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Articles récents

Le fantôme

14 Janvier 2019

Au loin la fenêtre de l’appartement d’une jeune fille allumée, elle est la fenêtre, allumées ; j’insiste… Elle m’allume. Je la connais. Trop. Je regarde presque tous les soirs danser sur de la grosse techno des années 2000, j’entends d’ici le bruit. Elle se dandine, bouge son cul dans tous les sens. Je remercie la perdition d’en être le spectateur. La musique est belle. Grosse et belle. Comme la queue de Teddy Rinner. Je l’appelle, je fais des gestes dans tous les sens mais elle n’entend rien, elle est au paradis. Comme le note la chanson de Cookie Dingler : c’est une femme libérée. Parfois je la vois se pencher sur son bureau taper un rail. La fenêtre se trouve à peu près à 200 mètres de la mienne. Elle est blanche comme du savon de Marseille, elle aurait pu être une beurette. Comme une prune. Ç’aurait été aussi excitant, voire plus. Enfin je sais pas. Tout ce que je sais c’est qu’elle est méga sexy. Je ne connais ni son nom, ni là où elle travaille, ni ses amis ou ses parents. Je fais la vigie le soir vers minuit et je la vois. Personne n’est jamais avec elle. Pourquoi ? Moi je pourrais être avec cette femme libérée. Je l’appelle Claire dans mes pensées visqueuses. Je ne la reconnaitrais pas dans la rue. Son endroit, sa place est nettement délimité dans mon cerveau : ce petit rectangle allumée au sixième étage.

C’est ma petite récompense en rentrant du boulot (je finis tard). J’aurais pu m’acheter des jumelles mais je n’en ai pas besoin. Claire n’a pas de visage, elle n’a qu’un corps et de la sueur.

Claire s’anime à partir de 23h30. Elle allume Basshunter et c’est l’extase. Parfois je m’allonge sur mon lit je n’entends plus que la musique au fond de l’être et je me masturbe l’être. Je m’endors la fenêtre ouverte après avoir jouis. Avec toujours au fond de moi cette clarté.

Je crois qu’il faut que je me trouve sérieusement une meuf. Ou, ou alors je reste avec cette horizon fantasmatique qui me fait trembloter comme si j’avais un peu froid. Un jour peut-être que je la baiserais. Peut-être qu’elle se suicidera (trop de cocaïne) avant. Alors que faire ? Demain je m’achète un mégaphone et je la hèle, espérant couvrir David Guetta. Me répondra-t-elle ? A-t-elle au moins une voix ? Une sexualité ? Je vois jamais d’autre êtres qu’elle dans cet appartement. Le décor est simple, il y a une table blanche avec tous les soirs de la coke dessus. Un canapé beige deux places. Je connais tout ça. Trop. Et une grosse chaîne stéréo Bose ©, blanche aussi. Je sais tout ça. La journée elle n’existe pas. Elle ne se montre pas. Ou elle dort pour se préparer afin d’être au top pour moi le soir. J’aime Claire.

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Logique de la discussion apaisée ou le principe du tiers-exclu

12 Janvier 2019

Avec mon pote on était pas d’accord.

Alors on a dit que c’est la faute de l’autre.

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Trouville

12 Janvier 2019

J’aurais bouffé du pâté pour chien pour elle si elle me l’avait demandée. Je crois que son ascendant sur moi, ses seins, ses côtes, ses mains (ses si belles mains d’humaine) ; tout m’affectait d’un enivrement sexuelo-masochiste qui ne redescendait à la sobriété qu’après que l’océan ne soit revenu à marée basse, c’est-à-dire lorsque j’entendais les cris des mouettes de Trouville qui le matin mangeait les crustacés qui avaient raté la redescente d’acide iodé, après une longue nuit sexuel interdite, fulgurante et insatiable de beauté divine qui en elle-même était le dieu au Premier Commandement me disait TU L’AIMERAS ET TU FERMERAS TA GUEULE.

Homme libre toujours tu chériras la mer, la mer est ton miroir, tu contemples ton âme.

La mer et Elle c’était bien ; c’était pas assez je ne pouvais pas aller plus loin. Je fermais ma gueule.

Une nuit je me levais pour fumer une cigarette, vers une heure ; je me réveillais depuis à peu près un an toutes les nuits à une heure, c’est cinglant ça force le cerveau à abréger le rêve, ce qui est par ailleurs assez étrange, car ces rêves dans tout leurs déroulements et leurs formes se finissaient exactement au bon moment. Une heure n’est pas le bon moment de l’arrêt de tous rêves ; bref j’ouvrais la fenêtre et avala ma première bouffée. Le ciel était nuageux, les étoiles indistinctes. Quelques-unes perçaient pourtant. Je croyais reconnaître l’étoile du berger. Enfin j’y connais rien en étoile.

