Sur Cézanne
« N’est pas fou qui veut ; et même n’est pas incomplet qui feint de l’être » Suarès
La demande de Cézanne est un anti-protocole, bienheureuse maladresse de Cézanne, heureux péché qui a sauvé la nature. L’individu aura toujours le dernier mot. Pour ce qui est de l’homme cryptocubique la demande était gigantesque, voir microscopique lorsqu’on pense deux séc à la demande que le silence prévient de quelques pommes amoncelées sur une table. Je veux, je désire. Je désire la foudre patiente du long mot qui s'écartèle dans la plénitude de la couleur apposée ça et là de bleu au contour des fruits qu’une main gaillarde à fait surgir du néant de l'impressionnisme et de ses vagues confusions de l’atmosphère.
De terreur devant Rodin, baisa ses pieds avec son embonpoint et son haleine de peintre fortuné d’un père banquier sentant le saucisson et l’ail provençale. Rodin lui dit tout de go de se redresser, n’est pas accepté dans sa servilité qui veut.
Enfin, que serait la philosophie sans cette nappe de sens brut qui venait percoler le devenir de la philosophie de l’art en ce siècle finissant. 150 poses pour une croûte ? Ou une croûte 150 fois remise sur le canevas ? Scintillement d’une preuve pour l’amour qu’il porte à sa femme ou au loustique Emperaire.
Lieux et destins de l’image, inutilité des voûtes, corridors, espacements, utilité de la matière au lieu et place du motif, genre à étudier : personne n’a gravé dans la conception des sensations organisées mieux que Cézanne la place de la matière. De laquelle aurait pu échapper l’intériorité et des masses et des raideurs dans les lignes et les volumes, réduction du spectre des couleurs pour régner sur la toile avec le moins de contraintes a priori.
Titre
L’OPÉRA D’UNE SITUATION
Un enfer
Abrégé de milliards de couinements de petites salopes
je le lis dans les draps kune sale peireire
imaginez donc le grand constat à peireire@ moyen de soustraire la vache
au vœu du siel
éternuer de sang par les lèvres
vomir de l’intérieur tampax le poix
et j’ai des écoutes attentives la nuit le jour le soir l’après)midi(
vas
tu ne me tueras pas
tu changes le silence
et je change mon silence
et tu changes les mots
et je charge l’absence à être
moyen d’y parvenir à ce petit fruit indiciel
kune kune
wazo kune panthère - Ô nuit noire
exclamation ciel splendide de milliard d’unités distinctes et j’avale
le sage promontoire de la lune kune salope a fait jouir
voilà la voie lactée et je ne mens pas pour des bagages splendides exposés
dans le met de ny
jamais je n’aurais osé me penser poète lorsque j’affrontais la sexualité
pour moi tout déviait vers l’asymptote rythmique
nul condition ou que des conditions de paranoïa
puis elles kune ont jouis
j’ai fait jouir
j’ai écris et pénétré
le sens de l’horloge
Orlof
maintenant le sac poubelle est vide
reste les os de la panthère – Ô nuit noire
viens caresser la sole meunière
puisque jesuis jésus
puisque tu es la vierge
le beurre fondu dans les recoins du film Ratatouille
maladie de peau nyctasalope je mange mes dents me poussant encore dans les fières gencives
nul n’a porté plus haut le drapeau de la pésie
la pésie est une maintenance ordinaire entre le jaillissement du sens et la rétractation du sexe
la pésie est lol
maintenant attache moi
et reste tranquille
fin moyenne – Ô grand lol accouché
Prière aux handicapés mentaux exterminés
sur ces corps répandus
auxquels le signal de l’envol de la raison
vers elle-même n’a
pas été et jamais plus ne sera entendu
l’horizontale dans la taille
de ces corps imprévus
sur tant de tissus déployés, leurs fatigues
désir de comprendre… comprendre ?
sur cette cour vide où quelques-uns aurait su dans les larmes
cellent qui ne livrent aucun secret ?
je vous promets
à jamais la plante insomnieuse
qui revient en vous par vous
qui tisse un tissu déchirable
se résume à l’étoile froide
où vous voyez le signe du pur maintenant
détruits de ne pas avoir accepté
anéantis puisque derrière vos trois vitres
il y en avait une quatrième
mendiants de cette cage de hasard
si dans cette légèreté soudain le poids prenait corps
bien
vous avez depuis toujours oublié vos habits
oubliés votre poids de douleur
et si quelque douleur vous ont dépassés
dans cette hauteur plus haute
ou plus basse
sans plafond ni sol qui ne soit le froid
lits-horizons vous
verticales sous la nuit
sommés de quitter asile et famille
pour rejoindre le domaine
d’une autre nuit
ou d’un jour écrasant sans comprendre… comprendre ?
