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ceuillez là, je vous tends
mes branches allez-y ceuillez
ce qui me reste
après la dosette blanche
mon corps en est empli
ampli nom de sono : ContreDalle
ceuillez-la ceuillez tous
puisque qu’en poète je n’ai jamais été autre qu’un nombre
dans la pénombre des mots
ceuillez, ceuillez
peut-être tomberais-vous sur 23
alors ne ceuillez plus,
alors ne vous étonnez plus
c’est bien un morceau de bras qui vous revint
de la statue de sel érigée en mon honneur dans les
profondeurs
j’ai 23 ans, et je coupe ma chair
j’ai mélangé vos sexes au mixeur
vos alcools et vos drogues
je ne marche qu’à ça : le tombeau de l’enfant qui naît perpétuellement dans la pierre
moi le père qui éjac vous vos petits trous
l’enfant le poème
et ces poèmes de rebut, ces poémes ratés et orphelins
je les mâche comme paissaient les faims de Rambo
Les électrochocs d'Artaud
On s’allonge, on nous attache, on nous prend le petit peu de nous que l’on avait gardé. L’on nous fait de nous des musiques réalistes. On gélifie les tempes on accroche les ronds de fers, on nous pique et on nous dit je vous endors. Et on tord la tête et on est petitement mort. Et on décharge et on se réveille. Et on se rappelle plus de rien et on est perdu et on mange des petites compotes.
Rapport sur la chambre qui s'aère
aérez un petit peu votre chambre on arrive
d’accord je vais aérer un petit peu ma chambre et vous attendre
À la mort de ma mère
et je ne veux pas de larme
je ne veux pas de serrage
je ne veux pas de je veux
je veux que tout se passe
comme si rien ne s’était passé
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Je fais attention à ne pas compromettre ma situation de douleur
Je dolorise pas mal, j’encule pas mal
je me fais enculer
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voici une chenille, elle rampe
elle ne sait pourquoi mais
elle rampe
elle ne sait pas le papillon
comme toi tu ne sais pas
vers quoi tu écris
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Finalement, dans toute cette série de catastrophes que reste-t-il ? Les mots
il reste les mots
et les mots ils font quoi ?
ils forment, ils forment
mais quoi ?
de la durée
Le fascisme à la mode de Rilke
« Il suffit selon moi que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu’il soit interdit d’écrire »
Pastiche Guillevic
Où que tu sois
En train d’écrire
Tu n’es pas seul
Jamais sans témoin,
Le sacrifice
Le nom que tu inscrits
Tue la personne
Et de ses cavités anciennes
Reviennent te voir
Où que tu sois
T’exauce
Te rejette
La plaine
S’ouvre ou se ferme
Quand je lis des poètes
Quand je lis Artaud, j’insére dans ma langue des choses. Ces choses c’est genre « la vérité des heures » ou « ça parle de ça »
Artaud j’aimais moyen avant, mais maintenant je me suis soigné. Maintenant je peux lire la maladie. Maintenant « je ne fais plus caca »
Quand je lis Glissant, je m’invite (comme chez Char) sans lui demander, dans sa parole, dans ses mots, ses signes. La parole de Glissant c’est la parole qui permet de s’inviter dans son endroit. Il nous le permet, c’est délicat comme attention, non ?
Quand je lis Prigent, je trouve ça pathétique.
Quand je lis Bonnefoy, je suis sur le qui-vive émotionel. J’attends l’instant où quelque chose va se détacher de l’éxtreme densité de ses vers. Quelque chose qui va tomber comme un pétale dans mon cerveau. Et quand ça se passe, le poème que j’écris me donne un plaisir incommensurable. Bonnefoy il a la faculté, de faire fleurir. Et fleurir, bah c’est très bon.
Quand je lis Hugo, je me fais un peu chier.
Quand je lis Lermontov, c’est la fuite, c’est l’aveu de la défaite face à un génie. Il explore non pas le sens, mais la question du vers et de sa possibilité à extasier (par la forme surtout) le lecteur que je suis.
Quand je lis Oui-oui, je chante un peu et vais me coucher.
Quand je lis Villon, il y a une transmutation, une transformation qui s’opère en moi et me laisse pantois. Je suis toujours dans sa bouche.
Quand je lis rien, je ne comprends pas très bien les mots.
Quand je lis Tarkos, je me dis que quelque chose s’est déroulé et que je n’ai pas eu le temps d’en être le témoin. Je suis un vivant qui lit la mort, la mort tuméreuse. Je pense à son orgueil mais je pense aussi à son génie.
Quand je lis Pennequin je m’expose, dans sa répétition compulsive, à toucher du sens, toucher la chose du sens. Je l’ai souvent copié par ce qu’il a réussit, d’après-moi à former un ensemble, une plateforme qui virevolte, s’agite mais reste toujours stable, et je m’y accroche jusqu’à la fin pour voir la poussée de sens habilement inséré dans des mots et des phrases qui forment un ensemble très cohérent par sa forme.
Quand je lis Noêl je lui pique des trucs, et absorbe le jus de sa typographie.