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Articles récents

Mallarmé

16 Octobre 2018

« le mot reste toujours la trace affaiblie d’une expérience qui échappe »

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Villon

16 Octobre 2018

 

Dans sa chanson il dit lassus Villon François de son nom

                                    lassu

                                    las

                                    là

                                    là-haut

 

Au dessus de sa prison il s’est juré il s’est emparé des trucs-mots

Au dessus de sa prison il s’est laché

                                                            il s’est emparé d’une étoile sur son front

                                                                                                                      frottée

                                                            contre les barreaux de sa prison

                                                            nous vieillirons dans sa bouche

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La mer Baltique

16 Octobre 2018

J’ai dégagé la route des incertitudes. Au seuil de cette route, mon pied, à demi sur le bitume des abîmes. J’ai dégagé tout ce que je pouvais. J’ai essuyé les bords de mes mains (elles ne savent plus rien). Je sais maintenant quelle est la couleur du monde et puis celle de mes yeux. Il n’y a plus de larmes de sang, il ne reste que la combat contre ma mémoire, mais je sais, qu’elle l’a déjà perdu, cette salope résiduelle.

 

A l’aube, quand la dureté du jour est presque étrangère, j’ai balayé. J’ai nettoyé le cosmos en mettant la veste du multiple. C’est à l’aube que le risque s’égare dans l’air. C’est à l’aube que je l’ai vu. Cette étrangère, cette poésie.

 

Universellement j’habite toutes les maisons et appartements, taudis et cliniques psychiatriques, tentes et bateau voguant sur la mer Baltique.

Désormais je suis certain des maux de ma bouche, désormais je suis avide de la renversée radicale. De la soudaine apparition de l’ouverture.

 

C’est mon aube, je vis et je suis pur.

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Exégèse

16 Octobre 2018

La vie des frères Barkroot, précieuse partie des Vies minuscules de Pierre Michon, en ce livre le soleil du style, comme partout dans les michonneries, rappelle par ses rayons dardant notre sentiment confus au vu de l’image exquise, vouée à disparaître aussi vite qu’elle  fait l’effet du couteau dans le cœur ou l’explosion l’orgasme, à la lecture d’une phrase ponctuée comme on crucifie le syntagme sur la croix qui vibre du génie, rappelle que la poésie n’est pas un récit secret mais bien la vie, la personnalité d’un écrivain. Michon personnage distribué. Comme un théâtre avec une unique mise en scène un unique personnage, un unique Dieu.

Nous avons retenu à tout hasard cette prophétie, pour paraphraser Drieu La Rochelle. L’énigme est la totalité, Roland Bakroot cessera le ménage avec ses antiques vers latins, oubliera ses dents cassées, mais pourtant ne pourra que feindre d’oublier la figure d’Achille, son professeur. L’énigme c’est la façon de faire avec nous, pour nous. Pour tous le possible que la vie engendre des enfants lecteurs et qui pourraient accéder à cette nouvelle de Pierre Michon. Totalité d’un Éden perdu où tout le monde sentirait le corps de l’auteur au plus profond de son cœur lui-même. Énigme car le bleu du ciel ou la senteur d’un champs labourés ne remettent toujours qu’à eux-mêmes, sans que nous ayons à leur crier dessus,

leur évidence.

 

De tirer à l’arc sachant qu’il n’y a aucune cible, l’arc est le style, la flèche est Roland Bakroot et la cible les marcheurs de montagnes errants dans les livres que nous chérissons.

 

La vie est truffé de frères, de créatures mobiles, de démence. Roland Bakroot et ses collections de livres n’en fréquentera ni les premiers ni les secondes peut-être les troisième ? Qui sait ? Tite-Live pourrait bien le décrocher de la branche ?... Il ne jalousera pourtant rien. Il vivre une existence alerte comme le vieux Achille, son professeur de latin, vieux, chahuté, c’est-à-dire au plus près de la fleur du monde. La poésie.