je vous dois de vous donner l’heure…
mais
il n’est pas d’heure
pas d’espace
ni corps ni habitat vôtre ni perdition
seulement des morceaux dont vous ignorez le destin
langue s’épaissit de vôtre mesure entière
coupé… tranché…
Et la nuit toujours maintenant serait-elle soudaine
puisque vous n’avez rien eu
rien reçu
sinon ce pur maintenant hagard
et vos yeux détachent l’invisible
du tout-proche
du contact sur le mur
il y a dans votre chant
un partage
une lame qui nous parvient
et ceci dans n’importe quelle circonstance de notre vie
le sourire
le votre
devant les fusils
attachés à votre corps chaud
de ne pas savoir
le froid
vous qui êtes dénudés jusqu’à la moelle
dans les ombres et leurs voiles
tout existe à l’entour
et personne pour vous croire
ainsi votre équilibre vous marchez
comme des machines
en votre battement d’instant et de déclin
la chambre
vous y pénétrez
vous espérez l’eau
vous souriez entre la lumière et votre image
grâce de mains plus présentes
vous avez toujours été plus accueillis
par le sens
que nous
ne nous trompons pas
grâce de votre esprit plus présent
que nos mains sans paumes
vous secouez le monde
(si être était l’oubli
de tout ce que nous sommes – en pensant ?).
À Samy
tout entier je me renonce ici
l’espace translucide de mon corps métissé – est-il de la vie ou de mon esprit ?
j’accumule des parties prenantes tout en satiété
j’élimine les bretons et prend leur poésie Carnac
des dolmens tout entier je me renonce ici
qu’ils érigèrent d’un commun accord avec la voie percée de nuages
lis mon texte tu en sauras un peu plus
des femmes dorment dans la chaleur de la chaleur en elle pénétrée
et miaule l’esprit des branches saillies tout entier je me renonce ici
habitué à des attitudes vivantes
la machine a au moins un problème
celle de faire dériver les corps sous le pont Mirabeau
la pierre du pont la pierre des dolmens
roc solide où l’on peut couler éteint d’éternité
peut-être est-ce trop fort ?
la phrase accumulée
les digestions de bisons
steppes sol de silence qui effraie - lune où l’heure est poignée de refuge
tout entier je me renonce ici
nous étions à bord et ils ne savaient pas que l’on était au mois d’octobre
il tournait le gouvernail remplit de papier
et le livre clos et le livre clos
heure lointaine qui toujours sur mon chemin – passa le sien
triste et chaste les femmes mourraient par milliers à bords elles ne savaient pas que l’on était au mois d’octobre
tout entier je ne me renonce ici, encore.
puis tu te réveilles
tout enveloppé aux minutie de ton état tout autre
aux chemises blanches et au coussin
tu risques l’hiver à la saison-méthode
tu recrutes des toreros au sein de l’injustice du régime de l’alcool
tu t’en remets à eux comme si tu leur ouvrais ta paume
jamais plus réponse définitive méthode souhaitée
nous étions une dizaine à bords et ils ne savaient pas qu’on était en octobre
tu choisis le lieu de ta blessure pour la deviner manque innocent
oui je viendrai derrière les barreaux pulsionnels et le chaste passa le sien
ainsi parménide ainsi poésie ainsi peu de livres mais grande accoutumance que de cela aussi toi-même tu te repais marque innocente
minutie réel prends la gauche puis la droite et va tout droit
tu es ivre en quelque sorte tout mouvement été toile de sang le cœur dicte
exsangue
un chant
et nous pleurons la perte de l’incrée
parmi nos livres nous chantons
et tu m’as dit « mais oui c’est joyce »
voilà que des gaz incolores nous inondent le cerveau
mon enfant
et toi de sauver ta peau
oui je viendrai aux secousses de la roche blanche et asthmatique
accroche un violent coup de poing dans le ciel
ni amer ni fini
tu peux le concevoir comme puissance de la seule rime concise
prémisse
anaphore
métonymie
oui je viendrai avec dans les mains ma neige
l’hiver manque
le jour manque
l’alcool manque
la neige le soleil et la nécessité
pourvu que tu ne tombes pas dans le cercueil des amérindiens
" ces couleurs cèlent
des formes recluses
création docile, résignée"
La brouette
la brouette fait un songe et tout ce que j’ai vu
m’échappe – Un sens
subsiste : oublié
les cailloux noirs de la plus petite estime de l’auteur que de voler aux autres
brouette je dis brouette m’échappe
le sens n’a pas les moyens de parvenir à la surface de l’affectif hurlant
brouette mal passé par le trou.
