À Faucher
une idée m’échappe
alors qu’elle me creuse
vous comprenez monsieur Faucher, en s’échappant l’idée a laissée quelque chose en moi, comme une trace.
mais pas une trace aride, une trace sèche… non
une trace fraîche et belle
un fragment
ce qui me frustre c’est de ne pas arriver à en faire quelque chose, un poème par exemple
ou, si j’écris un poème avec cette « creusée » ce sera un poème qui restera obscur pour les gens qui le liront et surtout pour moi
j’aimerais avoir les idées plus claires
en même temps lorsqu’on est poète est-ce bon d’avoir des idées en ordre ? ne faudrait-il pas plutôt être absent à la certitude afin de proposer aux gens qui lisent ce que l’on fait de se retrouver présent au poème, qu’ils ne « comprennent » pas le poème avec leur complexes d’idées
il faut laisser un « espace » aux lecteurs, ne pas être trop présent dans le poème
pour qu’ils le soient eux
une nouvelle voie à chaque poème
une nouvelle odeur de terre fraîche
une trace, une creusée dans la terre fraîche