ne crois pas en Dieu,
Je ne crois qu'en la grammaire.
Réfléchi
Les mots ont la faiblesse de croire qu’ils sont seuls.
L’amour le matin.
Je feuillette. Je range. Je regarde par la fenêtre. C’est blanc. Je reviens feuilleter. Tsvetaeva. Puis Darwich. J’écris un pastiche de Darwich. Je l’écris. Je le fais. Faire un pastiche. La journée commence bien.
Il y a une relation féconde entre le café et la cigarette qui s’engendre en moi. La dopamine parmi les synapses. Je reviens feuilleter. Je tombe sur la fin d’un poème « Car ce frisson – là – se peut-il / Qu’il ne soit, lui, qu’un rêve ? - / Car, par une délicieuse ironie, / Vous – Vous n’est pas lui ». Je le relis. Je vois à travers et s’engendre une autre relation tout aussi féconde que la première. Le mot, puis la suite de mots m’exaspère doucement, je tombe. J’écris cela. Je le fais. Je suis tombé sur ce poème, sur cette fin de poème. Je m’en souviens. Je le connaissais. C’est une femme qui aime comme dans une tragédie. Mais lui. Le lui générique. Le vous est détestable : vous n’est pas lui. Je le relis. La neige. La énième cigarette de la matinée. Un jour concevable. Blanc. Manteau au dehors de mon corps l’appartement. Et je feuillette, j’avise une sieste pour 15 heure. Vous – Vous n’est pas lui. Je rage d’une délicieuse ironie. J’écume sans jouir. Je projette sur le plafond blanc mon sang. Je l’écris. Je le fais. Je ne suis pas lui. Celui qui ignore. Je suis celui qui dort, nuance qu’en l’ignorance n’est pas de répit. Et pourtant ignorance n’est pas bêtise. La bêtise s’arrête devant l’évidence du poème. L’ignorance le craint. Je relis le pastiche de Darwich. Il est mauvais. Je le savais, ignorant. Y avait-il des yeux me voyant écrire ? Je ne sais pas. Les miens regardent le texte et se détournent, et en moi amertume et dégoût. Pas la couleur, la nuance, rien que la nuance.
Le japonais
une histoire chaude
éclot dans ma main
une histoire japonaise
qui brode et coud
les différentes pulsations
de la membrane de l’œil
plongé dans le chaos sempiternel
de la chaise
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en dehors du ciel
un amer rivage
là où point le visage
du sourire, du miel
et s’épanouit la poésie
dans la rondeur des années
se scrutent du grand paradis
tous les cadavres terminés
L'univers est le produit d'une crise d'hypo-manie
Le démiurge était un peu fatigué, il ne se lavait pas, mangeait peu, ne niquait pas bref il était en petite phase dépressive. Puis il se leva et à la vue d’un nuage, un beau nuage, le seul nuage il kiffa ; vint la phase hypo-maniaque il kiffa ça puis se dit que le nuage devrait se compléter avec d’autres nuages pour qu’ils niquent ensemble. Alors il créa d’autres nuages. Voyant tout le ciel remplit de nuages il trouva cela beau.
Ça montait en lui le plaisir et en même temps ça commençait à perdre le lien avec le réel, avec lui-même. À la vue de tous ces nuages le démiurge exaltait. Il se dît que ces beaux nuages il devait pour être plein de quelque chose pour être utile. Il réfléchissait avec passion et bonheur. Ça montait dans sa tête et la phase maniaque frappa. Il était comme sous coke. Alors pour donner une raison de vivre à ses nuages il créa la Terre pour que les nuages aident à fertiliser la boule. Puis vint le Soleil et puis plein d’autres astres un peu partout, il était ivre de bonheur et il travailla beaucoup. Puis il se reposa. Le monde est le produit d'une crise maniaque
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Je veux croire, je veux être à genou
je veux que ma vie s’exprime par la vie
je ne veux plus de l’image
je veux une maison cent fenêtres
pour m’évader et m’évader de m’évader
il est probable que le temps
dans cette inconsistance
s’arrête.
que nous soyons obligé de nous renverser au plus profond de l’image