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La danse

22 Juin 2020

Hier les gens dansaient

Ils obéissaient à jésus Jack Lang

Moi

Moi je suis

Resté chez moi

À regarder Pourquoi Israël

Et à lire Celan

Celan 

Disait

Danser

Danser

Devant

Le serpent à sonnettes 

Ils dansaient

Devaient danser

Obéir

Au serpent

Alors

Je me suis acheter des bières

Je suis descendu acheter des bières en pensant à ça

Ça me trouait un peu le cul

De penser à ma grand-mère morte il y a trois semaines

Elle qui n’avait pas danser

Cachée dans le tableau de l’Auvergne

Mais

D’autres avaient danser 

Dans ce qui est ma famille

J’ai bu ma première Leffe

Et je me suis dit que Leffe est allemand

Et j’ai repensé à ces corps dansants 

Mais je ne savais plus bien lesquels

Les corps soumis 

Ou les corps joyeux ?

Jack Lang

Ou la marque Leffe ?

Allie est revenue

Ivre morte

Et je l’ai filmée

On a pas baisé

On a dansé.

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Prière à Anoushka pour ma première fête des pères

21 Juin 2020

 

Lorsque je prie
À la ligne à l’extérieur du mythe
Je ne répond que : Refus
Puis je pense Radical
Aux yeux bleus d’Anoushka
Et je prie encore, radicalement 
Afin que le peintre que l’on nomme orage
Lui dessine
Une bouche
Un nez
Aujourd’hui, dimanche 21 juin il va pleuvoir et elle va pleurer - mais vite - je désire la pulpe de la pensée silencieuse
Je désire la couleur
Afin que ce qui fuit sans lumière
Radicalement 
Lui apparaisse
Et que ma petite enfant
Aie le choix 
Entre la couleur courbe et son empiètement 
Et le dessin errant ligne brutale elle me haïra 
D’avoir écrit des choses comme ça 
Elle est aveugle
Dans la vie comme dans les images

J’étais parti au café noir du service en terrasse
La laissant brasser dans la piscine ses yeux bleus - on m’a dit qu’elle serait peintre - on nous l’a dit à deux

J’étais parti au café prier avec l’encre
Et quand je suis rentré 
Ses mains ne s’agrippant qu’à la lumière
Avaient, sans pinceaux 
Colorées sa chambre entière 

Ma prière je ne la connais pas
Je sais ap c’est quoi
Ma prière dans cette ligne a l’extérieur du mythe 
Je crois savoir que c’est les yeux Anoushka
Puisque en cette prière je me déchire d’écrire
Comme elle avec cris 

Non que je sois romantique
(Je les hais)
Mais ma prière ce matin
Au petit jour pour mon enfant
Pénètre ses yeux aveugles

Elle sera peintre qu’on m’a dit
Sauvage
Je touchais ses yeux
Ils brûlaient encore de sa naissance

Anoushka par sa couleur d’un être de deux mois 
A prier bien plus que moi 
C’est simple elle a trempé une main dans la gouache bleue
Et s’est dessinée ses propres yeux

Je quitte le poème
J’ai fait ma prière à l’extérieur du mythe
Là où Anoushka n’est pas
Elle grandit tellement vite
Et je vous assure qu’elle n’a que deux mois

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FONBLAR A NICOMAQUE

18 Juin 2020

Vu

Vu

                                                           TROISIEME « TIR AU FUSIL »

 

 

Vu

Au Pain Quotidien

Ça lèche

Je lèche le 

Canon

Ça lèche

Canon

Canon

La cigarette dans mon poumon

 

 

Ca lèche les alvéoles

Aussi loin que les mains

Ancien sur la plate

Au Pain Quotidien

Je me rend petite menotte

Le petit bout de plomb

Te dis

 

 

 

Que tu es belle !

Oublis !

