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Articles récents

L’imbibé de silence

13 Mars 2018

 

            Je ne suis nullement celui qui te décrira sa route. Ce qu’il a pu faire ou endurer. Qui étaient ses parents et ses amis. Celui qui en parlant ne pense pas mais dévalise. Je ne suis pas celui qui aime déferler dans le sein. Je ne serai pas non plus celui qui te diras comment te tenir droit lorsque le vent souffle. Je suis quelqu’un d’imbibé, imbibé de silence.

 

L’automne meut ses feuilles

Je meus mes feuilles

Tu mettras tes feuilles

Dans la caisse où il y avait un dieu

Et ça sera bien

Quelque chose courra quelque part

Et ça sera bien

Et tu pourras te dire que tout ça

Ça sera bien

Que ça avance dans le bon sens

Que les feuilles tombent là où il faut

Que le bitume de Paris n’est pas si aride

Qu’il se mouille de l’humidité de l’automne

Quelle est cette musique ?

Vient-elle de ce troquet ? Mais oui !

Je tâtonne, je prends un verre de vin

Je m’enivre

Je vois la rue

je sors

Je rencontre la fille

C’est la fille

C’est elle

Je l’embrasse.

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Le peintre de la Nouvelle Ruche

13 Mars 2018

 

Je marchais vite. Il pleuvait.

 

                                    J’ai choisi de vous raconter l’histoire.

                                    Alors je la raconte. Hop hop.

 

Il marchait vite pour prendre le bus qui devrait arriver deux minutes après à l’arrêt de bus de Faidherbe-Chaligny. Il pleuvait dru. Il avait regardé vu l’instant d’avant, en haut, que le bus aller arriver deux minutes plus tard. Ligne 89 : Porte de Bagnolet – Champ de Mars. Le contrôleur « Missieur vous avez pas de ticket ? », lui « Non je ne peux même pas me nourrir ». Le contrôleur le regarda méchamment.

            Pris d’un nœud à l’estomac

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13 Mars 2018

Les ponts au sud de l’avenir

maîtrise le retrait

comme on maîtrise l’ire

 

puisque la colère nous maîtrise

ne maîtrisons rien de mieux

maintenant, pour nulle part

se hâter, vraiment

se hâter…

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13 Mars 2018

La ligne d’un espoir, pourquoi la paix ?

Les dés en formes d’étoiles

Ici – la guerre,

demain, mon sexe

 

où se retrouver ?

partir – le temps de l’hiver

se désagréger –

encore

 

Les mots poreux

le matin glacé – le

lit entièrement

recouvert de cendre

 

Je ne suis plus l’homme

je suis la glace

je ne sais plus vivre

je ne sais plus devenir –

toujours en écho.

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L'amour la poésie

12 Mars 2018

 

c'est croire un peu écrire un poème

c'est voir l'encre sur le cahier un peu

comme un habit qu'on enlève pour

faire l'amour encore un peu comme de l'amour

encore un peu l'amour sur du papier

c'est être amoureux c'est faire l'amour

un peu un tout petit peu

c'est mettre des lettres puis des mots

puis des phrases des habits qu'on se fait

enlever c'est croire un peu

c'est être présent à l'amour

c'est voir comment ça marche tout ça

c'est croire au poème

au moins à lui

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J'AI MAL AUX MAINS

12 Mars 2018

 

 

J'ai mal aux mains

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12 Mars 2018

il cherche une amoureuse

cela déteint sur la France

il creuse

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Réfléchi

7 Mars 2018

Je suis une bête, un nègre. Je ne puis m’exprimer, je ne peux vous donner mes raisons.

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Le premier étage d’un immeuble de la rue des Grands Augustins

7 Mars 2018

 

Une grande tour mais plutôt un point de vue ouvrant sur de

Grandes espérances : remplir par les mots

Les béants possibles de l’instant.

 

Une vision :

 

La fenêtre ouverte sur le passé,

Différents temps surpris par un futur qui n’est pas encore né : gît le prof de fac

À quelques mètres seulement.

Où, vitres closes, il écrit patiemment

Sur ce qui ressemble être un bureau, étroit, disposé entre le canapé

Et le mobilier de la cuisine.

Car je sais qu’à l’intérieur c’est comble, les copies des élèves lui imposent

Cette altérité qui jamais ne se rend : son fils et dans la salle de bain à droite

En caleçon ; jamais les lunettes du prof et le corps du fils

Ne seront des objets inclus en ce qui va de mon être.

Jamais.

 

Pourtant jamais ne périra en moi

Le goût d’être un autre.

Jamais car ces deux êtres sûrement purs en tous les cas par hypothèse

Me rendent à cette vision, ce flash

De l’autre que je ne fus jamais.

Celui-là qui s’imbibait de la nuit, prodige de la démence,

Influençant les différents temps,

Incomparables parmi les incomparables, l’autre que je connaissais 

Et qui ne m’a pas laissé vivre.

Pourtant il est là, sur les grands murs blancs de cette cour. Son ombre

Le trahit.

Il est ici allongé sur le canapé non loin du prof de fac,

Désirant un père, désirant un petit-frère.

Désirant à jamais.

 

C’est là qu’est la beauté de la situation.
D’avoir aperçu, dans cette vulnérabilité et dans l’impermanence

De ma raison

 

Le paysage paisible d’une rassurante immanence

Embrasant d’un trait de feu ma mémoire :

Le souvenir de mon père, de Diego ;

De Marie et moi, enfant ivre,

Enfant heureux,

Enfant que je fus.

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6 Mars 2018

 

parfait de l’air

comme l’on discute de la peau

je devance d’une seconde l’orage

 

et les plaques rouges dans le ciel

m’ont déjà demander comment je faisais

 

j’ai répondu :

retenir

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