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30 Septembre 2018

je ne veux pas que tu me meures

je ne veux pas mourir dans toi comme ça

je ne veux pas que tu me fasses la nuit

je ne veux pas finir dans ton corps

que je ne sois plus là où tu as envie dans tes pensées

ne me meurs pas

ne me fais pas nuit

fais autre chose que ce qui vient

fais quelque chose d’autre que ma mort

ne me meures pas

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Et j'en crève

30 Septembre 2018

que pense le poème ?

le poème a chez lui, dans la maison qu’il n’ignore pas

une pensée     et le poème dit le mot en forçant la pensée

déchiffrant les hiéroglyphes de la nature

il a de ça

il y a de la présence au monde un peu plus qui pousse

lorsque le poème s’émet

le poème pense tous les jours

mais lorsque sa vie prend fin, le soir quand je commence à boire

il ne pense plus

il ne force plus rien

il s’absente

et j’en crève

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30 Septembre 2018

 

j’y suis dans ce moment de fraîcheur

inconnu dans la ville

sûrement personne ne croit en moi

 

j’y suis pour de bon

la piel s’est raffermi

un son aux airs de déesses

tulipe fraichement coupé herbe mon cœur

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poème animaliste

25 Septembre 2018

 

 

tu as les traits

tirés par le métal

tu es notre matière

notre pain

notre vin

 

toi à qui la parole s’est perdue

ne l’ignorant pas

la perte est devenue matrice

 

il va de soi que tu es de l’ombre

de la terre

du nuage et de la pluie

pour nos cultures intérieures

tu es ce qui nous traverse

pour s’évanouir et reprendre

le lendemain

 

dans le miroir ton visage se reflète

et tu sèmes pour toi seul toute la souffrance

et dans le souffle après être découpé

il ne tombera plus qu’un reflet rouge

dans nos assiettes en argent

et dans celles-là

il n’y aura plus que notre visage de

reflété

 

tu vas dans le monde comme

nos nourrissons que nous chérissons

comme l’Idéal

tu as

le matin

le mal de la brûlure que le feu

comme le pleur infini d’un enfant

qui réveille en les mères que nous sommes

l’inaudible ou le presque silencieux qui hardiment

fait basculer la crainte en terreur

ce pleur

est pour nous le presqu’audible

mais que

par enjambement d’hypocrites salopards

nous comprenons sans juger et agir en conséquence

nous

qui avons le tribut du monde

animaux des animaux

et toi animal du rien

 

et pourtant tu consumes le vrai

tu consumes l’herbe et notre reflet

car oui

un jour

l’on te reconnaîtra dans ton feulement

comme origine

comme rune témoignant et du symbole

et du Soleil

et de tout

 

car tu viens vers nous

craintif ou reconnaissant

nos paroles s’adressent à toi

comme des

lames millénaires

que ne se sont jamais émoussées

même par la moindre syllabe d’une prière

et si

même

l’on avait inventé un son muet

qui te ferait signe

le reconnaître serait pour toi tâche

aberrante car nous ne sommes pas aptes

à donner le beau de ton silence

nous pouvons seulement

l’imposer

car la mort est le seul fruit du travail humain

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À Faucher

25 Septembre 2018

une idée m’échappe

alors qu’elle me creuse

 

vous comprenez monsieur Faucher, en s’échappant l’idée a laissée quelque chose en moi, comme une trace.

mais pas une trace aride, une trace sèche… non

une trace fraîche et belle

un fragment

ce qui me frustre c’est de ne pas arriver à en faire quelque chose, un poème par exemple

ou, si j’écris un poème avec cette « creusée » ce sera un poème qui restera obscur pour les gens qui le liront et surtout pour moi

j’aimerais avoir les idées plus claires

en même temps lorsqu’on est poète est-ce bon d’avoir des idées en ordre ? ne faudrait-il pas plutôt être absent à la certitude afin de proposer aux gens qui lisent ce que l’on fait de se retrouver présent au poème, qu’ils ne « comprennent » pas le poème avec leur complexes d’idées

il faut laisser un « espace » aux lecteurs, ne pas être trop présent dans le poème

pour qu’ils le soient eux

une nouvelle voie à chaque poème

une nouvelle odeur de terre fraîche

une trace, une creusée dans la terre fraîche

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L'enfant

25 Septembre 2018

ce rien qui dit

ce tout qui se tait

comme cet enfant

qui jamais n’a ri et le sait

 

par la fenêtre la nuit

qui dans sa chambre pénètre

éteint tout ce qui peut être

comme une lampe ou un cri

 

ce rien qui dit ce rien qui dessine

sur son visage ravalant

tous les mots tous les morts

qui auraient pu peupler une autre vie

 

et souvent pour décrire

rarement pour célébrer

l’enfant tire de sa poche

un crayon et du papier

 

d’un geste nerveux et anonyme

ce rien qui dit il le dessine

ce tout qui se tait il le supporte

alors par la fenêtre la nuit

 

encore se tait… elle existe !

et dans le cœur de l’enfant

en écho hurle le néant

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Réfléchi

22 Septembre 2018

réfléchi sur l’intérêt des écrits sur œuvres

 

  • lorsque j’écris sur une œuvre le poème peut, à la limite, se désolidariser de l’œuvre et avoir une qualité intrinsèque, ce parler sur l’œuvre devient unique et ouvre sur une autre œuvre autonome, le poème.

je commence avec une idée qui est lié à la matière de la peinture, plus qu’une idée ce serait une sensation. ce qui rend très difficile les écrits sur œuvres d’art conceptuelles.

 

  • aussi les écrits sur œuvre sont écrits en même temps que je vois l’œuvre. en même temps que tous les petits sentiments qui s’immiscent en moi. il y a une simultanéité.

 

dans le recueil (« Ce Monde / Dieu est un jouet pour adulte / X noms pas encore trouvés ») il y a des écrits sur œuvre de Van Gogh et La vie devant soi de Romain Gary, je vais peut-être y insérer des écrits sur œuvre de Chu Teh Chun (passion pour le chinois…)(

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Réfléchi

22 Septembre 2018

 

Lorsque je commence un poème je laisse libre cours entre concept intérieur et perceptions extérieures

j’agence quelques vers avec une dose de rythme, de figures de style avec des mots concept/perception

Je laisse le poème se construire

je place la punchline (généralement à la fin mais il peut y en avoir plusieurs ; la PL est ce sur quoi tout le poème tend, j’écris le plus souvent de courts poèmes pour en garder la matière nette dans ma tête ; il peut y avoir plusieurs PL, dans ce cas le poème est une multiplicité de poèmes)

j’agence ensuite la plasticité du textes, des mots

Juste avant la fin, je le lis sans le juger juste en le lisant comme « l’écoute flottante » psychanalytique pour ressentir les non-dits ,

en fonction de cela je change quelques petites choses

et je le titre, ou sinon le signe.

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à l'intérieur d'elle

20 Septembre 2018

à l’intérieur d’elle

il y a :

  • des organes
  • des poteries
  • des glaces
  • des ports
  • des pas ports
  • des long organes
  • des petits
  • des loisirs
  • des charrues
  • des noms facebook
  • des sacs
  • des mollets
  • des plats de couscous
  • et rien d’autre.
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20 Septembre 2018

« si on écrit après, après c’est tout sauf ça »

            / M /

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