J'SUIS PLUS À LA PAGE - DENG XIAOPING
Nous sommes les sujets de la vérité
d’ajuster comme l’ontologie
la logique
ou les peintures,
ça veut dire pousser Dieu
-
j’ai vécu pour me venger d’être
et de temps en temps
je l’oublie
pour qu’à nouveau
je puisse décrire les animaux
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c’était dans la nuit et
partout se montrait la nuit et
la nuit semblait déserte
mon corps foulait la nuit
comme la nuit ne pouvait l’envelopper et dans
la nuit j’ai vu des yeux blancs qui
scrutaient la nuit comme la
nuit peut parfois nous scruter
c’était dans la nuit
partout se montrait la nuit et
la nuit semblait déserte
-
Je pense que Trump il est pas très gentil
Car les méchants c’est pas très gentils
Et je pense que Deng Xiaoping il est pas très très gentil
Parce que je sais enfin on m’a appris que les méchants
Et bien c’est pas très très gentils
etc
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Les poèmes courts sont toujours les moins longs
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imaginer du ciel c’est déjà bien
pour celui qui s’en va
tâcher d’écrire la béance
de décrire la béance
pour celui qui s’en va
c’est déjà bien
puisque celui qui s’en va
ne part que grâce à la béance
décrire la béance est une façon de s’en aller
pour celui qui s’en va
car pour celui qui s’en va
rien n’a plus d’importance que d’être celui qui s’en va
et les gens qui s’en vont
sont des gens qui font de leur béance du ciel
ils imaginent un peu de ciel
ce qui permet à ceux qui restent de voir un peu de ciel
ainsi je m’en vais du poème
et de la béance qu’il a pu produire
pour que vous voyiez un peu de ciel
car on voit un peu de ciel c’est déjà bien
finir la vie, c'est de la dalle qui demande, la dalle bon KebaB
À ma naissance je n’ai pas crié. Non, je n’ai pas crié puisque…
À mon adolescence je n’ai pas baisé. Non je n’ai pas baisé puisque...
À l’âge adulte je n’ai pas enfanté. Non je n’ai pas enfanté puisque…
À ma vieillesse je n’ai rien laissé. Non je n’ai rien laissé puisque…
Quand le champ est là — je le dis pour les nuages — quand le champ est là n’aboyez pas
Non, n’aboyez pas puisque…
La vie se promène, songeuse, dans celui qui chante
LA VIE EMPLOIE DU TEMPS
l'enchaînement rapide
de la mort et de la vie
la beauté du site /
nul n’ignore
l'enchaînement rapide
de la mort et de la vie
surtout ne pas faire semblant
imaginer des lieux très purs
car
le poème est un acte
plutôt : le poème est la destination d’un acte
or, tout acte existe
dans l'enchaînement rapide
de la mort et de la vie
DICK
on dit que le temps guérit –
le temps jamais n’a guérit –
une souffrance réelle s’affermit –
comme les nerfs avec l’âge –
(Dickinson)
À EVA
je suis un homme
je suis un homme
je suis un homme
je suis un homme
je n’ai rien d’autre à faire que le fait de dire que je suis un homme
je n’ai rien que ça
je n’ai rien que ça à donner
je suis enveloppé dans ma peau
je suis un homme
je suis un homme qui a froid
je suis un homme qui se mêle aux autres hommes
je suis un homme qui se mêle des affaires de peau des autres hommes
je suis un homme
je peut-être autre chose
je peux être un souvenir
je peux être porté loin
je peux être autre chose
je peux mais il faut m’indiquer où se finit ce fait là que
je suis un homme
Qui a peur, oui
je suis un homme qui a peur
tu es une femme
tu es une femme
tu es une femme
tu es une femme à qui l’on peut demander
tu es une femme brune
tu es une femme qui a une peau aussi
tu es une femme à peau
tu es une femme que quand on regade bien on ne voit que ça
tu peux être autre chose
tu peux devenir la personne à qui je donnerai la main
tu peux me réfléchir dans ta peau
tu peux me garder en souvenir
tu peux faire ce que tu veux
tu peux appeler le samu
tu peux me dire oui
tu peux me dire je t’accompagne là-bas
tu peux me dire ça quand il fait froid malgrès ma peau
tu peux dire
je peux dire
dans le champs des vérités
dans le champs des espoirs
dans les manuels d’histoire
dans la lettre
dans le feu au dessous
dans le froid en dessus
je suis un homme
tu es une femme
on peut dire
on peut réclamer un peu
on peut réclamer même pas grand chose
on peut réclamer quelque chose
c’est d’être pénible
c’est d’avoir pour emprunte le sommeil
c’est de se décourager du silence
c’est d’être un homme
c’est d’être une femme
qui ont un lieu commun
un lieu à nourrir
de nos cendres
Ma daronne
je suis allé, près de ton oreille
je suis allé voir le monde
qui est le notre
je suis allé près de ton oreille
ce que tu respirais maman
ce que tu respirais…
la ligne de l’horizon est une main blanche
comme le possible
qui se dresse
sans douter de lui
je t’ai aimé
je t’aimerai
jusqu’à tard dans la nuit
des yeux
incomplets
quelque chose dure
dans la nuit de nos paroles
dans la parole de nos jours
je t’aime maman
comme un fils
comme un regard
sur ce que tu es
et ce que tu deviens
sur ce que tu as été
je t’aime maman
comme il est audacieux de vivre !
mais il faut
et lorsque je ne suis plus que les mains mortes
de la poésie
et de la mort
c’est à toi que je pense maman
la ligne d’horizon est une main blanche
la ligne d’horizon
la ligne d’horizon
ce que tu respires maman
ce que tu respires….
Écoute,
ce que tu respires maman
ce que tu respires...
La montée de MDMA
l’effet bizarre de l’angoisse
est que l’on sent le ciel
comme quelque chose qui serait, hmm
une sorte de peau d’homme à qui l’on à tout coupé, même la tête
on a chaud, c’est vrai
mais on à peur surtout
le requiem continue
les choses mêlent et démêlent
les deux encéphales
sur la prise usb-C un film d’horreur
la bouffe céleste
si j’écris c’est pour pousser
vers le rendez-vous fictif
qu’est la mer
la mort seule
nue
Lorsque je fais le mot je fabrique en dehors
de moi
lorsque je dis le texte
elle revient intacte
titre sans le sens
le poéme refuse
(à moins que ce soit moi ?)
à laisser passer
par le trou que construit le langage
construit par le langage
tout ce qui faisait respiration
Sans plus
le texte m’a fait perdre l’original de celui-ci
les phrases sont noyées
et les mots aussi
aujourd’hui j’ai eu peur de le retrouver
alors j’écris
encore un peu plus
encore un peu plus
pour ne pas me noyer moi aussi
ce début des choses