Je fus un si petit adolescent
Pour pouvoir lire, il faut, et ce jugement vient d’une pratique douloureuse, être sain et sauf dans sa tête.
C’est qu’ici, à La Fontaine (le café), en ce premier du saint aout 2018 mon diable qui hante l’esprit morcelé soutenu par un corps bouffi d’alcool et auparavant aussi bouffi de servitude s’en est allé vers un autre corps aux jambes calmes. Mon cerveau est suivant le moment, poreux à mes balbutiements plein d’espoir sur cette inespérée linguistique, et assagit, triomphant d’un cœur battant au sein du monde, si minuscule pourrait-il être. Christian Bobin, empire de clarté, s’asseyant sur un trône d’or et de lumière, me chuchote à moi, serviteur du roi, lui Roi littéraire qu’après de longues guerres se remorcèlera mon esprit et remplacer la maladie psychique par des ondées et des plaines, des terres puissantes de pensées et de logique. Je serai un grand homme, je fus un si petit adolescent.