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je ne veux pas que tu me meures
je ne veux pas mourir dans toi comme ça
je ne veux pas que tu me fasses la nuit
je ne veux pas finir dans ton corps
que je ne sois plus là où tu as envie dans tes pensées
ne me meurs pas
ne me fais pas nuit
fais autre chose que ce qui vient
fais quelque chose d’autre que ma mort
ne me meures pas
Et j'en crève
que pense le poème ?
le poème a chez lui, dans la maison qu’il n’ignore pas
une pensée et le poème dit le mot en forçant la pensée
déchiffrant les hiéroglyphes de la nature
il a de ça
il y a de la présence au monde un peu plus qui pousse
lorsque le poème s’émet
le poème pense tous les jours
mais lorsque sa vie prend fin, le soir quand je commence à boire
il ne pense plus
il ne force plus rien
il s’absente
et j’en crève
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j’y suis dans ce moment de fraîcheur
inconnu dans la ville
sûrement personne ne croit en moi
j’y suis pour de bon
la piel s’est raffermi
un son aux airs de déesses
tulipe fraichement coupé herbe mon cœur
poème animaliste
tu as les traits
tirés par le métal
tu es notre matière
notre pain
notre vin
toi à qui la parole s’est perdue
ne l’ignorant pas
la perte est devenue matrice
il va de soi que tu es de l’ombre
de la terre
du nuage et de la pluie
pour nos cultures intérieures
tu es ce qui nous traverse
pour s’évanouir et reprendre
le lendemain
dans le miroir ton visage se reflète
et tu sèmes pour toi seul toute la souffrance
et dans le souffle après être découpé
il ne tombera plus qu’un reflet rouge
dans nos assiettes en argent
et dans celles-là
il n’y aura plus que notre visage de
reflété
tu vas dans le monde comme
nos nourrissons que nous chérissons
comme l’Idéal
tu as
le matin
le mal de la brûlure que le feu
comme le pleur infini d’un enfant
qui réveille en les mères que nous sommes
l’inaudible ou le presque silencieux qui hardiment
fait basculer la crainte en terreur
ce pleur
est pour nous le presqu’audible
mais que
par enjambement d’hypocrites salopards
nous comprenons sans juger et agir en conséquence
nous
qui avons le tribut du monde
animaux des animaux
et toi animal du rien
et pourtant tu consumes le vrai
tu consumes l’herbe et notre reflet
car oui
un jour
l’on te reconnaîtra dans ton feulement
comme origine
comme rune témoignant et du symbole
et du Soleil
et de tout
car tu viens vers nous
craintif ou reconnaissant
nos paroles s’adressent à toi
comme des
lames millénaires
que ne se sont jamais émoussées
même par la moindre syllabe d’une prière
et si
même
l’on avait inventé un son muet
qui te ferait signe
le reconnaître serait pour toi tâche
aberrante car nous ne sommes pas aptes
à donner le beau de ton silence
nous pouvons seulement
l’imposer
car la mort est le seul fruit du travail humain
À Faucher
une idée m’échappe
alors qu’elle me creuse
vous comprenez monsieur Faucher, en s’échappant l’idée a laissée quelque chose en moi, comme une trace.
mais pas une trace aride, une trace sèche… non
une trace fraîche et belle
un fragment
ce qui me frustre c’est de ne pas arriver à en faire quelque chose, un poème par exemple
ou, si j’écris un poème avec cette « creusée » ce sera un poème qui restera obscur pour les gens qui le liront et surtout pour moi
j’aimerais avoir les idées plus claires
en même temps lorsqu’on est poète est-ce bon d’avoir des idées en ordre ? ne faudrait-il pas plutôt être absent à la certitude afin de proposer aux gens qui lisent ce que l’on fait de se retrouver présent au poème, qu’ils ne « comprennent » pas le poème avec leur complexes d’idées
il faut laisser un « espace » aux lecteurs, ne pas être trop présent dans le poème
pour qu’ils le soient eux
une nouvelle voie à chaque poème
une nouvelle odeur de terre fraîche
une trace, une creusée dans la terre fraîche
L'enfant
ce rien qui dit
ce tout qui se tait
comme cet enfant
qui jamais n’a ri et le sait
par la fenêtre la nuit
qui dans sa chambre pénètre
éteint tout ce qui peut être
comme une lampe ou un cri
ce rien qui dit ce rien qui dessine
sur son visage ravalant
tous les mots tous les morts
qui auraient pu peupler une autre vie
et souvent pour décrire
rarement pour célébrer
l’enfant tire de sa poche
un crayon et du papier
d’un geste nerveux et anonyme
ce rien qui dit il le dessine
ce tout qui se tait il le supporte
alors par la fenêtre la nuit
encore se tait… elle existe !
et dans le cœur de l’enfant
en écho hurle le néant
Réfléchi
réfléchi sur l’intérêt des écrits sur œuvres
- lorsque j’écris sur une œuvre le poème peut, à la limite, se désolidariser de l’œuvre et avoir une qualité intrinsèque, ce parler sur l’œuvre devient unique et ouvre sur une autre œuvre autonome, le poème.
je commence avec une idée qui est lié à la matière de la peinture, plus qu’une idée ce serait une sensation. ce qui rend très difficile les écrits sur œuvres d’art conceptuelles.
- aussi les écrits sur œuvre sont écrits en même temps que je vois l’œuvre. en même temps que tous les petits sentiments qui s’immiscent en moi. il y a une simultanéité.
dans le recueil (« Ce Monde / Dieu est un jouet pour adulte / X noms pas encore trouvés ») il y a des écrits sur œuvre de Van Gogh et La vie devant soi de Romain Gary, je vais peut-être y insérer des écrits sur œuvre de Chu Teh Chun (passion pour le chinois…)(
Réfléchi
Lorsque je commence un poème je laisse libre cours entre concept intérieur et perceptions extérieures
j’agence quelques vers avec une dose de rythme, de figures de style avec des mots concept/perception
Je laisse le poème se construire
je place la punchline (généralement à la fin mais il peut y en avoir plusieurs ; la PL est ce sur quoi tout le poème tend, j’écris le plus souvent de courts poèmes pour en garder la matière nette dans ma tête ; il peut y avoir plusieurs PL, dans ce cas le poème est une multiplicité de poèmes)
j’agence ensuite la plasticité du textes, des mots
Juste avant la fin, je le lis sans le juger juste en le lisant comme « l’écoute flottante » psychanalytique pour ressentir les non-dits ,
en fonction de cela je change quelques petites choses
et je le titre, ou sinon le signe.
à l'intérieur d'elle
à l’intérieur d’elle
il y a :
- des organes
- des poteries
- des glaces
- des ports
- des pas ports
- des long organes
- des petits
- des loisirs
- des charrues
- des noms facebook
- des sacs
- des mollets
- des plats de couscous
- et rien d’autre.
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« si on écrit après, après c’est tout sauf ça »
/ M /