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Phéne 2

20 Décembre 2019

Rendons-nous honnête. Sans paroles. Une romance sans paroles. J’écris par ce que je ne sais rien faire d’autre. J’écris dans le texte, à travers le texte, après le texte, jamais avant. Une romance d’une autre page, l’idée d’un renoncement chimérique au Livre. C’est ça ma pulsion, mon ouï-dire. Je décris juste le texte avant de l’écrire, ensuite je l’écris. C’est effectivement un renoncement. À quoi ? Eh bien à la lettre d’or. Je ne veux pas décrire la lumière qui se faufile à travers le texte. Je veux rendre compte de l’arrêt du texte, sa face d’ombre.

Je m’en baleks de Bobin je n’ai pas envie d’écrire comme ce débile. Même si parfois j’ai une érection en lisant ses livres sous coke. Ça ne m’empêche pas de railler sa suavité divine, car Bobin, qu’on le sache, est un ardent croyant qui livre des phrases telles que « On reste assis, un peu. C’est plusieurs vies dans le même jour ». Qu’est ce qui fait ma dissonance là-dedans ? C’est l’arrêt conclusif, le moindre effort, la petitesse d’esprit devant la passion d’un dieu, l’événement de la journée, l’ensoleillement, de rester assis et contempler la création divine. J’aurais écrit « Je reste assis, sûr de ma vie, ressemblant à toutes » Mais non, lui il est obligé de se singulariser, de détruire le petit pan d’objectivité qui fait qu’on peut avoir un discours sur le réel pas trop défoncé à la coke divine.

Alors là y’a autre chose qui arrive et qui défonce tout, et ça te remplit la panse de vives urgences. C’est Pizarnik. Alejandra de son prénom : 

 

« la mort meurt de rire mais la vie 

 

 meurt de larme mais la mort mais la vie 

 

mais rien rien rien ». 

 

Là t’es baisé, tu t’es fait chopper au-delà du divin. T’es plus fatigué, t’es plus fatigué d’endurer la douleur. À la béatitude, Pizarnik ne dit que : Refus. 

Le refus du signifiant supérieur, le refus d’une divinité. C’est l’espace sémantique de la réification, répétition et son antonomase de la parole du meurtre. T’es plus assis, sûr de ta vie, t’es debout, alerte, en érection par ce que la mort « meurt de la vie » et que tu l’endures mais « rien, rien, rien » divinatoire néanmoins : la parole c’est sa contre-langue. La répétition acte le monde fragile « fatiguée de / ses / pieds qui ne savent plus marcher ».

 

Jsuis trop bourré pour continuer…`

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