Anoushka
7 Avril
Le 7 avril
Le 7 avril trompera le 7 avril
Le 7 avril tu naîtras comme on nomme le dément
A bout de souffle crié
A la clinique Wagram du rien s’éleva au tout
Oh que le cygne de Léda me suit où que j’aille
C’est-à-dire partout
Mais, non
Sans conséquence
Je n’ai pas ma carte et j’existe
Loin de moi l’idée d’hypnotiser
Les feuillets l’ont déjà fait
Ma source
Mes veines
Mon cerveau
Remarque sur le dessin de ton petit bout d’existence et logique des sensations
Tu seras ma semaison dans l’école
Des hautes volées ne nuisent pas éclot
Je te verrai comme on voit le bateau
Arriver de loin et tanguer comme le tombeau
Des plastiques
Nus
Ma griffe de lumière
Ma greffe de Vénus
J’ai parfois le charme d’un amant
Parfois j’aurai le charme du père
Et jamais oh que non prière
Au-dedans de la forme entièrement
Ma vue diminue j’enduit la toile d’un excès de couleur vives
Et les fauvistes ne m’ont rien appris
Matisse sera là
A l’intérieur de mes yeux
Dans le commencement de tout
Brut
Et mains seules
Pieds
Nus
Dans la couveuse du rien à rien
J’élève soudain la torture d’attendre
Le 7 avril trompera le 7 avril
Le double sera là
Présent à la surface nue
J’acquiescerais sans remords
Je verrai les étoiles
En formes de petites filles
Des milliards arriveront à bon port
Dans mes bras de rien à rien
Où le doute croît
« Ami
Laisse tomber tes touches
Ami
Laisse-toi aller
Laisse tomber le clavier »
Il n’y aura qu’une surface
L’unique 7 avril
Doublement vainqueur
A l’intérieur comme à l’extérieur
Barrez vous pluie glaise arbre et trottoirs
On m’attend
Allez vite contrôleur
Amende-moi je n’ai pas le temps
Le grand vaisseau tout
Feux allumés
Va s’arrimer
Non,
Et oui
Pourtant je croque la pomme
D’avoir un enfant
Ni fille, ni garçon
Ni musique ni leçons
Tu seras libre et invariablement
J’accoucherai de poèmes
Pour que ta vue ne soit pas la nuit
Et tes mains belles comme le grand Midi
Tout au long de ta vie jusqu’à ce que je défasse mon cœur
Je t’aimerai comme on aime les roses et les fleurs
Y a-t-il un troisième musicien
Ta mère moi et le sacre
De ta bouche tu vomiras de grands vents
Sur toute la surface du monde
Et d’éventer l’usure des homme peu investis
Et déjà d’autre force s’agiterons par le bas
Tu te révéleras, chiffre nouveau
Nous : la racine
Elle ne connaît pas sa fleur
Mais continue inlassablement à pousser
Nous serons, parents, cette racine
Tout alliage de grands tomes de sorcellerie
Tu vivras plus que nos vies
Et des vies j’en connais
Pardonne-moi déjà de te l’avouer
Des vents violents
Que j’ai traversé
Au bord de la Seine, le Nil et la Tamise
Où beaucoup se sont jetés
Aux grandes tables interdites où plus fugaces vont les signes
J’accrocherai ton nom en rang serré
Afin que le vent te fasse respirer
Ce sont de très grands vents sur la terre des hommes
Et toi
Je t’aimerai
Même si tu es ma fleur de l’Automne
Et toi
Je t’aimerai
Même si tu es ma fleur de l’Automne