Athènes contemporaine
Aucunement, à nous deux
Entiers -
Dominos sur une table
Une table sur le sol d’Athènes
Le roi s’en va
Laissant pétrir la glace
Par soleil
Par nuit chaude
Chaleur éjaculée
Tout entier je me renonce ici
En petit paniers d’osiers dont on m’a remplit
De différents
et
chaque fois unique grains de raisin
Le principe
Un principe silencieux
Non pas moral
Ni scientifique
Mais réel :
Qui force à vivre
Non d’éthique
Ni de source d’une faille
De montagne
C’est asséchant -
La sécheresse.
Et c’est bien assez :
Tout ce qu’il me faut c’est la soif
Sans principe
Ou s’il y a principe
Principe privé d’irrespirable
Note
Qui nous éclaire -
Inhumain
Dans le look révélé du matin :
Nue -
Absolument
Et pourtant,
Inhumaine -
Le jour survenant :
L’un de « nous » n’est pas « nous » :
Encore moins humains
Encore moins.
Nuit
c’était dans la nuit et
partout se montrait la nuit et
la nuit semblait déserte
mon corps foulait la nuit
comme la nuit ne pouvait l’envelopper et dans
la nuit j’ai vu des yeux blancs qui
scrutaient la nuit comme la
nuit peut parfois nous scruter
c’était dans la nuit
partout se montrait la nuit et
la nuit semblait déserte
Rapport : Angoisse et beauté
Les nuages sont des nuages
et ces trois personnes n’ont rien à se dire.
Si elles se révèlent être vraies,
ces deux affirmations engagent mon existence en deux voies :
l’inexistence de la beauté et l’existence de l’angoisse.
Si les nuages ne sont que des nuages alors la beauté n’existe pas.
Car la beauté se trouve toujours dans le lieu ouvert par la matière –
lieu immatériel d’où une parole peut s’échapper.
Si ces trois personnes n’ont réellement rien à se dire alors l’angoisse existe.
Car l’angoisse se dévoile toujours lorsque l’homme est à découvert,
lorsqu’il n’a pas de toit pour se protéger de la pluie,
lorsqu’il n’a pas comme rempart la parole, l’angoisse provient de cette vulnérabilité,
cette extinction de la parole, ce manque qui donne lieu au non-lieu.
Peut-être est-ce par ce que la beauté n’existe pas que ces trois personnes sont angoissés.
La beauté n’existe que dans la profondeur de la joie,
l’angoisse dans la profondeur de la merde.
Il m’est angoissant de ne voire seulement que des nuages dans le ciel
autant qu’il m’est angoissant de voir ces trois personnes n’avoir rien à se dire
et se forcer à parler pour ne pas laisser les blancs les envahir.
Mon angoisse est celle-là de voir les choses telles qu’elles sont :
des nuages blancs, des gens tendus.
Pourtant de ces deux affirmations je ne peux être sûr de leur vérité :
il y a une hésitation dans mon jugement.
Cette hésitation fait lieu de poème.
Le poème est habité par l’hésitation.
Cependant je choisis de pencher d’un côté,
Le plaisir d’avoir à dire
De la beauté du ciel de mai.
Nourrir par maman
je découvre aux yeux avides de magie
une signature
que je connais bien
fulminante et enfant
qu’une lacération secrète
et d’une obscurité des choses la signature
est similitude des dents
et de la chair
les yeux avides de magie
gagnerait à lire le jet de poère
se faisant augmentation
le jet est saumon canadien
la rivière est vie
invisible est désormais résolue
l’image magique petit
stickers dragons
se retire
les yeux avides
portent désormais leur regard
vers d’autres yeux – enfin
La rose d’Apollinaire
la seule chose du monde qui vaille la peine de commencer.
la seule chose du monde
la seule chose
la seule
la =
la théâtrale
la théâtrale retombée
la théâtrale retombée des mots
la théâtrale retombée des mots forcés d’Apollinaire
Cors
non pas corps entiers mais corps morcelés rendus à leur errance dans la matière
Alors
je n’ai plus de mots pour décrire le je
n’ai plus de description
des mots pour dire le je
je me jette
alors