air soufflé alcool justement inaproprié en toute circonstance même l’ombre de mon ombre – Toi, tu ne m’a jamais abandonné ; l’alcool est un phénomène antérieure au sens – avoir un enfant – je ne suis plus sûr de rien
bien
la brouette fait un songe remplit de cailloux noir esclaves du temps nocturne
et de la facilité qu’ont les pédés de demander de l’aide
m’échappe soigneux privé pour aller en jail non que je sois pédé mais je suis jeune
de la plus haute escrime cette quête incessante ressasse les pourtours méditerranéens je feins le retour de Calvi je joue aux échecs je sais y jouer
subsiste le : oublié et tout ce que j’ai vu m’échappe – Un sens
subsiste je suis overclean je puise le baiser sévère
le brasier flamme occulte
esclave féminin rien n’a d’autre priorités purulentes que d’aller au supermarché je
sens que la
brouette songe les cailloux noirs qu’elle transporte dorment
ainsi va la nuit courage
limon
verdure
juste enfer
ver sur le lit
jeté dans le monde
Anoushka
Anoushka
j’ai oublié les clefs dans la voiture, l’instant sera mon interprète
je vais m’abonner au magazine le matricule des anges
et l’aurore s’incline sur ma trace
demain je verrai bien s’il y a urgence pour l’anaphore
j’ai les clefs elles sont dans ma main
et le temps s’est réfuté je lirai des articles de littérature contemporaine
tout sera tranquille et bien mis
population et trisomie quatre arrêtes pour un carré trois pour le triangle
combien pour l’adolescente ? elle ne lira pas.
méprise si formidable donc l’anaphore n’est pas insituable dans l’espace précipité
du poème
je lirai des articles et le temps s’est réfuté
j’ai bien un enfant oui sûr de ça
brève est la couleur à l’aune du regard
c’est elle elle ne me lira pas mais j’avais les clefs dans la main
j’ouvre la porte arrière c’est encore un nourrisson
l’instant est mon interprète je lui dit que je l’aime elle n’a que six mois
comme un guarani je pose des ponts sur les rivières
afin d’accueillir sa phrase, je la sors de la bagnole je la prends dans mes bras nous montons dans l’ascenseur dont l’annonce du cinquième étage est une probabilité que je ne néglige pas nous arrivons au cinquième étage elle est dans mes bras ronds
ma mère est présente à l’intérieur de la méprise formidable si formidable elle dit « bonjour ninoush » nous rentrons
je me suis habitué à porter l’eau sur mon dos cible silencieuse
les ponts sont construits elle commence à parler pas d’inquiétude
comme un guarani je m’occupe de son arrivée au monde
je lui donne le biberon je n’ai pas de problème avec ça ça ne me dérange pas je fais acte de parole en lui bouchant la bouche pour la nourrir
elle voit dans l’éclair d’un regard que je ne suis pas quelqu’un d’immédiat
Elle sent l’Enfer
nous ressortons tous les trois au parc « tout le monde prenait l’air
De trouver ça vivable
Je décidai donc de ne rien dire
J’appris à vivre heureux parmi les miens
Je ne me connaissais pas d’ennemis »
brève est sa couleur à l’aune du regard
y repenser déjà dérobe l’instant
elle est blonde blanche petite
je prends un coca elle dort dans la poussette
le problème des clefs n’est plus de mon ressort
tout ce que j’ai vu m’échappe mais un sens
il y a un sens
alors je retourne à l’objet
indiqué plus haut
fille blonde blanche petite
m’échappe en dormant je m’endors à mon tour
inaugural
et l’espèce humaine a compter il y a six mois une addition
c’est le rêve
la couleur sa couleur l’instant sera mon témoin
je la regarde je vais m’abonner au matricule des anges
elle ne me lira pas
Baudelaire et Supervielle
le régime injuste de la poésie
Seul est le régime injuste de la poésie. Injuste car déplacé, et cela à chaque instant. Pizarnik cherche l’aube, je cherche le mouvement des petits crépuscules ; Allez ! Ce n’est pas la poésie qui rabote, taille la vérité : c’est la vérité qui use de son charme navrant sur la poésie. C’est à posteriori que se trace le champ. Lorsque l’on est heureux de la Fabrique. A chaque instant une césure de l’image, image instantanée, collée et horizon fixe. Alors le mouvement des petits crépuscules sans envergure. La vérité draine le faux, et c’est l’absence des signes et balises qui produit la poésie : elle, doucement, protège le Nom.