 

 

Enfin, enfin, Antonin, regarde-toi. Tu écris ce qui pousse

Tu donnes à manger

A ta coquille pleine

Avec tes petites touches

Minuscules

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Le Déclaration Phallique 

18 Juin 2020

Je lis phalliquement pour avoir le phallus pour qu’on ne me dise pas chut pour que je ne sois pas du côté de la soumission pour que je ne sois pas du côté de la femme mais de l’homme tel que j’apparais à moi-même je range du plexiglas j’ai des armées de casques de podcasts j’ai une bibliothèque je suis le bibliophile puissant je dis la vérité contre la vérité je m’exprime dans un tremblement de terre je n’achève jamais mes phrases elle sont toutes ouvertes et fermées à la fois mon corps a un sexe je montre ce sexe aux gens de facebook et d’over blog je fais de l’escrime je suis exprimé par ce que je lis ce que j’entends je fais œuvre grande œuvre je m’engage dans la partition de musique dodécaphonique compliqué je parle au-delà je jure je promets je n’admets pas avoir tort je suis une bombe et lorsque j’explose je n’ai plus de salive à mesure que je m’exprime théoriquement bien je n’essaye pas de trouver je trouve je suis une bête qui mange de la viande avec la parole je range les mots en lieu sûr je n’écris pas au tableau je sais déjà je suis en avance sur le temps je ne rigole pas de mes blagues car ce ne sont pas des blagues mais des énoncés vrai ou beau je ne suis pas un transsexuel je ne suis pas une femme je suis en possession de mes moyens je suis nerveux le corps est nerveux mon corps explose de mots jaillit de moi de la lave je suis l’etna en soirée je prends le contrôle du domaine privé au déjeuner je prends le contrôle sur le domaine privé j’insiste mon monde pour être phalliquement doté j’ai un phallus je l’utilise je prends compte de moi dans l’espace je prends ma chair au sérieux j’irrigue mes veines d’art brutal je suis un lutteur je suis un monsieur je suis un poète je sais que je suis un poète puisque c’est moi qui prédis s’il il va y avoir beau temps ou sale temps j’habite la forêt dans les plus hauts arbres je touche avec les mots de nuages je connais le maniement esthétique de la glaise je fais œuvre sculpturale je m’interdits de m’interdire j’éructe de la vérité pour ne pas sombrer dans le chaos de mes pulsions je dois aux dieux d’être ce que je suis je ne suis pas personnel les livres me l’apprennent je suis universel au café à une fête à un dîner le matin le soir le midi je suis le vrai je ne tombe pas je m’exerce à ne pas tomber je ne cache rien je suis tout entier le moyen de parvenir à mes fins je suis pervers je veux avoir raison je ne veux pas être soumis car je serais castré je note ce que dit le monde c’est-à-dire ce que disent les gens autour de moi je me double d’avoir raison mon double est phallique moi je suis la parole qui parle le phallus je ne suis pas angoissé je suis nerveux je suis de la bagarre je m’éternise dans les mots les signes les sons les gestes les feuilles les arbres les nuages je sais que je peux écrire de bons poèmes comme des mauvais mais ça je le sais moins je suis un orage je suis une aurore boréale je suis le commandant en chef je suis le vent qui caresse sous les chemises l’été.

C’est un peu triste tout ça.

 

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Comme une éponge

18 Juin 2020

Le ciel sans nombre
revêt son chaste phallus
                                      dont le bout gore de sperme


pé-
netré par l'aiguille de l'heure
                et
             au loin
            une figue  vaginale


 

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L’ÉCRIVAIN TENDU

18 Juin 2020

Je me dois de vous rappeler que je me dois de rappeler que tout d'abord je le rappelle. C'est rappelé. Rappelons-nous. Je vous rappelle. J'appellerais ça d'accord. D'accord le lien est tendu. Je vous rappelle. Quand je vous ai appelé vous vous rappelez. Je me dois de vous faire rappeler le lien tendu. Je me dois de vous rappeler. C'est convenu. Je rappelle et vous me rappelez qu'un lien est tendu. Un lien tendu est convenu est rappelé. Dans un lien qui est le rappel. Je vous rappelle le lien. Rappelez-vous. Tendu vous rappelez. Vous vous rappelez qu'il est un lien. Je me dois de vous rappeler qu'il est tendu. Ainsi vous vous rappelez dans un lien tendu que je vous ai rappelé quelques secondes plutôt. Je me rappelle de ce lien je vous rappelle qu'il est tendu. Je me rappelle de ce lien tendu, vous êtes rappelé par le lien tendu.
 

