pas des mots un langage !
je sais plus écrire
avant
ou après
juste un instant-été
sur ce gâteau : mon corps
bref
je vais me faire
un tatouage
dans
l’oeil gauche
avec ma main droite.
freiné par l'encre et le vent qui l'étale
peut-être que ça accommodera
ma
frustration
ah matin d’été
plus loin et plus en avant que l’été lui-même
car il ne sert à rien d’avoir des mots
il faut un langage.
une nouvelle langue.
au fond de l'oeil
.
ce que tu fixes ma fille... ce que tu fixes...
un vide diffus
une promesse
depuis l’oeil droit
moitié bleu
moitié ivre
relayé par ma main sur une page blanche
où tout se tient
tout se tient
toi hébreux moi phara
t’es un insecte
maudit
comme Pharaon
et moi
je suis un juif
pas juif
qui dit qu’il est juif
du côté de sa mère
pas juive
insecte
insecte
marcher dans la rue la matin avec le sable sous les pieds
jusqu’à la nuit
tripotant son portable
d’une minuscule envie
de vivre
mais juif
pas juif
et toi un quart égyptienne
un 8ème
juive
n’écrase pas le délire
il sert toujours à quelque chose.
la matin comme la photographie
de tout ce qui peut constituer
un
matin
juif
tu es un insecte qui joue à cache-cache
et me
sourit
lorsqu’il crie sa métamorphose du jeu :
“trouvé !”
en une rotation autour d’un sanglier du Gers
troué par les balles
de chasseurs
accommodant
simples comme une rose
la rose de personne - niemandrose
rose d’un juif.
ouvre-moi anoushka, ma descendance
je fabrique des trucs
solides
et mobiles
parmi les chemins fleuris de CAFÉ CHOOU
je sais pas trop comment
ni vers où ça va
vers
quel
espace
p’têt
l’espace à l’intérieur des yeux embués
par la tristesse
d’écrire des poèmes
qui seraient gênants
pour ma descendance.
càd toi.
ON SE TIRE
je fume comme si j’étais
la récolte
même
du tabac
ou
d’une partie de tennis
sans joueurs, sans raquettes ni balles
seulement la tessiture étouffante
de l'épaisse fumée (cause
des crissements des tennis sur la terre battue de Roland Garros
)
ou alors vide et dire le vide
pour fumer
comme un SIMPLE ACTE RÉPÉTITIF
fumer
la récolte de tabac
des paquets et des paquets
de clopes
la bouche entr’ouverte
vers
un mot que je t’adresse
depuis
le salon embué de tendresse
et de
fumée de Terre.
dans le salon
une petite fille
d’ici le canapé je vois le ciel mûr de 7h16 comme une récolte
pour
les yeux
il sera toujours une présence rassurante
lorsqu’il est un peu bleu
et qu’il est 7h16 du matin
et que j’attends patiemment que tu te réveilles
que tu ouvres son couvercle ac’ tes cheveux blonds
de princesse désertant son lit.
le lac
fumée va plus haut se perdre
comme un lac déposé dans l’eau
du matin
occurrence d’un poème
discutant de l’importance de la cigarette
dans mes douces matinées -
écrire
comme si
il fallait écrire.
la route et un pas, comme une partie d'échecs
un pas et la route
se pass’ra de moi,
elle
s’ra
autre chose
pas une route
en tout cas.
à rester pour un peu plus, mais simplement
il sera toujours temps
de se faire accepter
par un peu de ciel
et ruser en jetant aux nuages
des cris d’enfants
des cris de vieilles personnes
des cris aphones persistant
à rester cris
jamais nous ne pourrons faire autrement
que d’essayer d’arrêter
la compacte venue d’un gardien sans sommeil.