Comme dans la chanson de l’autre là, je lui remontais le drap sur elle pour pas qu’elle n’attrape froid, nous étions en automne, le vent rentrait dans la chambre et notre virée allait s’achever deux jours plus tard.

Quand nous nous réveillâmes ensemble après un léger coït pas fabuleux nous descendîmes prendre le petit déjeuner.

Elle avait l’air morne des gros chiens dont on a l’impression qu’ils font toujours la gueule même lorsqu’ils sont excités. Je lui demandai ce qui allait pas. Elle fermait sa gueule.

Ça me faisait chier car je savais que quand elle faisait la gueule, je m’en contaminais vite et je me fermais aussitôt.

Mais il nous restais un jour et demie a Trouville avant de reprendre la voiture pour Les Lilas, alors j’obtempérais car mon surmoi, celui-là qui calme les passions tristes ou joyeuses voulait tout simplement que la fin du séjour se passât correctement, pour ne pas en avoir de mauvais souvenir.

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Les laveurs de carreaux maliens

11 Janvier 2019

Je suis une tour de contrôle sous morphine. Je vois le 29 Bobby Story ça va ouais enfin à part que je suis dans un hôpital à Vendôme avec on se double fracture péroné erroné qui vient mais carrément un message bravo tu as tellement après je t’appelle d’appareil pour développer et je te dis FaceTime Y vendrait il est grand d’après toi mon seconde ça se casse ses soucis causés mon appareil toi et connais bien en fait et de vous Paul ou Adrien paragraphe suivant habitant avec sa d’accord OK si Obama j’ai dimanche à tous pour le maintien c’est pas d’enfants aussi je poste s’est voilà aller voir un pote et Adrien de toute enfance est et puis premier soir chez le twist et le cassage en gros donc se partir de quatre jours et là je repars à Paris aujourd’hui y’a cinq minutes de samedi me cherchant voiture je le patronat ouais ça va se capter en vacances la présente toi qui viendras chez moi suivre déplacer ça danse tac tac tac va voir ma chérie en s’appelle Olga journée je jeudi 11h11 = d’accord OK et toi salut non seulement c’est passé ouais c’est alcoolisé lol d’accord et Samir comment ça va de moins place à ton honneur ce mercredi jour j’en profite toi de voir les trouve très bien comme tu veux sur mon mur sur mon mur Facebook de son blog ouais je t’appelle ce vendredi ou samedi tout, mais vaguement. Une tour en forme de vagin. Molle et agréable. Des objets comme le chirurgien orthopédiste ou des poèmes de pizarnik m’arrivent dans la gueule. Je ne comprends pas bien. Ça parle de plâtre, et poupées. Je n’ai plus mal à la jambes. Je veux retourner à Paris. Sentir le carburant. Me laver d’eau mousseuse des laveurs de carreaux maliens, misérables et pourtant propres.

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Saby compressor

11 Janvier 2019

Je crois que je l’aimais. Ça vient de loin mais je crois oui. Comme quelque chose que je récupère aujourd’hui nostalgiquement d’un amour précis mais lointain. Des brumes entachent cette relation avec Saby, avec Jul je crois bien qu’on était dans un café rouge. Des luminaires rouges. J’étais en up et en up tout est possible. Althusser ou de grands patrons d’entreprise sont bipolaire. En up est boom tout se fissure, tout est simplex on défonce toutes les portes, on parle à qui on veut quand on veut, pour rien parfois, pour un peu plus souvent. Là ce fut-elle. Je disais à Jul : on fait un concours de drague, celui qui baise ce soir remporte la victoire. Je m’étais empressé d’aller parler à cette fille un peu ronde mais avec de beaux yeux et ma foi une belle poitrine.

Elle était allemande. Je baragouinais quelques mots de ce si lointain anglais de lycée. Finalement je lui laissais mon numéro. Up. Jul remporta la victoire quand même, mais moi je m’en foutais un peu. En fait j’attendais qu’elle me rappelle toute la soirée.

Le lendemain matin elle m’appelle, elle m’explique qu’elle est en Erasmus de troisième année de licence de lettre.

 

Quelques années plus tard, après deux séparations, nous avions décidés de tenter nôtre chance une dernière fois.

J’arrivais à Frankfurt, elle m’embrassa sur la bouche. Ok, j’étais d’accord, je signais : la relation était donc remise au point de départ du bisou dès la gare.