Ne jamais lâcher


 

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Cézannu

16 Juin 2020

La bombe à l’intérieur du tableau, prémisse visionnaire d’une conflagration en soi-même peinte et en soi-même profondeur et espace pour la vision qui se voit et qui sent que, bombée, dans son acception étymologique du mot comme convexité plutôt que bruit (la bombe de silence…) accordera à la pomme de Cézanne de n’être plus que la feinte double dimension mais réalité perçue en son cœur comme profondeur. Essayez de voir la différence de calcul entre un horizon et une profondeur, car, il faut le noter, ce qui est large ou grand pour un homme est, en dernière mesure, profondeur et étroitesse pour l’autre ; toute la question est de l’ordre de la perspective : de peinture aussi mais de point de vue pareillement.
Ainsi la pomme sera la dernière chance de Cézanne pour rééduquer par la crémation les musées du monde entier. Il y a d’abord l’espace en deux dimensions qui se laisse entendre comme précarité privilégiée d’un monde qui s’enfuit toujours dans notre monde voyant, sentant et le monde de Cézanne où il est senti par la Sainte-Victoire ou ses natures mortes, il dira « les choses me parlent ».
La perspective traditionnelle creuse une profondeur dans le tableau, la perspective de Cézanne arrondit les volumes jusqu’à leur extrême résistance.
Aussi, je fais bon droit à mon jugement de poète pour donner à Cézanne la marque de celui qui fait ouvrir la phrase en son milieu, le jaillissement résiste, le verbe après le sujet et avant la copule explose dans un frémissement dangereux où l’être résiste et pourtant se bombe, se replie, se déforme comme les tables en ellipses devant le portrait de Geoffroy qui n’est pas plus l’exacte mesure géométrique et cartésienne du monde partes extra partes mais sensation d’un monde perçu par un autre monde, le sujet qui voit le tableau et le sujet, Cézanne qui a toujours déjà vu le tableau comme il n’y a de sens qu’après que les choses soient dites car préalablement elle résiste à la signification. Cézanne peintre de la Parole plutôt que de la Langue.

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toucher

14 Juin 2020

Toucher

 

Et je fais de la poésie qui touche

Le but est de toucher

Qui touche 

C’est tellement le but

C’est de toucher

Vraiment

Mais toucher quoi ?

 

*

 

Toucher le nerf

De l’animal

 

*

 

Toucher la pierre polie

 

*

 

Toucher la feuille de papier

D’acide et de menthe

 

*

 

Toucher les ronces

Des yeux d’une fille

Et ne pas l’épargner

Après que mon sang ait couler

 

*

 

Toucher la sculpture

La caresser épousant

Ses angles ses cavités

Et ses plats

Et que je la sente réelle

 

*

 

Toucher les seins d’une actrice porno

 

*

 

Toucher la toile d’une l’araignée

La faire venir

Et bouffer l’araignée

 

*

 

Toucher les roues d’un Chopper

Et m’appeler Z

 

*

 

Toucher un mur

Pour qu’il s’effondre

Dans le creux de mon vœux secret

 

*

 

Toucher ma bite

Et bander

 

*

 

Toucher le rien

Et que le rien advienne

 

*

 

Toucher et toucher et toucher. 

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Poèmes pour le vin "Jeanne" du pays d'Oc journal La Quilles

14 Juin 2020

1 :

 

Lorsque je te tiens

Verre

Je te sens

Senti

 

Et je me sens

Sentant

Puisque ton étoffe me plonge

Dans mon corps

Quelle éphémère

Et pourtant solide

Sensation !

 

Ensuite

La gorgée

Qui s’enfuit dans ma gorge

M’absorbe moi-même

Dans ce salut à la matière

Certes liquide mais tant elle fond

Me creuse et m’invite 

Dans l’englobement de menthe

Et de ton bruit jaunissant

D’un pays de poètes d’Oc

M’inclus à jamais sur ton rivage

Où tu n’es plus vin, Jeanne !

Mais corps agissant !

 

2.

 

Suppose

 

Que le verre se mette 

A trembler

 

Dans la main

D’une Femme

Dont le corps

Est un rocher

 

Alors 

Tu pourras l’embrasser

Comme si le verre

Fut le tient

 

Et insister un monde

De lumière jaune blonde

Et d’espace au goût

D’un baiser

 

 

3.

 

Faisons, Jeanne

Comme si par hasard

Nous ne nous étions jamais rencontrés

 

Et 

Comme si nous croyions

Nous connaître

 

Après

Après l’ultime parole

L’ultime gorgée

 

Embrassons-nous

Comme si nous avions eu l’habitude

De l’avoir toujours fait

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L'édredon

12 Juin 2020

Ils sont beaux les pigeons avec une moitié de pate

Ils sont beaux les clodos avec une moitié de pate

Ils sont beaux les soldats avec une moitié de pate

Ils sont beaux les marins avec une moitié de pate

Ils sont beaux les poètes avec une moitié de pate

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