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Articles récents

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24 Janvier 2019

en dehors du ciel

un amer rivage

là où point le visage

du sourire, du miel

 

et s’épanouit la poésie

dans la rondeur des années

se scrutent du grand paradis

tous les cadavres terminés

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L'univers est le produit d'une crise d'hypo-manie

23 Janvier 2019

     Le démiurge était un peu fatigué, il ne se lavait pas, mangeait peu, ne niquait pas bref il était en petite phase dépressive. Puis il se leva et à la vue d’un nuage, un beau nuage, le seul nuage il kiffa ; vint la phase hypo-maniaque il kiffa ça puis se dit que le nuage devrait se compléter avec d’autres nuages pour qu’ils niquent ensemble. Alors il créa d’autres nuages. Voyant tout le ciel remplit de nuages il trouva cela beau.

Ça montait en lui le plaisir et en même temps ça commençait à perdre le lien avec le réel, avec lui-même. À la vue de tous ces nuages le démiurge exaltait. Il se dît que ces beaux nuages il devait pour être plein de quelque chose pour être utile. Il réfléchissait avec passion et bonheur. Ça montait dans sa tête et la phase maniaque frappa. Il était comme sous coke. Alors pour donner une raison de vivre à ses nuages il créa la Terre pour que les nuages aident à fertiliser la boule. Puis vint le Soleil et puis plein d’autres astres un peu partout, il était ivre de bonheur et il travailla beaucoup. Puis il se reposa. Le monde est le produit d'une crise maniaque

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23 Janvier 2019

Je veux croire, je veux être à genou

je veux que ma vie s’exprime par la vie

je ne veux plus de l’image

je veux une maison cent fenêtres

pour m’évader et m’évader de m’évader

il est probable que le temps

dans cette inconsistance

s’arrête.

que nous soyons obligé de nous renverser au plus profond de l’image

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Pastiche Darwich

23 Janvier 2019

Elle était âgée de mots et j’étais âgé de moi,
La nuit couvrait la mine,
Et les métaux tombaient plus vite, plus vite.
Le mineur à la faculté de dorer dans la nuit,
Dormais-je ? Dors-je ? De blé et de maïs,
Toute la part du soleil au creux de sa jambe,
Et elle usait de sa serpe,
Comme le mineur en haut, corbeau d’un moi.
Que j’avais oublié dans l’air des hommes,
Sur ce lit, elle était âgée de mot,
Moi évanouit déjà.
J’étais âgé de moi.
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L'ennui

22 Janvier 2019

Je me promène en un ennui cosmique. Rien n’a de valeur. Rien n’advient. Quelque chose pourrait porter de la valeur, de l’intérêt, mais quoi ? La chaise roulante. La table. Drieu. Hoffmann. Kristeva. Pas un livre que je suive. L’ennui de lire. L’ennui. Je me promène dans l’appartement. Les pièces se ressemblent. La chambre, seule, m’apporte le réconfort d’un sommeil qui viendra dans quelques heures. Quelques heures. Mais quoi ? D’ennui ! Je fais vibrer les objets en les laissant mornes, à leur déchéance la plus simple, il vibre de néant. Le néant les engloutit dans un frémissement, frémissement auquel je ne porte aucun intérêt. Rien n’a d’intérêt ou pourrait en avoir. Tout est du rien. Je viens de manger. Voilà. C’est ce que j’ai fait de mieux. J’ai mangé. Et je meurs de faim. J’aimerais lire, étudier, frémir. Je voudrais boire, baiser, tuer. Rien ne supporte mon désir. Si ce n’est les petites touches lumineuses de l’ordinateur. L’ennui est réduit à sa cause. La matière. On s’ennuie dans la matière, l’esprit est ailleurs, parti je ne sais où. Je suis un résidu où se dépose minces pellicules par minces pellicules des doses cruelles du rien vibratoire. Le rien de la matière. Seul le sexe est l’apanage de la matière. Sinon il n’y a qu’ennui pour l’esprit dans la matière. Le café déca sert de soupape de décompression car il s’assimile à trois cigarettes sur les trente de la journée. Il fait agir mon corps mou. Dans cet appartement sordide. Sans amis, sans alcool, sans drogue, sans rien. Je clique encore une fois sur l’onglet youtube où l’on peut écouter du jazz. Puis je me ravise. Non, ça sert à rien. C’est encore trop de fois la même chose. Trop de fois écouté. Je suis éculé. Je m’ennuie. Je m’enivre d’ennui. Quelque chose traverse mon corps comme une flèche. Je regarde par la fenêtre. Je reviens m’asseoir sur le divan. Je croise les pieds. Je vais me refaire du déca.

