Bourgeois que je suis
On rencontre des
gueules
tailladées shtarisées balafrées
des gueule du trou du cul
du
diable
et pourtant
quand
je me regarde dans la glace
je n’y vois rien qu’une gueule qui n’a pas souffert
qui a été bourgeoise
qui s’est faite refaire les dents
qui a survécu du déluge
pourtant quand
je me regarde dans la glace
la nuis je suis et nous avons perdu
perdus les traces de
meufs
et des amis
et des parents crevés
les absents soufflent grisement et la nuit danse
les absents c’est les contrôleurs
les terrassiers
les peintres
les mal
foutus
les équarisseurs de thorax de bestiaux
et je m’y retrouve
après
de longues
années
d’errance dans le blanc de la coke
et je m’y retrouve plus vrai que nature
comme
eux
absents
virutosement absent
dans la gueule le loto les paris PMU la lune qui touche ou pas une météore
le soleil
tout craintif dans l’aube
la mémoire des paysans
et le tumulte de la mort
affamés nous sommes allés nous courbés
vers
le creux et le cratère
nous sommes allés à l’abreuvoir Seigneur
tout déjetés
comme des ossements sans chair à remettre à plat
comme cette feuille
où l’encre et mon futal
baigne dans
le
même
chloroforme
nous avons abdiqués les bras ballants
nous les innocents
nous avons tués la mère pondeuse
pour des miettes de pains d’amour de chasteté
pourquoi ?
pour rien