Les matinaux
Si je savais à l’avance ce que j’étais sensé faire, si se suivaient sans difficultés les actions journalières, petites ou grandes, je pourrais remercier et chérir les matins, me réveillant tranquilou sans avoir le jour en vrac. Il n’empêche que chaque matin la même douleur m’esquinte la gorge. À force de souffrances je mourrai pour de bon, et il est préférable de mourir que de ne pas agir suivant la maxime accordé au seuil de sa vie. On s’accorde sur le fait que l’on doit persévérer dans notre être en alliant bonheur et sollicitude du bonheur puisque c’est là, que l’on se retrouve. On s’y accorde comme dans la guerre les belligérants épuisés à force de commettre le crime, actions à venir, actions passées. Finalement je ne veux rien. C’est dur de trouver le mot juste du rien. Absorbé. Une attention qui noue le ventre lorsqu’on aime. Un ulcère qui nous mange de l’intérieur, Cronos dans l’intestin et moi quelques dieux perdus.