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poème animaliste

25 Septembre 2018

 

 

tu as les traits

tirés par le métal

tu es notre matière

notre pain

notre vin

 

toi à qui la parole s’est perdue

ne l’ignorant pas

la perte est devenue matrice

 

il va de soi que tu es de l’ombre

de la terre

du nuage et de la pluie

pour nos cultures intérieures

tu es ce qui nous traverse

pour s’évanouir et reprendre

le lendemain

 

dans le miroir ton visage se reflète

et tu sèmes pour toi seul toute la souffrance

et dans le souffle après être découpé

il ne tombera plus qu’un reflet rouge

dans nos assiettes en argent

et dans celles-là

il n’y aura plus que notre visage de

reflété

 

tu vas dans le monde comme

nos nourrissons que nous chérissons

comme l’Idéal

tu as

le matin

le mal de la brûlure que le feu

comme le pleur infini d’un enfant

qui réveille en les mères que nous sommes

l’inaudible ou le presque silencieux qui hardiment

fait basculer la crainte en terreur

ce pleur

est pour nous le presqu’audible

mais que

par enjambement d’hypocrites salopards

nous comprenons sans juger et agir en conséquence

nous

qui avons le tribut du monde

animaux des animaux

et toi animal du rien

 

et pourtant tu consumes le vrai

tu consumes l’herbe et notre reflet

car oui

un jour

l’on te reconnaîtra dans ton feulement

comme origine

comme rune témoignant et du symbole

et du Soleil

et de tout

 

car tu viens vers nous

craintif ou reconnaissant

nos paroles s’adressent à toi

comme des

lames millénaires

que ne se sont jamais émoussées

même par la moindre syllabe d’une prière

et si

même

l’on avait inventé un son muet

qui te ferait signe

le reconnaître serait pour toi tâche

aberrante car nous ne sommes pas aptes

à donner le beau de ton silence

nous pouvons seulement

l’imposer

car la mort est le seul fruit du travail humain

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