Par ailleurs sale gare la gare de Frankfurt. Ils ont beau avoir des buildings, MainHattan comme ils disent (Frankfort est sur le Main) ça puait la drogue encore pire que gare du Nord. Les shootés au crack, les héroïnomanes côtoyaient les Relay © allemands où des gamins demandaient à leur maman d’acheter un magazine pokécrack. Bref c’était méga glauque.

On arrivait dans son studio à côté d’une fac de prêtre, un séminaire.

Je n’avais pas pris de drogue

 

            J’avais repris la morphine, comme une femme c’est-à-dire par faiblesse et elle était partie, encore une fois, de Paris. Elle m’expliqua un an plus tard qu’elle était avec Vincent le barbu.

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9 janvier

10 Janvier 2019

 

Tu sais depuis quand ça ne va pas bien ? Depuis que j’ai failli mourir de convulsion épileptiques après avoir pris 30 cachets de Tramadol © dans la salle d’attente de mon psychanalyste à Sainte Anne. La symbolique est grosse comme une merde. Je montre que je me tue là où est sensé me soigner ma mère, mon père, mon petit frère, des amis, des petites copines, Dieu ou peut-être même un dealer. En un bon gros transfert, pourtant je ne voulais pas mourir – je voulais me défoncer. Au bout du 5ème je ne sentais rien et tout est allé très vite, j’ai tout gobé, mon inconscient a bien rusé, je voulais bel et est me crever dans la salle d’attente de mon psychanalyste. 6 crises d’épilepsies plus tard et deux jours d’un lourd sommeil je me réveille heureux. Ça va pas bien depuis ce moment-là. Il y a un an et demie. Tu t’es rendue compte que je pouvais mourir avant toi ; souffrir certes, mais ça tu l’acceptes. Mourir, impossible, ce serait trop douloureux ; tout ne va pas pour le mieux pour toi mais je pense que cette simili mort (le pronostic vital était engagé) t’as fait définitivement changer. Tu as dû te dire et avec raison qu’il fallait que nous nous séparions car comme Camille et Sabrina tu « n’en pouvais plus ». Comme je te comprends. Personne ne m’a dit tout ce que je t’écris, ni Faucher, ni papa, ni Kahwati. C’est moi qui le pense. Je le pense avec de la peine pour toi.

Tu ne vas pas mal qu’à cause de moi, mais j’en suis un des principal responsable.

Dès lors je vais essayer de faire bouger les choses.

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Publié depuis Overblog

10 Janvier 2019

j'étudie la position de mes côtes

j'étudie l'ivresse de mes ongles

j'étudie la clarté de l'obscur

j’étudie le parlé juif

j'étudie le structuralisme

j'étudie ta mère la pute

 

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L'amour et la bite

10 Janvier 2019

ET BOOBA LE BAOBAB SA BITE GRANDIOSE COMME IL EN FAUT

 

 

3ème poème à Sarah

 

extraits du corps

adulte sa peau

nous voici verticaux

sous l’étoile

 

presque peaux

presque plages

presque sexes

presque chairs

 

plaie dépliée pour s’y faire

langue

tu souffles

tu piques

tu fais

 

la ruche est vivante

 

les mots

les mots déjà

 

faune

flore

presque dieux

est-ce clair ?

 

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Ma soeur la vie

10 Janvier 2019

tu seras celle qui me branlera

en me parlant

et ce sera agréable

et ce ne sera ni la mort

ni le destin

ce sera la proclamation de la vie

de la vie

oui

 

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Journal

10 Janvier 2019

J’ai lu entre le métro Ledru-Rollin jusqu’à la gare Montparnasse et hier La Maladie de de Mort de Duras. Intrigué, presque mécontent, je ne comprends pas tout de suite… la mort… la femme. Vous vous dites qu’elle est belle. Elle est belle, je n’arrive pas à attraper le sein de la forme-fonction que Duras avait annoncée, développée dès la première ligne. Mais cette absence de tour de magie logique qu’opère le reconnaissable du style dans un énoncé précis, romanesque ou poétique n’avait plus lieu d’être. Il n’y avait pas de style. Seulement le style. Et cet homme, et cette femme mourante de ne pas mourir. Et lui de la troncher, troncher en étant malade. Ne rien voir. Ou tout voir sinon rien. Ni la chatte, ni la mer noire. Les Parques assombrissent et justifie tout le style  tout en cette apposition : Vous ; Vous la voyez, vous lui faites l’amour. Vous êtes en train de mourir.

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