Terreur
D’un point particulier
J’envisage le tout de mon existence
Et point en face de moi la terreur
Particulier car à chaque fois renouvelé
Dans son sourire
La grandeur de ses yeux
Renouvelé en tous points
Et pourtant scrupuleusement, du reste, le même visage
Je me tais
Je vise avec mon intelligence
Les rides de son visage
Et découvre que c’est moi-même
Qu’il n’y a aucune différence fondamentale
Entre ce visage que je regarde
Et le mien que je vois dans le petit reflet de ses yeux
Tout est pareil
Tout vient à mourir dans le ventre
Un rien
Je suis
J’étais
Je serai
Un manque à la vie
Une course stellaire
Une vie sans harmonie
Quelle est la qualité de la terreur
Qui en elle-même se raffermit ?
L’abandon à elle
On s’abandonne à la terreur
Comme l’on regarde la tête de la méduse
Je durcis
Car c’est toujours un commencement
Comme un fils
Qui recommence à chaque fois
La partie de carte avec son père
Je noue mes fibres stellaires
À l’irrationnel de toute entreprise d’appoint
Faire avec le déraisonnable
Le vivant
Faire avec le soleil
Faire avec la terreur
Un moment donné dans
Le tout durcissant de la vie
L’angoisse animale
Qui provient du profond de la haine que l’homme connaît
Que l’homme sait abattre sur lui-même
Sur l’inconnu de lui-même
Avec le sourire en coin que le paranoïaque reconnait
Comme précipité rouge de la classe de physique-chimie
Précipité de sang
Et d’autres élèves
Se cognent dessus
Un moment donné dans
L’abject raison d’être que d’aimer
Un tout
Ou un particulier
Sang nocturne
Chair du jour
Chair diurne
Un semblant d’aimer dans le parterre chewingumeux
Une raison d’être là à l’angoisse mêlé de sang
Et dorénavant
Et depuis toujours
Et à jamais
L’angoisse du sang qui a durcit dans la classe de physique-chimie
On écrit
À l’avant de la circoncision
À l’après de la première fois
Au moment du mime lui-même que de faire semblant
Faire avec
Avec le tout raisonnable dans la terre meuble
Dans le peuplier d’automne
Où tout survient sauf l’hiver
Car rien ne survient à part l’hiver
Habillé de son manteau de neige