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Le premier étage d’un immeuble de la rue des Grands Augustins

7 Mars 2018

 

Une grande tour mais plutôt un point de vue ouvrant sur de

Grandes espérances : remplir par les mots

Les béants possibles de l’instant.

 

Une vision :

 

La fenêtre ouverte sur le passé,

Différents temps surpris par un futur qui n’est pas encore né : gît le prof de fac

À quelques mètres seulement.

Où, vitres closes, il écrit patiemment

Sur ce qui ressemble être un bureau, étroit, disposé entre le canapé

Et le mobilier de la cuisine.

Car je sais qu’à l’intérieur c’est comble, les copies des élèves lui imposent

Cette altérité qui jamais ne se rend : son fils et dans la salle de bain à droite

En caleçon ; jamais les lunettes du prof et le corps du fils

Ne seront des objets inclus en ce qui va de mon être.

Jamais.

 

Pourtant jamais ne périra en moi

Le goût d’être un autre.

Jamais car ces deux êtres sûrement purs en tous les cas par hypothèse

Me rendent à cette vision, ce flash

De l’autre que je ne fus jamais.

Celui-là qui s’imbibait de la nuit, prodige de la démence,

Influençant les différents temps,

Incomparables parmi les incomparables, l’autre que je connaissais 

Et qui ne m’a pas laissé vivre.

Pourtant il est là, sur les grands murs blancs de cette cour. Son ombre

Le trahit.

Il est ici allongé sur le canapé non loin du prof de fac,

Désirant un père, désirant un petit-frère.

Désirant à jamais.

 

C’est là qu’est la beauté de la situation.
D’avoir aperçu, dans cette vulnérabilité et dans l’impermanence

De ma raison

 

Le paysage paisible d’une rassurante immanence

Embrasant d’un trait de feu ma mémoire :

Le souvenir de mon père, de Diego ;

De Marie et moi, enfant ivre,

Enfant heureux,

Enfant que je fus.

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