Et je l’envie

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Merci patron

3 Octobre 2018

Il est là Bernard Arnault, il me voit, il à l’air gentil Bernard Arnault, Il me regarde droit dans mes yeux, il est beau, il est debout, il a les mains dans ses poches, il me fixe, il me perce les yeux, il est gentil Bernard Arnault, il ne se retourne pas Bernard Arnault, non il ne se retourne pas, il fixe mes yeux, il voit que je suis une forêt, en me fixant comme ça, il rentre peu à peu dans la forêt, il entre dans la forêt Bernard Arnault, dans la forêt il aime bien, il trouve ça beau et gentil, il me le dit en regardant le ciel, il aime bien oui, il monte à un arbre et attrape une liane, il est nu, il est beau, il part sur sa droite Bernard, il part sur sa droite et hop il attrape une autre liane en criant des pourcentages du CAC 40, il part là sur sa gauche Bernard, il crie encore, moi je le guide à l’intérieur de la forêt, je respire, je respire en le guidant, il crie, il crie, il saute de liane en liane, il est fort Bernard, oui il est très fort, y’a son zizi qui se dodeline de gauche à droite, de haut en bas, il est beau comme Tarzan, il est gentil dans la nature comme Tarzan, il me crie de ne pas m’inquiéter de ses cris, que c’est normal de crier des noms d’actions dans une forêt et de se lancer de lianes en lianes, il arrive à la bordure de la forêt, il ne crie plus, non, il à l’air comme hébété devant la plaine qui se montre, il me regarde dans le ciel, je le regarde, il a l’air perdu Bernard Arnault, il me dit en chuchotant des choses que je ne comprends pas, c’est nécessaire chez lui, maintenant que je le connais, de dire des choses quand il ne comprends pas, quand il ne connaît pas Bernard Arnault, il respire un grand coup Bernard Arnault, puis il va dans la plaine, moi je le vois marcher sur le bras de la dame à côté de moi, il cherche quelque chose Bernard Arnault, je le vois, je ne peux plus lui parler à Bernard Arnault, maintenant il est dans la paume de cette dame, je monte un peu les yeux, je vois que la dame, elle est grosse, qu’elle a les yeux rougit, je ne sais pas pourquoi, je regarde le petit Bernard Arnault dans la paume de la dame, puis je regarde bien et je vois que au milieu de la plaine sauvage il y a un bâtiment, je regarde à nouveau la madame, elle pleure, ça coule, ça coule sur son visage de dame avec les cheveux teints en rouge et le gros ventre, Bernard Arnault il arrive au bâtiment, il est dans la dame, mais dans le même temps il est dans la paume de la dame c’est étrange,  c’est comme s’il connaissait en même temps le gros corps de la dame et en même temps ce qu’elle pense la dame, il voit les fenêtres cassées, je vois le tout petit bâtiment dans la paume, la dame elle pleure toujours, je regarde le bâtiment et je vois écris ECCE, le bâtiment c’est une usine que je me dis, une usine de Poix-Du-Nord, je vois Bernard qui rentre, je ne le vois plus, je suis inquiet pour lui, je détourne le regard envahit par le chagrin, je crois que Bernard il ne ressortira plus.

 

Des années plus tard

On est encore

Rentré dans mes yeux

Et on m’a dit

Que Bernard

Il était mort

Et moi

J’ai pleuré

Mais en même temps

Je me suis dit

Que tout ça

C’est compliqué

Je me suis dit

Que Bernard Arnault

Il choisissait

Ce qu’il faisait

En fonction de critères

Inconnus pour moi

Définitivement

Inconnus…

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30 Septembre 2018

je ne veux pas que tu me meures

je ne veux pas mourir dans toi comme ça

je ne veux pas que tu me fasses la nuit

je ne veux pas finir dans ton corps

que je ne sois plus là où tu as envie dans tes pensées

ne me meurs pas

ne me fais pas nuit

fais autre chose que ce qui vient

fais quelque chose d’autre que ma mort

ne me meures pas

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Et j'en crève

30 Septembre 2018

que pense le poème ?

