Où toujours est jamais
Ne laisse pas le temps convertir
Les desseins qu’il a pour toi
En autres choses
Que ces mêmes desseins
Accroupis toi laisse planer le temps
Qu’il pèse comme une facture
Affectée à ta mort
Le temps a des desseins qui sont mots
Et c’est dans l’enveloppe du temps
Que nous avons fait avec les mots
Par exemple un proscrit qui ne veut pas
Se convertir en poème et qui oblige :
Toujours
Lui seul nous a engagé dès le premier matin
Et son lieu désenglué de la bouche :
Jamais
Lui seul nous a engagé jusqu’à au dernier soir
Tu ne pourras jamais surprendre le temps
Qui jadis fut toujours
Il est aujourd’hui une grammaire
Oublié : la date
Le temps, le temps, le temps
Est un ami qui a des desseins de maquereaux
Pour ta fleur virginale
Cesse l’écoute
Cesse
Tiens la cause de la vie
À bout de bras
Toi mon enfant
Aujourd’hui
Évapore toi en lui à jamais
Durcit ton armure pour toujours
Comme un autre : ô tâches de hasard
Prévenez moi de l’aurore lorsqu’elle ouvrira les yeux
Chauds de la première naissance
Faites que votre indéterminé soit mon mot : toujours
Et sans glue
Robbie Williams
La musique est belle
Feel de Robbie Williams
La musique est un centre sans contours ;
Là penser est quelque chose d’inquiétude
Là il n’y a pas de là c’est /quoi/
On peut penser qu’il y a un bâtiment texan
Là
Mais il n’y a que le visage du bâtiment
Il y a un tranchement bête
La musique un des derniers quatuors de Beethoven
N’est pas un segment linguistique
Il est un niveau moyen entre le rien et le tout
Il se meut au milieu -
La danse est la seule réponse possible à la musique
Ce qui est humain est humain je vais vous raconter une histoire :
C’est une vieille texane qui pleure dans sa maison
Et sa maison pleure de rire
Pourquoi ? -
Peut-être parce qu'elle a bu trop d’alcool -
Et la maison est vide il n’y a personne
Donc peut-être que la maison a un visage où les larmes de rire coulent.
Une algue
Un humain
Une planète
l’ensemble raté d’une chorale -
Chante juste
Penser à sa fille du Texas / La pensée d’Anoushka est musique
Loin de la tête d’Anoushka
Loin aussi
De son langage ou
Plutôt
De ses mots patients
Elle pense à moi certainement parfois je sais pas je penseespère
Un enfant de deux ans et demie a un cerveau de pierre de taille pliées
La pierre se plie sur l’hémisphère de sa tête
Elle pense à moi je pense elle
Comme de la musique il n’y a pas de langage quand on pense à sa fille à son père
Le cou sert d’endroit pour déglutir la
musique
Elle pense à moi comme le son pense
Électricité ça there is no there there dit
Quelqu’un
Mais pour synapses il y à synapses
Une théorie de la pensée d’un enfant remplit l’univers
Et l’univers est une infime partie de cette théorie
Même
Même
Pas de la compote de pomme
Qu’elle mange avec un toit au dessus d’elle
N’est contenu dans l’univers
Sa tête enfant
Au dessus de sa tête rêve rêve il rêve de théorème
Sifflet
Chut elle va s’endermer
Je suis son endermement
Elle me témoigne j’existe pas là par là par là-bas ici aussi
Elle commence à devenir coupable :
Elle commence à parler
Austin
À la terrasse d’un café à Austin (à mon sens plutôt banlieue d’Austin puisque je vois passer des voitures vrombissantes).
Voitures après voitures la vie se manque -
Je bois un café lolé à plat de couture,
Les gens entrent dans le café, il ne fait pas beau, les nuages sont aussi bas
Que des nuages qui sont bas -
Les arbres ressemblent à des arbres européens et le café à le même goût.
Alors comment sentir ce parfum texan ?
Peut-être dans cette citrouille posée là pour Halloween,
Peut-être dans la masse graisseuse autour de l’abdomen de la femme qui vient de sortir ?
Ou dans mon cœur loin de la station de métro poisseuse Pyrénées… ?
Je suis assis beaucoup, je fume, personne ne fume, je ne bois pas.
Les aliens sont pas loins, dans leurs berlines et leur astéroïdes.
Rien ne se passe, tout passe : dans un mois je serai chez moi.
Et je ne déteste pas l’étrangeté de cette situation. Les sillons des vers écrits sous le ciel raffermit d’hydrocarbure et d’une peur lointaine de ne pas participer à cette année, époque, régime, planète…
Ô je te sens plurielle Alejandra, entre mes jolis yeux et la chatte de ta mère. Entre mon membre privé et le cœur de ton pays où tu es venue à l’existence et dont le sol entre ces maisons indistinctes t’as permis de marcher pour la première fois.
Les lois ne sont pas les mêmes mais le ciel ne diffère pas de Paris. Chaque atome a fait le tour de la Terre : le monde est unique et se résume à une rondeur un peu écrasée, presque de la purée parfois.
Mes veines sont collées à mes muscles. Et mes clavicules sont des ponts sous lesquelles coulent nos sangs mêlés. Je ne vais rien comprendre à la soirée. Il n’y a pas d’astuce, il faudra attendre une dizaine de jours pour que mon cerveau comprenne à peu près de quoi il est question dans ce nouveau pays. Ce pays qui n’as pas un jour. Ce pays qui hurle et qui rit. Comme un enfant à l’approche d’un événement important.
Nous avons fait le tour du pâté de maisons à 7 heure du matin, nous étions imbriqués dans les rues pareilles à des squelettes que parcourt l'ineffectivité de l’espace
Aux signes
Aux signes : la dégénérescence
Aux icônes : La pâleur
La cible géante qui pouvait tromper
Les américains
Le lieu de la mort
Est à un miles de la vie
Et ce miles c’est les américains qui s’en servent
Note
La peur et le double
De l’idée de peur
Car avoir peur ne suffit pas
Note
« Nous dormons dans l’épaisse nuit »
La grosse nuit bien défaite
Note
La peine de toucher
Ce qui bascule
Anoushka
La grande étrangère -
Sur ses petits mollets,
Chaussures -
Poids.
Effraie sur le sable -
Tout ce qui va contre.
Légèreté -
Calque par dessus le nombre