Suite de poèmes à ma future femme /1/
les nuits passées auprès du rêve
et je m’endors et c’est pour m’y puiser
je raconte au puits, avec des mots tous noirs
quelque chose comme des bulles vides
sur les berges sans mots. arbres défaits par l’automne,
à jamais
à jamais
l’automne est morte, souviens-t’en.
/
sans pensée
sans idée
sans penchant
sans retour
je t’accorderais comme un oiseau
ainsi, vois-tu le ciel est fait d’eau
j’y suis comme la bec du condor attrapant
féroce, une chose que tu es dorénavant
dorénavant tu es une goutte d’eau
et la terre est faite de ciel
et je suis le verbe qui délimite l’objet vivement érotique
de sa teneur fantasmée à sa teneur réelle
c’est une mer et une rivière sans pareille
une mare et un cours d’eau
je rêve de toi et moi vers la Lune
à jamais amoureux comme deux grands oiseaux.
2.
trop beaux nous sommes allés affamés
du côté des tombeaux
nous y avons posé notre métal
notre haleine
nous y sommes morts nous avons résolus
la question des cadences
nous avons fait souvent l’amour au côté du crâne de Charlemagne
tout déjetés, au-dessus le soleil revenant
nous avons cherchés et trouvés
dévoilés
3.
je cours dans ton cerveau
à droite là où tu ne dors pas
j’y jouis à la fin de ma course, je reviens vers toi
tu dors
je te réveille
tu m’aimes
@ et pour te le prouver
je te dessine ma bouche léchant ton cou
tu vois ? la vois-tu ?
du sang silex planté dans ton cou - c’est ma langue
qui pénètre ta blessure.
en mon poème tu seras chaude
tes seins auront l’allure de la magie
je froncerai les sourcils voyant une pierre
impermanente, taillée
colorée de sang
je ne douterai pas de ce qu’elle est
puis, fumée
le bonheur gisera par terre
au sud du passé
mon rêve était vérité
je t’aurais tuée ?
nous étions vapeurs
nous sommes devenus figures
dans la lumière de nos nuits.