le poème a chez lui, dans la maison qu’il n’ignore pas

une pensée     et le poème dit le mot en forçant la pensée

déchiffrant les hiéroglyphes de la nature

il a de ça

il y a de la présence au monde un peu plus qui pousse

lorsque le poème s’émet

le poème pense tous les jours

mais lorsque sa vie prend fin, le soir quand je commence à boire

il ne pense plus

il ne force plus rien

il s’absente

et j’en crève

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30 Septembre 2018

 

j’y suis dans ce moment de fraîcheur

inconnu dans la ville

sûrement personne ne croit en moi

 

j’y suis pour de bon

la piel s’est raffermi

un son aux airs de déesses

tulipe fraichement coupé herbe mon cœur

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poème animaliste

25 Septembre 2018

 

 

tu as les traits

tirés par le métal

tu es notre matière

notre pain

notre vin

 

toi à qui la parole s’est perdue

ne l’ignorant pas

la perte est devenue matrice

 

il va de soi que tu es de l’ombre

de la terre

du nuage et de la pluie

pour nos cultures intérieures

tu es ce qui nous traverse

pour s’évanouir et reprendre

le lendemain

 

dans le miroir ton visage se reflète

et tu sèmes pour toi seul toute la souffrance

et dans le souffle après être découpé

il ne tombera plus qu’un reflet rouge

dans nos assiettes en argent

et dans celles-là

il n’y aura plus que notre visage de

reflété

 

tu vas dans le monde comme

nos nourrissons que nous chérissons

comme l’Idéal

tu as

le matin

le mal de la brûlure que le feu

comme le pleur infini d’un enfant

qui réveille en les mères que nous sommes

l’inaudible ou le presque silencieux qui hardiment

fait basculer la crainte en terreur

ce pleur

est pour nous le presqu’audible

mais que

par enjambement d’hypocrites salopards

nous comprenons sans juger et agir en conséquence

nous

qui avons le tribut du monde

animaux des animaux

et toi animal du rien

 

et pourtant tu consumes le vrai

tu consumes l’herbe et notre reflet

car oui

un jour

l’on te reconnaîtra dans ton feulement

comme origine

comme rune témoignant et du symbole

et du Soleil

et de tout

 

car tu viens vers nous

craintif ou reconnaissant

nos paroles s’adressent à toi

comme des

lames millénaires

que ne se sont jamais émoussées

même par la moindre syllabe d’une prière

et si

même

l’on avait inventé un son muet

qui te ferait signe

le reconnaître serait pour toi tâche

aberrante car nous ne sommes pas aptes

à donner le beau de ton silence

nous pouvons seulement

l’imposer

car la mort est le seul fruit du travail humain

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À Faucher

25 Septembre 2018

une idée m’échappe

alors qu’elle me creuse

 

vous comprenez monsieur Faucher, en s’échappant l’idée a laissée quelque chose en moi, comme une trace.

mais pas une trace aride, une trace sèche… non

une trace fraîche et belle

un fragment

ce qui me frustre c’est de ne pas arriver à en faire quelque chose, un poème par exemple

ou, si j’écris un poème avec cette « creusée » ce sera un poème qui restera obscur pour les gens qui le liront et surtout pour moi

j’aimerais avoir les idées plus claires

en même temps lorsqu’on est poète est-ce bon d’avoir des idées en ordre ? ne faudrait-il pas plutôt être absent à la certitude afin de proposer aux gens qui lisent ce que l’on fait de se retrouver présent au poème, qu’ils ne « comprennent » pas le poème avec leur complexes d’idées

il faut laisser un « espace » aux lecteurs, ne pas être trop présent dans le poème

pour qu’ils le soient eux

une nouvelle voie à chaque poème

une nouvelle odeur de terre fraîche

une trace, une creusée dans la terre fraîche

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