LYRISME
30 juillet 2015
J’habite le lieu de ma blessure et en ce lieu le pus n’existe pas
Je suis seul
le rocher est rouge le rocher et entend
je suis seul et j’entends et je suis mou
je suis l’éponge contre le rocher je suis de plastique
j’endure et je suis seul j’endure comme un pneu le poids de la voiture
le poids de la blessure seul
sans autre pneu
sans autre ordure que la solitude lente et provocante la salope
puisque le solitaire est provoqué par un poids, celui du rocher et des bouts de plastiques
est seul est lourd est un point de vue est une aubaine pour celui qui vole et attrape l’absence
l’absence de pus pour le vautour
l’absence de jeunes manchots royaux pour l’albatros
c’est une blessure lente et grise, joyeuse et méchante qui fait de ma tête un lieu aussi vide qu’un théâtre où l’on viendrait de jouer
Elle ne purulle pas, certes ma blessure
mais elle lie des mêmes liens que la prison
elle serre au même point que les rapaces
elle blesse au même lieu que l’amour.
J’habite le lieu de ma blessure et ma blessure habite mon lieu