Le café germanophile de la rue Titon
le café est germanophile. mais la serveuse ne parle pas.
mon sexe est grand comme une pile. mais la serveuse ne parle pas.
Parle-t-elle ?
Oui, lorsque je lui parle.
Ainsi la serveuse ne parle que lorsque je la porte à parler.
Je porte à parler.
Je parle à porter la serveuse à faire mon café.
es muss sein.
Mais qu’est ce qu’il faut Anto ?
il faut que la serveuse se mette à parler.
la serveuse peut parler : je l’ai vu parler à son patron.
le café est germanophile. mais la serveuse ne parle pas
la serveuse ses seins sont une presqu’île. mais le café n’est pas une mer.
Ainsi dans la procédure du comprendre mon rapport à ce café et à cette serveuse et à son patron est biaisée. Car je ne comprends pas pourquoi elle ne me parle pas.
Or, lorsqu’on parle à un autre être humain, on a déjà décidé de comprendre l’autre être humain.
Mais la serveuse se maintient dans son mutisme. (vient l’idée du poème++++ une présence pure)
Mais quand je lui parle je porte le monde, je traduis un sentiment étrange qui fait de ce café tout l’univers rapetissé, ici.
Peut-être, que dans ce lieu où il n’y a rien d’autre que moi et elle,
il n’existe que mon désir qu’elle me parle.
Pour enfin comprendre la relation qui unit les êtres.
Beckett parle de cette relation comme si il n’était qu’une relation dans l’existence : moi et elle.
Demain, je reviendrai au café germanophile de la rue Titon
cependant je n’attendrai pas que la serveuse me parle
(je me garde de la nostalgie de vivre)
je préfère garder ce café comme un univers
où deux êtres enfoncent un peu plus la réalité dans l’incompréhension de la réalité.