NOTE CHIMICO-PHYSIOLOGIQUE
Le Modafinil, à la fin, m'a fait totalement changer mon mode de vie. Je travaille désormais la journée et l’écriture n’est plus l'apanage seul du petit matin. Je suis accro. Je prends en général de 200 à 400 mg au réveil puis pareillement en début d’après-midi. Il m’arrive de faire des nuits blanches, sans rien manger et me défoncer jusqu’à gober 10 pilules (2g de Modafinil) voire plus pour tenir la journée qui suit la nuit blanche.
MANGER UN RAMEN AVEC LA REINE
je suis vivant parce que j’ai du désir
j’ai le désir parce que je possède
je sais posséder et je donne
CE QUI L'INTÉRESSE DANS LA MATIÈRE
c’est l’histoire d’un cul
le cul i sballade
puis le cul i meurt
POUR VLAD
Alors on va faire semblant
semblant de baiser
semblant d’écrire
semblant de manger
semblant de mourir
J’ai lu Maïakovski en regardant derrière moi. Par ce qu’il y a dans ses vers le visage qui hurle et celui-ci, bien qu’aimant sa propre bouche, nivelle la vie des orifices en plusieurs catégories : grandeur, folie ou parole (cela revient au même) et suicide. Et l’on se suicide toujours lorsque les plus hautes hiérarchies intérieures atteignent le niveau de cette bouche : l’orifice du faux-pas. On se trompe jamais quand l’on chie ou l’on se nettoie les oreilles. J’ai regardé derrière moi pour être sûr que lorsque j’écrirai après l’avoir lu je sois totalement conscient que le faux-pas ne peut plus avoir lieu puisque le faux-pas est le signe des révolutions.
LE COCA ZÉRO ME REGARDE
écrire c’est dialoguer
‘fin non c’est pas vraiment dialoguer
c’est tutoyer en tout cas
SELON UN POINT DE VUE, IL EXISTE BEL ET BIEN, LUI
j’ai haché les mots
j’en ai fait des petits bouts
je les ai disposé sur la table
et je me suis énervé
j’en ai bouffé un peu
j’en ai laissé de côté
EXTRACTIONS
Extraits de mon corps
Mes os droits
Ma campagne blanche
Plus blanche
Que les Os
Tre
Du KFC
Extraits de mon corps
Il est aujourd’hui
L’heure est à aujourd’hui
L’heure ne m’ennuie
L’heure est mon sexe
VOUS VOILÀ
et les mots exécutent un travail particulier
sans que je regarde
sans aucun conflit
si la poésie
c’est lier,
faire bloc,
construire un champ de signaux
alors,
il est probable que je sois poète
un seul trou et nous voilà
LA FAKE FAUX
mes mouvements brutaux
dans les souvenirs fous
je dois frapper et encaisser
les coups de la mouche.
Il y avait un pantin
il a brûlé
il reste l’articulation notoire
de mes mouvements violents
le coup de feu résonne à mon oreille
Y'A L'OEIL MASTER, ET J'EN VEUX PAS, MERCI
De prier aussi
j’ai oublié…
J’ai beau me faire la tête de Pikachu
rien ne vient,
tout s’ébroue,
tout se maintient dans la solitude de la masturbation
Des larmes parfois
et des frissons, souvent.
Des frissons dans le silence de ma chambre.
Parce que tout est inexacte,
vigoureusement déplacé de ce tout habituel
(où il y avait Sabrina, la poésie)
un vagin édenté et tous mes partis pris
*
Et les racines de mes cheveux pleurent
lors de l’onanisme rituel
avec Brandi Belle.
et je sue et je sue et je sue
et putain ça pue la solitude.
Puis chaque jour est une forêt :
complexe, brute, naturelle
sans espace de lol.
Du bien casse gueule
*
Alors on fait quoi ?
On se douche
on s’habille
on va boire un café
et on écrit.
*
On écrit pour s’en rappeler
de cette solitude d’enfant
à qui on ne dit rien
sinon l’aimer.
On l’inscrit sur les murs des châteaux forts playmobils.
On l’inscrit sur les portes construites par les fous
*
On devient fou à en crever.
Alors le tout se dégonfle,
c’est la rue de Charonne qui se minimise
et la cage thoracique
aussi.
Et on en crève
comme ça
comme rien
et on crève…