Le Déclaration Phallique
Je lis phalliquement pour avoir le phallus pour qu’on ne me dise pas chut pour que je ne sois pas du côté de la soumission pour que je ne sois pas du côté de la femme mais de l’homme tel que j’apparais à moi-même je range du plexiglas j’ai des armées de casques de podcasts j’ai une bibliothèque je suis le bibliophile puissant je dis la vérité contre la vérité je m’exprime dans un tremblement de terre je n’achève jamais mes phrases elle sont toutes ouvertes et fermées à la fois mon corps a un sexe je montre ce sexe aux gens de facebook et d’over blog je fais de l’escrime je suis exprimé par ce que je lis ce que j’entends je fais œuvre grande œuvre je m’engage dans la partition de musique dodécaphonique compliqué je parle au-delà je jure je promets je n’admets pas avoir tort je suis une bombe et lorsque j’explose je n’ai plus de salive à mesure que je m’exprime théoriquement bien je n’essaye pas de trouver je trouve je suis une bête qui mange de la viande avec la parole je range les mots en lieu sûr je n’écris pas au tableau je sais déjà je suis en avance sur le temps je ne rigole pas de mes blagues car ce ne sont pas des blagues mais des énoncés vrai ou beau je ne suis pas un transsexuel je ne suis pas une femme je suis en possession de mes moyens je suis nerveux le corps est nerveux mon corps explose de mots jaillit de moi de la lave je suis l’etna en soirée je prends le contrôle du domaine privé au déjeuner je prends le contrôle sur le domaine privé j’insiste mon monde pour être phalliquement doté j’ai un phallus je l’utilise je prends compte de moi dans l’espace je prends ma chair au sérieux j’irrigue mes veines d’art brutal je suis un lutteur je suis un monsieur je suis un poète je sais que je suis un poète puisque c’est moi qui prédis s’il il va y avoir beau temps ou sale temps j’habite la forêt dans les plus hauts arbres je touche avec les mots de nuages je connais le maniement esthétique de la glaise je fais œuvre sculpturale je m’interdits de m’interdire j’éructe de la vérité pour ne pas sombrer dans le chaos de mes pulsions je dois aux dieux d’être ce que je suis je ne suis pas personnel les livres me l’apprennent je suis universel au café à une fête à un dîner le matin le soir le midi je suis le vrai je ne tombe pas je m’exerce à ne pas tomber je ne cache rien je suis tout entier le moyen de parvenir à mes fins je suis pervers je veux avoir raison je ne veux pas être soumis car je serais castré je note ce que dit le monde c’est-à-dire ce que disent les gens autour de moi je me double d’avoir raison mon double est phallique moi je suis la parole qui parle le phallus je ne suis pas angoissé je suis nerveux je suis de la bagarre je m’éternise dans les mots les signes les sons les gestes les feuilles les arbres les nuages je sais que je peux écrire de bons poèmes comme des mauvais mais ça je le sais moins je suis un orage je suis une aurore boréale je suis le commandant en chef je suis le vent qui caresse sous les chemises l’été.
C’est un peu triste tout ça.