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22 Janvier 2019

bu tes yeux

bu l’organisme

il allait mourir

n’ai pas vu la vie

bu ce que tu rejettes

bu agenouillé notre objet ton genou

il allait imploser debout

bu ton sexe

bu la poésie ainsi

il fallait faire encore mieux

alors j’ai bu j’ai bu j’ai bu

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Ce qui doit s'enterrer

22 Janvier 2019

le plomb des ailes enferme la croyance à l’utilité de la poésie de poids

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L'or

22 Janvier 2019

flotté bas
la mesure
d’une arrête
et celle-ci
s’agrandit
                                   il n’y a pas
                                   de limite à
la poésie qui
                                   s’affirme comme
                                   un agrandissement
nous avons
une mâchoire
transpercée
de vérité
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Mon gosse

22 Janvier 2019

Hasard de la naissance. Soit tu passes ton enfance sur l’île de la Cité, soit à Barbés. Soit entre les deux dans le 11ème ou 12ème. Tu peux commencer à Barbés et finir sur l’île de la Cité, l’inverse serait inquiétant. J’ai trop d’enfants qui me courent dans les pattes, je ne cicatrise pas la vie. Ils s’y engouffrent. Avec Mélanie on habite dans le 12ème et l’enfant, le mien, va lui dégager le ventre dans environs 6 mois. Je promets de lui donner une éducation sordide faite de poésie et de cadeaux qui feront dégouliner ma première tendresse. Je vais être père, et il me dégoûtera, je le sais. Par exemple en tétant le sein droit de Mélanie. Celui que je préfére.

 

Lorsqu’il aura l’âge où l’enfant n’est plus mignon mais passablement casse couilles (13-14 ans) je me tirerais et laisserais à Mélanie la garde. Je le prendrais un week-end sur deux. Y’aura une chambre pour lui à l’étage, je le laisserais jouer au jeu vidéo ou regarder du porno. De toute façon qu’est-ce que je pourrais bien y faire, en 2030 le mot jeunesse aura une connotation absconse, ils sauront tous les secrets de la sexualité (rien d’érotique jusqu’à la pénétration) et auront mille et une façon pour se divertir, désintégrés ils n’existeront plus qu’en un avatar religieux et informe, l’icône F de Facebook aura disparu à l’avantage d’un sigle d’une multinationale indienne et je lui conseillerai de choisir chinois première langue. Pour collaborer pendant l'occupation. Puis je me lasserais de lui, le laisserais à Mélanie le plus souvent possible, pour enfin me retrouver seul, vidé et serein.

 

À 40 ans il reviendra me voir. Me traitant d’égoïste. Je lui répondrais avec orgueil que je ne voulais pas d’enfant. J’aurais entre-temps été ruiné par le rachat de ma PME par les derniers consortium américain. À 70 ans je me pendrais dans un appartement à Barbès comme quoi on peut passer du 12ème à Barbés. Et ce reste de pays en voie de sous-développement que sera la France.

Mélanie sera morte, toutes mes femmes seront mortes, je n’aurais plus que ce gosse devenu adulte, imperméable et insensible à l’irrémédiabilité du suicide d’un père devenu étranger tellement il fut lui-même distant et méchant à l’égard de son fils.

 

(…)

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La chute mouillée

21 Janvier 2019

Jusqu’ici le doigt n’était pas mouillé.

Puis il y eu la chute.

(Ou l’entrée ?)

 

Enfin l’homme désespère

Et c’est bien

Car à trop croire les anciens vers

(Antique ou latin)

 

On se met à rêver des gouttes d’or

Sur le Kenzo

La parole de Quintilien

 

Boue Rhétorique

D’un journal qui s’hasarde

À une critique de Dieu Houellebicque

 

Déjà Drieu dans le dindon

Avait farcé le pardon

 

D’une France qui se réduit

Peu à peu à une phrastique

Et c’est désespérant de comique

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