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Le petit verre

19 Janvier 2019

J’ai envie de boire. Je boirais bien un petit verre. Ou deux. Deux petits verres. Ça me donne envie ça. Deux petits verre. Ça me donnerait du répit. J’aimerais bien avoir un peu de répit dans tout ça. Deux petits verres c’est rien. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Les deux petits verres. Les trois petits verres. Puis la bouteille en plein de petits verres. Je ne veux pas. Je ne peux pas. J’aimerais bien lâcher un peu le livre et regarder par la fenêtre le ciel sombre de 17h30 avec un petit verre à la main. Puis un autre. Ça serait une façon de me détourner. Je ne veux pas me détourner pourtant, un petit verre. Ça ne me détournerais pas. Ça me donnerait un peu le tournis 3 ou 4 petits verres. J’en ai envie. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Je ne peux pas avoir envie. D’un ou deux ou d’une bouteille de petit verre. J’acquiescerais volontiers si on me tendait un petit verre. Mais je suis seul. Je n’ai pas envie d’être seul avec le petit verre. Et de toute façon je ne peux pas. Si je pouvais je n’en aurais pas envie. Dans la suite d’un verre et d’une bouteille de petits verres. Je serais content. Je serais bien au chaud chez moi. Mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je ne peux que l’écrire. Je veux bien l’écrire. Ça détend. Le petit verre écrit détend. Le décrire ce petit verre. L’envie du petit verre dans le petit verre à vin. Rouge. Rouge comme le sang. Presque noir. Je veux un petit verre presque noir écrit. Ça je le veux. Je le désire. Et le petit verre sur la table ça serait agréable. Je me le porterais aux lèvres. Oh oui. Un petit verre aux lèvres. Ça serait bon. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas. Alors je le décris. Je le décris comme un petit verre comme les autres sur ma table à côté de l’ordinateur. Il ne se renverserait pas. Je ferais très attention. Je le boirais avec précaution le petit verre. Puis les deux ou trois autres petits verres. Je ferais attention à ne pas les renverser. Mais au bout de quelques petits verres il faudrait que je fasse encore plus attention. Une attention sordide peut-être. Une attention qui roule les yeux. Qui roule les petits verres ensemble. Mais je ne veux pas. Je ne peux pas prêter attention à ce qui n’existe pas. Je ne dis pas pas encore. Je dis pas. Donc jamais. Jamais de petit verre à 17h45. C’est ça qu’il faut que je fasse. Faire des petits verres de 17h45 des pas petits verres. Je peux le faire ça. Je veux le faire. Le pas en avant. Le pas au-delà des petits verres de 17h. On fait comme ça. Moi je fais comme ça. Je pense le petit verre. Je le pense juste. Je ne le bois pas. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Le petit verre attend au Monoprix. Moi je ne l’attends pas. Je le fais apparaître dans ma raison. Dans mon écriture discursive qui invente une façon d’être du petit verre. J’ai envie du petit verre. Je ne veux pas de petit verre. Je ne veux que le voir puis le goûter. Puis le reposer et regarder le ciel où la nuit prend place. C’est ça le petit verre. C’est la nuit qui prend place ? Un et deux puis trois ou quatre petit verre. Mon petit cerveau serait content. Mais je ne veux pas. Je veux juste me détendre. Me détendre et distendre le petit verre de moi. De moi au petit verre il n’y a que quelques petits tracas. Il faut aller au Monoprix. Il faut remonter. Et là paf le petit verre est à portée. Mais je me protège. Pas de petit verre. Je ne veux pas de petit verre. Je n’en ai plus envie. Je ne le désire plus couler dans ma gorge. J’ai gagné.

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