JE SUIS UNE PRINCESSE (1)
ce seuil - ces oiseaux graves
quitte de la
gorge - répétés anéantis, ils puisent
le nombre, ravalent le pain béni
et - seulement quittent l’
asile derrière l’enfantement de l’
asile.
-
Matin
ô nombre 4, rose des vents
ligotés - signes in
versés vers le corps -
estomac, autrement dit
vase contondant -
un mort sur
l’éternité de la poitrine : quelqu’un trace
des
lettres de feu au dessus de la lettre
il n’y a personne
-
Matin
devoir qui dur, cuirassé
à la peau flé
trie - jusqu’à métamorphoser
l’autre auteur de mon propre
corps - est-il noir et rouge,
comme le sang ; ou de glaise
et de paille comme mon enfant
-
À Eva Devers
Nul n’a dit - de toi chevauchée, tu riais
houx et bruyère - riais la rosée devenue
et n’importe qui jadis t’as touchée, tu c
riais - mais tu ne ris plus.
Un enfer écarte le matin,
le soir est dans la bouche - prêt
à la mastication
de ta poitrine immense - oui tu détestais
comme la puce magnétique
qui enregistre -
ce qui ne veut pas se montrer, ce qui
zéro est une flèche que je brise
en deux - et toi
tu niais déjà avant
de deviner mon sourire derrière
la lettre écrite ;
Que deviendra l’ordre commun
la naissance de ta b
ouche, doux organes légaux
tu pinces le vent, de salles en salles
tu imites la rature, en
une lenteur consacrée
premier nombre - au profond de mes yeux
tu regardes la mort en moi
le légal
l’impossible sexuel.
-
mille disques retournés -
assiettes à braquer le
silence - il me dit, parfois
une pitance, une fois
tu manges le constellé,
au broyage des dents obscurément
sales, tu
payes le
tribut :
devoir faire attendre ma vie,
au repas des amandiers.
-
une hésitation : le monde
se recompose verticalement -
le signe est un rossignol
tu n’appartiens pas à la classe
le maître est dehors,
nous ne pouvons pas nous embrasser.
-
il y avait la fosse, des dents jaunes
un pilier de sons rouillés, mutilés -
tu es allée au bout
lorsque
le jour se contredit
et que la mort n’avait pas d’enveloppe -
elle était niaise et sans liquide
seulement une cigarette,
revoilà le péril, à casser le silence.
tu n’es pas sans savoir, Asie
que le vent détruit, poussière
nul ne sait l’amour, le monde
sait que tu existes - a priori
de tout cause, jusqu’à la fin
le dévoilement de l’oeil borgne, ne v
oyait pas la blessure
de ton coeur oiseau rouge
la fosse remplissait chaque jour
l’éternité - chaque passage
était une étreinte molle
un sexe courbé, de la braise
un repas Asie, là où les poulpes sont noirs
et leurs tentacules
grossissent dans tes poumons,
Asie - Eve, crève.
-
je cherche
un être en toi
à envahir, en moi
un être armé.
le casque rend sourd
à la gestation
moitié-visible
moitié-invisible
mets-moi dans le coeur ton pourrissement
jusqu’à l’évanouissement de l’être
dans son terrier de fleur et d’eau.
-
ton stylet, le mot bénir
la plaquette sera la mesure du chant
où tout
ce
qui trompe sent caresser la stupeur
une étoile de rien
qu’un couteau, ton stylet d’os
écrit sur la glaise - un nombre impossible
parmi les hauts coteaux de vignes ou
tragés, un comique masqué et des
premiers hommes et leurs esclaves.
là où sur la branche il y a un
oiseau - c’est dieu
proche du vide : s’envole
rien n’existe - seulement un renvoi
vers dieu mais il n’est plus là -
débarrassé de son éclat
la Loi est unanime : l’urne contient le sel
des plaies premières
Dieu a dit : bénissez le philosophe :
il trempe sa propre mortalité
dans le trou de ver,
vers le retour : un renvoi,
une trace
la branche se balance encore
pourquoi ?
-
l’oie au gosier béni
le pain, le sel
la moutar
de
dynamite la fin du repas
un sexe inséré - perdu
à
jamais
comme l’innocence de l’oie.
-
cheveux et cendres
un bloc - tu es née d’une pair d’yeux
corps et biens
annihilé le retour à la
Prison des lèvres.
tu te retourneras
lorsqu’ils partiront.
-
ce qu’elle manque - la rose
a sa racine, oui, terre
devient le creuset où tu poses
l’éternité dans ma main
ce qu’elle redouble
dans l’effort
pousser le cailloux à le retourner,
terre oui,
terre vaine : horreur des vents.
tu dors avec tes
mains désunies
par le silence de la racine qui grimpe
vers mes yeux, expulsés
reviendront
te toucher deux mots et
déposer
une rose qui manque
terre, loin de moi
l’appendice de l’amour dans le bloc opératoire
pousse entre les ailes
du
carrelage
la rose, la rose, la rose.
-
l’homme est la femme - sans quoi
il n’y aurait qu’un petit
pan
de mur jauni
à force d’écouter le pire
je me suis rendu.
-
À ma mère
ma mère, le ciel est lacté
ce matin - je jette les dés, je puise dans l’éternel recommencement
ce n’est que jeu et roulettes, mais tu n’as pas détournée
le cheval dans le magma
aidant
tout ceci
est la co
horte des minutes
sans toi, à l’heure
tu épies ma broussaille,
tu es descendu manger pain et raison
l’âge du christ, nous recommencerons
à tâtonner de haine
la co
horte des minutes, le cliquetis difficile
des feuilles mangeuses d’enfants
dans la serrure
le con croyait aux contes.