le juif et l'ashkénaze beaux
Je trouve que je suis beau
Je trouve que je suis beau par ce que je le regarde dans le miroir
Le miroir ne me difforme pas
Et dans le miroir je vois un joli visage
Je vois un visage
Un visage d’ébène
Je vois aussi et dès lors ton visage est beau
Un visage beau et resplendissant
Je me vois quand je suis toi
Tu es beau comme le noyer
Tu es beau comme l’amandier
Tu es beau quand je suis toi
Je trouve que je suis beau
Je le trouve sérieusement
Le miroir ne difforme pas il accélère
Comme je suis toi je suis beau
Je suis infatigablement beau avec toi
Dans toi je suis beau
La beauté a un espace où elle peut s’épanouir
Tu es beau tu es maigre
Je suis beau je suis allemand
Tu es beau dans le miroir de ma salle de bain
Tu es beau comme moi
Tu es beau dans les douches
Tu as de l’acide sur toi
Tu es beau dans l’acide
Je suis beau tristement
Tristement je gratte
Tu n’es plus beau quand tu te grattes
Tu es dans une boîte
Tu es sur TF1
Je suis beau mais tu ne l’es plus
Tu as peu de place pour te nettoyer de toute cette crasse
Tu a les cheveux de cendre
J’ai les cheveux blonds
Je suis beau dans le miroir
Le miroir me renvoie mon image
Et je crois que le miroir ne renvoie plus d’image de toi
Le miroir a perdu de sa précision
Le miroir est mort
Et je reste beau
Et tu restes absent
Publié depuis Overblog
quel est ce lieu
où la naissance nous écoute
nous rapatrie à l’extrême possession
cet avoirqui passe du corps au bois
comme les corps d’animaux qui soutiennent l’insuffisance de notre chair
existe-t-il des lieux où l’horizon est une frontière
où l’horizon n’a pas lieu
et nous carnivore d’air
c’est vrai, le blanc suffit.
Pas besoin de contraste sur le sentier représenté en son origine
forclos dans le tableau monumental
des pingouins
de mystère
bonne eau gazeuse engloutie par un dieu
un ministère.
j’en reviens à la terre
encore à toucher les yeux
des seuls virgules
hachant le texte dans une ronde de nuit
la seule qui donne naissance à l’écoute
au premier souffle qui s’écoute
au premier lieu
LE CHEVAL ROSE QUE JE MONTE
Je mange la moitié de la terre
J’en laisse l’autre aux vers
Un cheval rose que je monte au sens figuré du terme
Me demande pardon
Je lu dit c’est pas grave
Ça devait être toi
Petit cheval rose
J’avale la moitié de la mer
Je laisse l’autre moitié aux dauphins
Par ce que je les trouve mimi
Un cheval rose que je monte au sens figuré du terme
Me demande pourquoi
Par ce que ça devait être toi et pas un autre
Il retourne manger du foin
Je retourne à ma masturbation poétique habituelle
Lorsque j’ai fini
Je reviens dans l’enclos et lui dit qu’il va encore passer à la casserole
Il pleure
Ses larmes sont roses comme lui
Tout est rose chez lui
C’est un cheval Lolita
Matzneff aurait aimé
Bref je le monte encore
Ça prend plus de temps que d’habitude
Il subit
Des fourmis dans les jambes
Et je me compare à un grand cycliste dopé
La fable sire Veyrac c’est
De vous montrer qu’une mexicaine
Comme un cheval rose
Vous procure le même plaisir
Faut juste pas se faire chopper
note
Il faut dire non pas quoi mais pourquoi
Réfléchi
« Rien n’a eu lieu que le lieu » / Mallarmé /
Le poème est retourné sur lui-même, il est néantisation à défaut de suicide, destruction absolu, acte absolu, il prend la forme d’un scepticisme poétique. Une annulation interne du poème. Un discontinu qui va et vient sans revenir avec sa négativité : « la rose absente de tout bouquet ». La rose est néant phrasé par le poème et le bouquet réceptacle insatiable de la mère que l’homme-Mallarmé admet comme forme originelle et amorphe. C’est l’Idée, c’est-à-dire ici la rose, qui manque puisque le Néant est l’unique solution au conflit du langage se parlant lui-même – le poème parlant du Poème.
note derrida
la vie est survie
Note psychotique
L’homme naît, le hasard avec. Sans l’homme il n’y a pas de hasard. Il n’y a qu’une suite de causes. Et donc, si on se suicide on rend à l’être sa pureté. La matière se retrouvera matière.
Le manque
Se doucher, se laver les dents, écouter le café se faire, allumer sa première clope.
Y a-t-il un concept pour comprendre tout cela ?
Court-métrage
45 PREMIÈRE SECONDES :
Au loin s’établissent
Des perfections
« Je vous donne deux heures »
on sait plus trop où se trouve le mot. Pas sûr les gens, de leurs tropismes.
Puis ça barge, ça coagule comme le réel. Ça
chuinte on ferme les yeux : les cils couchent ensemble
C’est ouvert, on y pénètre, la langue sur la ligne est ivre quand on a
peur.
Voilà ma chatte
j’suis pas un mec
/ temps /
cet os
ce vibrant dans ma chair.
loin d’elle j’ai sauté de moi jusqu’à l’aube.
(y aurait-il des formes ?
non qu’elles soient niées et pourtant
arbre et arbre).
Vos fusils avec minutie mais le réel
non qu’ils soient niés et jamais
que seul ce cœur
cette imagination
en collages
et j’imagine que tu aimes pourtant
cet os
ce collé dans ma chair.
se retire mais est-il perpétuel
une fois le poème une fois le tir
une fois l’élégance c’est
décrire
mais encore ?
mais rien, un faible vent.
SCÈNE DU DRONE PUIS DE MARJOLAINE JUSQU’À CE QUE LEMAIRE RENTRE EN APPELANT AU THÉ
et c’est là précisément
là dans là
le coin du là
ton refus des peuples
j’arrache une dent à ton sexe
dans l’angle
des mots crachent éructent jettent du sel
aux yeux de l’assassin
des exactement
des presque-là
rien de sinueux faire sinon toucher l’os derrière ta nuque
ce sens brut de ta nuque un poisson
qui brûle
des collages d’aliments dans mon oreille contemporaine
ta bouche une table
j’y mets alcool et couverts
puis nous mangeons l’infamie
la pierre
et son espace
le boucher a une idée qui lui échappe
alors qu’elle le creuse
le boucher te veut te tease te cogne jusqu’à la juste mesure
et l’on sait que l’on accède à l’indépendance par le rythme
diriger puis scier construire dans le champ vide
un ciel se vide
descend la violente remarque des mots tels que
thé, Marjolaine, assassin
que je te rends pour que tu me regardes
encore une fois
dans le là de la crevaison de l’être
qui se distribue par son souffle
dans les moments accordés soufflés à l’oreille du boucher
dans l’il y a primordial
le là de toute chose
Le vers
S’il y a folie
Il y a rougenoir
S’il y a démence
Il y a ingestion
S’il y a défécation
Il y a eu trou
Un ver fume une cigarette