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en dehors du ciel
un amer rivage
là où point le visage
du sourire, du miel
et s’épanouit la poésie
dans la rondeur des années
se scrutent du grand paradis
tous les cadavres terminés
L'univers est le produit d'une crise d'hypo-manie
Le démiurge était un peu fatigué, il ne se lavait pas, mangeait peu, ne niquait pas bref il était en petite phase dépressive. Puis il se leva et à la vue d’un nuage, un beau nuage, le seul nuage il kiffa ; vint la phase hypo-maniaque il kiffa ça puis se dit que le nuage devrait se compléter avec d’autres nuages pour qu’ils niquent ensemble. Alors il créa d’autres nuages. Voyant tout le ciel remplit de nuages il trouva cela beau.
Ça montait en lui le plaisir et en même temps ça commençait à perdre le lien avec le réel, avec lui-même. À la vue de tous ces nuages le démiurge exaltait. Il se dît que ces beaux nuages il devait pour être plein de quelque chose pour être utile. Il réfléchissait avec passion et bonheur. Ça montait dans sa tête et la phase maniaque frappa. Il était comme sous coke. Alors pour donner une raison de vivre à ses nuages il créa la Terre pour que les nuages aident à fertiliser la boule. Puis vint le Soleil et puis plein d’autres astres un peu partout, il était ivre de bonheur et il travailla beaucoup. Puis il se reposa. Le monde est le produit d'une crise maniaque
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Je veux croire, je veux être à genou
je veux que ma vie s’exprime par la vie
je ne veux plus de l’image
je veux une maison cent fenêtres
pour m’évader et m’évader de m’évader
il est probable que le temps
dans cette inconsistance
s’arrête.
que nous soyons obligé de nous renverser au plus profond de l’image
Pastiche Darwich
L'ennui
Je me promène en un ennui cosmique. Rien n’a de valeur. Rien n’advient. Quelque chose pourrait porter de la valeur, de l’intérêt, mais quoi ? La chaise roulante. La table. Drieu. Hoffmann. Kristeva. Pas un livre que je suive. L’ennui de lire. L’ennui. Je me promène dans l’appartement. Les pièces se ressemblent. La chambre, seule, m’apporte le réconfort d’un sommeil qui viendra dans quelques heures. Quelques heures. Mais quoi ? D’ennui ! Je fais vibrer les objets en les laissant mornes, à leur déchéance la plus simple, il vibre de néant. Le néant les engloutit dans un frémissement, frémissement auquel je ne porte aucun intérêt. Rien n’a d’intérêt ou pourrait en avoir. Tout est du rien. Je viens de manger. Voilà. C’est ce que j’ai fait de mieux. J’ai mangé. Et je meurs de faim. J’aimerais lire, étudier, frémir. Je voudrais boire, baiser, tuer. Rien ne supporte mon désir. Si ce n’est les petites touches lumineuses de l’ordinateur. L’ennui est réduit à sa cause. La matière. On s’ennuie dans la matière, l’esprit est ailleurs, parti je ne sais où. Je suis un résidu où se dépose minces pellicules par minces pellicules des doses cruelles du rien vibratoire. Le rien de la matière. Seul le sexe est l’apanage de la matière. Sinon il n’y a qu’ennui pour l’esprit dans la matière. Le café déca sert de soupape de décompression car il s’assimile à trois cigarettes sur les trente de la journée. Il fait agir mon corps mou. Dans cet appartement sordide. Sans amis, sans alcool, sans drogue, sans rien. Je clique encore une fois sur l’onglet youtube où l’on peut écouter du jazz. Puis je me ravise. Non, ça sert à rien. C’est encore trop de fois la même chose. Trop de fois écouté. Je suis éculé. Je m’ennuie. Je m’enivre d’ennui. Quelque chose traverse mon corps comme une flèche. Je regarde par la fenêtre. Je reviens m’asseoir sur le divan. Je croise les pieds. Je vais me refaire du déca.
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bu tes yeux
bu l’organisme
il allait mourir
n’ai pas vu la vie
bu ce que tu rejettes
bu agenouillé notre objet ton genou
il allait imploser debout
bu ton sexe
bu la poésie ainsi
il fallait faire encore mieux
alors j’ai bu j’ai bu j’ai bu
Ce qui doit s'enterrer
le plomb des ailes enferme la croyance à l’utilité de la poésie de poids
L'or
Mon gosse
Hasard de la naissance. Soit tu passes ton enfance sur l’île de la Cité, soit à Barbés. Soit entre les deux dans le 11ème ou 12ème. Tu peux commencer à Barbés et finir sur l’île de la Cité, l’inverse serait inquiétant. J’ai trop d’enfants qui me courent dans les pattes, je ne cicatrise pas la vie. Ils s’y engouffrent. Avec Mélanie on habite dans le 12ème et l’enfant, le mien, va lui dégager le ventre dans environs 6 mois. Je promets de lui donner une éducation sordide faite de poésie et de cadeaux qui feront dégouliner ma première tendresse. Je vais être père, et il me dégoûtera, je le sais. Par exemple en tétant le sein droit de Mélanie. Celui que je préfére.
Lorsqu’il aura l’âge où l’enfant n’est plus mignon mais passablement casse couilles (13-14 ans) je me tirerais et laisserais à Mélanie la garde. Je le prendrais un week-end sur deux. Y’aura une chambre pour lui à l’étage, je le laisserais jouer au jeu vidéo ou regarder du porno. De toute façon qu’est-ce que je pourrais bien y faire, en 2030 le mot jeunesse aura une connotation absconse, ils sauront tous les secrets de la sexualité (rien d’érotique jusqu’à la pénétration) et auront mille et une façon pour se divertir, désintégrés ils n’existeront plus qu’en un avatar religieux et informe, l’icône F de Facebook aura disparu à l’avantage d’un sigle d’une multinationale indienne et je lui conseillerai de choisir chinois première langue. Pour collaborer pendant l'occupation. Puis je me lasserais de lui, le laisserais à Mélanie le plus souvent possible, pour enfin me retrouver seul, vidé et serein.
À 40 ans il reviendra me voir. Me traitant d’égoïste. Je lui répondrais avec orgueil que je ne voulais pas d’enfant. J’aurais entre-temps été ruiné par le rachat de ma PME par les derniers consortium américain. À 70 ans je me pendrais dans un appartement à Barbès comme quoi on peut passer du 12ème à Barbés. Et ce reste de pays en voie de sous-développement que sera la France.
Mélanie sera morte, toutes mes femmes seront mortes, je n’aurais plus que ce gosse devenu adulte, imperméable et insensible à l’irrémédiabilité du suicide d’un père devenu étranger tellement il fut lui-même distant et méchant à l’égard de son fils.
(…)
La chute mouillée
Jusqu’ici le doigt n’était pas mouillé.
Puis il y eu la chute.
(Ou l’entrée ?)
Enfin l’homme désespère
Et c’est bien
Car à trop croire les anciens vers
(Antique ou latin)
On se met à rêver des gouttes d’or
Sur le Kenzo
La parole de Quintilien
Boue Rhétorique
D’un journal qui s’hasarde
À une critique de Dieu Houellebicque
Déjà Drieu dans le dindon
Avait farcé le pardon
D’une France qui se réduit
Peu à peu à une phrastique
Et c’est désespérant de comique