Le milieu
La pierre est au milieu de la forêt
de toutes façons
tout est toujours au milieu
de tout
À quoi bon se décentrer
À quoi bon essayer de se mettre de côté
même l’immense mer qui recèle des milliards de choses
est elle-même son propre centre
le buraliste lui, est heureux
il est centré sur lui-même
Seul le poète dévie,
d’une façon infinitésimale
la Centralité
en ça sa parole est vaine
car à côté
et pourtant nécessaire
car à côté
il ne se fait pas happer par l’infini
et l’égoïsme qui peut en découler
Publié depuis Overblog
un instant
puis un autre
et encore un autre
quand cela cessera-t-il ?
penser à ton corps
comme le pinceau pense la couleur
il la brosse sur l’infinité du tableau
un instant… c’est bien Dieu ?
et non, ce n’est que le peintre
qui pense le paysage
comme je te pense langage
la brosse sur tes cheveux bleus
la brosse qui peint le ciel
et le pinceau changeant, presqu’éternel
Ailleurs, nous irons
faire de nos vies des cérémonies bien trop pures
C’est pourquoi chaque mot dit ce qu’il est en plus :
Le dessein moi vers toi et de toi vers moi
bouche pleine de bruit
bouche ouverte et cette insomnie
bouche pleine de nuit
Publié depuis Overblog
« Les chiens sont comme la mort, ils veulent des os »
/ Pizarnik /
Chloé la débile
Chloé c’est mon espèce de référent débile. Lorsque je pense quelque chose je me force à me figurer toujours un argument de Chloé, levé par le sens commun et médiocre, la généralité floue qui pèse et amoindri.
Publié depuis Overblog
Jure que tu ne le feras pas
Toucher l’espace de ma poésie
Briser les lignes et les arrêtes
Sucer les couleurs
Plutôt, fais-en un moyen
Réfléchi
Je lis poésie possible de Michaël.
À mon avis le poème n’est pas le chapitre du roman ou le style du poème n’est pas le style du roman. Le poème a pour vocation simple d’être une pure multiplicité.
Un tout identifiable par toutes ses singularités que le sémiologue appellera site.
Le multiple est défini par son site qui est lui-même attribut du poème par hypothèse axiologique.
Le poème est donc un lieu.
Il y a pénétration et contre-pénétration du lecteur au poème, du poème au lecteur.
Le receveur (le mot lecteur est trop restrictif, en effet on peut entendre un poème) est celui qui est saisi par le poème.
Saisi s’il y a prise de risque. Prise de risque affective est ce qui nous fait humain plutôt que singe. Nous abordons le poème comme Différence absolue.
Le receveur dans sa prise de risque est donc saisi par l’inquiétante étrangeté du poème. (Le poème est le grand Autre, différent du Sujet saisi puisqu’il est une proposition irréductiblement nouvelle qui, on va le voir, change la nature du Sujet en tant qu’il est assujetti au poème).
Le receveur s’est ouvert au poème en l’effleurant (plaisir issu de la représentation d’une perspective d’affect quelconque pour le receveur)
C’est la pénétration, première étape de l’expérience poétique.
La seconde est l’investissement du receveur dans le site du poème.
Le receveur en sa qualité d’être métaphysique, humain, ontologique, là, que sais-je… va donc investir le poème. Comment ?
Il doit trouver sa place dans le poème. Trouver l’agencement adéquat qui lui permettra de relever
Il va donc préférer ce qui lui permet la maximisation de plaisir. (Plaisir de la connaissance, plaisir de se représenter une nouvelle connexion entre des objets dont il est le témoin).
réfléchi avorté
Publié depuis Overblog
TOUT FAIT L’AMOUR AVEC LE SILENCE
ON M’AVAIT PROMIS LA MER ÉGÉE ON M’AVAIT PROMIS UN CIEL DE SILENCE
ON M’AVAIT DIT TAIS-TOI ET REGARDE ET ÉCOUTE
POURTANT LE CIEL EST DEVENU UN CIRQUE LA LUMIÈRE
POURTANT LA LUMIÈRE RIEN QUE DE LA LUMIÈRE
UN POÈME EXTÉNUÉ DE SILENCE IL S’EN ÉVADE
TOUT FAIT L’AMOUR AVEC LE SILENCE