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Articles récents

Réfléchi

27 Janvier 2019

Les mots ont la faiblesse de croire qu’ils sont seuls.

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L’amour le matin.

24 Janvier 2019

 

Je feuillette. Je range. Je regarde par la fenêtre. C’est blanc. Je reviens feuilleter. Tsvetaeva. Puis Darwich. J’écris un pastiche de Darwich. Je l’écris. Je le fais. Faire un pastiche. La journée commence bien.

Il y a une relation féconde entre le café et la cigarette qui s’engendre en moi. La dopamine parmi les synapses. Je reviens feuilleter. Je tombe sur la fin d’un poème « Car ce frisson – là – se peut-il / Qu’il ne soit, lui, qu’un rêve ? - / Car, par une délicieuse ironie, / Vous – Vous n’est pas lui ». Je le relis. Je vois à travers et s’engendre une autre relation tout aussi féconde que la première. Le mot, puis la suite de mots m’exaspère doucement, je tombe. J’écris cela. Je le fais. Je suis tombé sur ce poème, sur cette fin de poème. Je m’en souviens. Je le connaissais. C’est une femme qui aime comme dans une tragédie. Mais lui. Le lui générique. Le vous est détestable : vous n’est pas lui. Je le relis. La neige. La énième cigarette de la matinée. Un jour concevable. Blanc. Manteau au dehors de mon corps l’appartement. Et je feuillette, j’avise une sieste pour 15 heure. Vous – Vous n’est pas lui. Je rage d’une délicieuse ironie. J’écume sans jouir. Je projette sur le plafond blanc mon sang. Je l’écris. Je le fais. Je ne suis pas lui. Celui qui ignore. Je suis celui qui dort, nuance qu’en l’ignorance n’est pas de répit. Et pourtant ignorance n’est pas bêtise. La bêtise s’arrête devant l’évidence du poème. L’ignorance le craint. Je relis le pastiche de Darwich. Il est mauvais. Je le savais, ignorant. Y avait-il des yeux me voyant écrire ? Je ne sais pas. Les miens regardent le texte et se détournent, et en moi amertume et dégoût. Pas la couleur, la nuance, rien que la nuance.

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Le japonais

24 Janvier 2019

une histoire chaude

éclot dans ma main

une histoire japonaise

qui brode et coud

les différentes pulsations

de la membrane de l’œil

plongé dans le chaos sempiternel

de la chaise

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24 Janvier 2019

en dehors du ciel

un amer rivage

là où point le visage

du sourire, du miel

 

et s’épanouit la poésie

dans la rondeur des années

se scrutent du grand paradis

tous les cadavres terminés

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L'univers est le produit d'une crise d'hypo-manie

23 Janvier 2019

     Le démiurge était un peu fatigué, il ne se lavait pas, mangeait peu, ne niquait pas bref il était en petite phase dépressive. Puis il se leva et à la vue d’un nuage, un beau nuage, le seul nuage il kiffa ; vint la phase hypo-maniaque il kiffa ça puis se dit que le nuage devrait se compléter avec d’autres nuages pour qu’ils niquent ensemble. Alors il créa d’autres nuages. Voyant tout le ciel remplit de nuages il trouva cela beau.

Ça montait en lui le plaisir et en même temps ça commençait à perdre le lien avec le réel, avec lui-même. À la vue de tous ces nuages le démiurge exaltait. Il se dît que ces beaux nuages il devait pour être plein de quelque chose pour être utile. Il réfléchissait avec passion et bonheur. Ça montait dans sa tête et la phase maniaque frappa. Il était comme sous coke. Alors pour donner une raison de vivre à ses nuages il créa la Terre pour que les nuages aident à fertiliser la boule. Puis vint le Soleil et puis plein d’autres astres un peu partout, il était ivre de bonheur et il travailla beaucoup. Puis il se reposa. Le monde est le produit d'une crise maniaque

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23 Janvier 2019

Je veux croire, je veux être à genou

je veux que ma vie s’exprime par la vie

je ne veux plus de l’image

je veux une maison cent fenêtres

pour m’évader et m’évader de m’évader

il est probable que le temps

dans cette inconsistance

s’arrête.

que nous soyons obligé de nous renverser au plus profond de l’image

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Pastiche Darwich

23 Janvier 2019

Elle était âgée de mots et j’étais âgé de moi,
La nuit couvrait la mine,
Et les métaux tombaient plus vite, plus vite.
Le mineur à la faculté de dorer dans la nuit,
Dormais-je ? Dors-je ? De blé et de maïs,
Toute la part du soleil au creux de sa jambe,
Et elle usait de sa serpe,
Comme le mineur en haut, corbeau d’un moi.
Que j’avais oublié dans l’air des hommes,
Sur ce lit, elle était âgée de mot,
Moi évanouit déjà.
J’étais âgé de moi.
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L'ennui

22 Janvier 2019

Je me promène en un ennui cosmique. Rien n’a de valeur. Rien n’advient. Quelque chose pourrait porter de la valeur, de l’intérêt, mais quoi ? La chaise roulante. La table. Drieu. Hoffmann. Kristeva. Pas un livre que je suive. L’ennui de lire. L’ennui. Je me promène dans l’appartement. Les pièces se ressemblent. La chambre, seule, m’apporte le réconfort d’un sommeil qui viendra dans quelques heures. Quelques heures. Mais quoi ? D’ennui ! Je fais vibrer les objets en les laissant mornes, à leur déchéance la plus simple, il vibre de néant. Le néant les engloutit dans un frémissement, frémissement auquel je ne porte aucun intérêt. Rien n’a d’intérêt ou pourrait en avoir. Tout est du rien. Je viens de manger. Voilà. C’est ce que j’ai fait de mieux. J’ai mangé. Et je meurs de faim. J’aimerais lire, étudier, frémir. Je voudrais boire, baiser, tuer. Rien ne supporte mon désir. Si ce n’est les petites touches lumineuses de l’ordinateur. L’ennui est réduit à sa cause. La matière. On s’ennuie dans la matière, l’esprit est ailleurs, parti je ne sais où. Je suis un résidu où se dépose minces pellicules par minces pellicules des doses cruelles du rien vibratoire. Le rien de la matière. Seul le sexe est l’apanage de la matière. Sinon il n’y a qu’ennui pour l’esprit dans la matière. Le café déca sert de soupape de décompression car il s’assimile à trois cigarettes sur les trente de la journée. Il fait agir mon corps mou. Dans cet appartement sordide. Sans amis, sans alcool, sans drogue, sans rien. Je clique encore une fois sur l’onglet youtube où l’on peut écouter du jazz. Puis je me ravise. Non, ça sert à rien. C’est encore trop de fois la même chose. Trop de fois écouté. Je suis éculé. Je m’ennuie. Je m’enivre d’ennui. Quelque chose traverse mon corps comme une flèche. Je regarde par la fenêtre. Je reviens m’asseoir sur le divan. Je croise les pieds. Je vais me refaire du déca.

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22 Janvier 2019

bu tes yeux

bu l’organisme

il allait mourir

n’ai pas vu la vie

bu ce que tu rejettes

bu agenouillé notre objet ton genou

il allait imploser debout

bu ton sexe

bu la poésie ainsi

il fallait faire encore mieux

alors j’ai bu j’ai bu j’ai bu

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Ce qui doit s'enterrer

22 Janvier 2019

le plomb des ailes enferme la croyance à l’utilité de la poésie de poids

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