LA FONCTION DE JUGE QUI RYTHME
(exergue juridique)
C’est décevant d’être un être parlant sans passion pour la fonction juridique
Les juristes sont des personnes intéressantes
Elles ont le droit d’être intéressantes je trouve
elles sont pures et belles et profondes
ce sont des joyaux des chars métaphysiques et des os en cendres elles sont somptueuses ces personnes, de pures améthystes polis et tranchants comme
des pensées de mariages et de fête infinie et de vin qui coule
ces personnes-joyaux
jugent selon la loi qui nous est impersonnelle et tout à fait nuit est une pensée journalière
(le reste du temps est avalé par un mur peint de blancheur (pas de blanc)
de blancheur est pensée journalière Ô ma femme dévastée par les animaux Ô masse
fendue de ton sexe Bu et “halte et absurde” Bu agenouillé ta cyprine, il le fallait, je suis retourné chez moi comme un soldat et c’est tout puis le petit chemin du juriste puis et puis Ça oscille comme un poème complet peut danser et jouer avec les chèvres.)
Nuit n’est pas ce que je traduis
Nuit ne veut rien dire
Nuit ici renonce à tout sentiment paranoïaque quelque soit le visage de la Nuit Ô
Nuit pleine je mendie la rotation uniforme d’un ciel, art pariétal : à la fin tout devient de la géographie et juridique dans la nuit historique : un fondement d’où sourd le Sans-fond
Dû au mot Nuit ; n’est pas ceci que je montre c’est l’inversé de Nuit Ô
Nuit ne veut rien dire : elle se retourne tout le temps sur l’oreiller comme un crâne qui nous gène, nous obstrue les veines Os d’obsédé par la disparition Enlace-toi de poussière que le désir d’être Os Ô Nuit ne veut rien dire
si on la dit depuis la nudité de la fatigue ça peut être compris comme un mouchoir agressif au nez bouché d’Onéguine lavant la morve de l’Ukraine : ici aussi.
Je renonce au sentiment de traduire mon unique pensée Elle est tumorale ou Corbeille à expression de métastases curieuses
la lumière et l’étendue de sens qui soigne pour autant je parle partout sur la page la page est un vieux médecin
uneforce lanuit armé d’un briquet “Nuit ne veut rien dire”
Il y a un oui et un non je ne sais pas ce que veut traduire main sur la ligne vocale
Il y a la force enterrée gondolant l’étendue
partout pant pesant Jusque dans la caverne
mes os sont liquides c’est l’unique pensée qui est vide ; la pensée plurielle, elle, est un cadavre : un futur néant
un vide où “Ô” on franchit le bord jusqu’à penser comme un bloc de béton une cuirasse ou une tranche de pain de mie : les professeurs sont des médecins et les boulangers sont des guerriers et les musiciens sont des tumeurs
et de l’autre côté de la nuit de la pensée : une bouteille de vin
Le mur blanchi (non pas blanc ce n’est que le processus du blanc)
Je suis condamné à la peine de mort pour quelques heures : la transparence que le “la” blancheur peut évoquer au front d’où se tord un Poème ne suffit pas :
je dis
“Je ne traduis pas l’écriture et la peur sont incompatibles”
je crois à l’amour la vie la prison je crois