Ma vie de merde
Hier, au lit, Raphaëlle m’a dit qu’elle n’avait plus de désir pour moi. Certainement par ce que je n’en ai pas pour elle. Les médicaments, ou mes hormones, ou ma sexualité me font vivre un cauchemar. Car j’aime Raphaëlle mais n’arrive pas à la satisfaire sexuellement. J’ai acheté du viagra, ça a marché. Mais je ne peux pas compter dessus tout le temps. Je suis triste, malheureux de rendre cette histoire d’amour vacillante jusqu’à son point d’arrêt qui est ce non-rapport charnel.
Je n’ai pas besoin, personnellement, de faire l’amour à Raphaëlle pour l’aimer. Je l’aime et c’est ainsi. Et il en sera ainsi jusqu’à ce qu’elle me quitte comme les autres. Non pour la cocaïne ou l’alcool, mais par le manque de ma libido. Je ne peux rien y faire. Je suis foutu.
Dans le trou de l’amour, qu’il faut remplir et remplir. Je n’ai plus de force. Je bois beaucoup à cause du stress de l’école et des dits sur œuvres.
Je voudrais que tout soit plus simple. Qu’il y ait en moi des forces pour baiser et étudier et écrire. Mais je n’en ai plus beaucoup. Je tire sur la corde. Je me lève tous les matins à 5 heures pour travailler un peu.
Je suis amoureux de Raphaëlle, bien dans mes cours, heureux des prochains tests de dits sur œuvres. Mais n’arrive point à m’en contenter.
J’espère que le cœur de Raphaëlle se contentera de ce que je peux lui offrir.
Hier par exemple je lui aie acheté chez un bouquiniste La part manquante de Bobin. Je lui ai payé un brunch, des verres.
Il me faut apprendre des dates pour les cours. Il me faut aussi apprendre des dates sur le début et la fin prochaine de ma relation amoureuse.
Je suis confus. J’écris ça comme on jette une bouteille à la mer.
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Je voudrais la toucher encore un peu.
Avant qu’elle s’évanouisse et que je l’oublie dans un dossier word sur l’archéologie égyptienne.