À mon grand-père
On était dans le train. Ça
Fonçait à 300 km/heure. On revenait de chez mon grand-père.
Avec elle. La fille sensible. On été allé au Leclerc en vélo, ç’avait été une sacrée histoire. D’y aller, de prendre ce qu’on voulait, autant qu’on voulait. La seule
Limite était la taille de nos sacs à dos. C’était comme d’aller dans la caverne d’Ali Baba
On était revenu, c’était le week-end. On pensait déjà à Paris. Mais bon
On s’en foutait un peu. On était bien. Dans la maison de mon grand-père. Le pavillon plutôt. Le genre de pavillon qu’a pas l’air d’être méga cossu mais qui est un vrai foyer depuis que je le connais. Mais
C’était bien. Ces 5 jours. Sans mon grand-père.
Mon grand-père n’était pas là à ce moment là. Ça veut pas dire qu’il était mort. Non
Il était en Angleterre voir son ami Bob. Un ami d’enfance. 60 berges d’amitié ça tient en respect. Nan ?
Au moment où j’écris cela il se fait vieux maintenant : 80 ans ça use, ça use la corde.
Avec la fille sensible on était bien.
Puis mon grand-père, bah
Il était pas mort.
Et ça je ne l’oublierai pas.
Ce moment,
Avec la fille sensible,
Chez mon grand-père qui n’était pas mort. Comme s’il était un peu là.
Par ce que peut-être que c’était l’automne et le froid et les feuilles qui pleuvent.
Et puis les pleurs le soir. Et puis les petites attentions qu’on se faisait l’un-l’autre la
Fille sensible et moi. Mais là où j’écris, dans ce train qui fonce comme un cheval sauvage au galop. Bah je pense à mon grand-père. Mon grand-père qu’est pas mort.
Et peut-être bien que dans une vingtaines d’années, lorsque je relirai ce poème,
Mon grand-père il ne sera plus là. Plus là où il n’était pas là dans le pavillon pendant ces 5 jours. Peut-être que ça m’arrachera une larme. Peut-être bien.
Ouais.
Mon grand-père c’est un sacré gars.
JoJo la fripouille
Là le feu brûle dans mes prières là où coule le don du vent L’image de l’image le feu Autour de moi la chambre
des mots je t’imagine en jaune doré Spectacle inconnu des mariés Ne va pas vers l’aube Attends qu’elle ait répondu à la déclaration de guerre aux poèmes muets Je t’aime comme j’aime l’image que sait l’amour lui-même.
retourne toi et souris moi nuit glaciale Emporte dans ton givre
les restes de cendres du feu de camp Emporte dans ton givre ma
prière au bord de l’âme qui bave de trop connaître Sache concentrer toute la puissance de tes doigts sur ma peau de où l’encre de la mer et
engendrés d’animaux aimantés Des glandes anales en levrette je te retirais ta peau au niveau courbe des hanches à moitié détruites
des noces sauvage avec ma soeur la vie Encore un tandem sans roues ni
pédales Encore la rue de ma vieillesse Je bois.
Mène le son de la vie dans mes veines Sang immonde A plu à ton désir sauvage de prédire la nuit
la
nuit
ne sait pas qu’il fait noir Marche rapidement puis lentement comme si tu suivais quelqu’un demander à un nain la taille de son sexe C’est moi et ton souvenir de toi lorsque nous faisons l’amour Recueille la rouille de mes os Et la mer inexpliquée par les étudiants
en mer Il y a trop à dire.
est ce qui monte le cheval le cheval est ce qu’il sait cheval comme preuve que nous aimons le même chant de la
connaissance du soir Le savon a glissé de mes mains je Il voulait je voulais elle voulait Je voulais pourquoi et ceci n’a pas marché Je vois
notre union comme le désaxement d’une tête qui pivote sur elle-même qui ne suit plus le Très-Haut non et oui et non il faut combiner les mathématiques de la rime Soit tu me hais Soit je te hais Soit je t’amour Soit attaquer le soleil cubique de Turner
Il faut être le prophète de sa blessure et l’incarner Tu résistes à être mon âme âme Où étais-tu lorsque délirant j’ai vu la blessure m’éteindre Surgissante regarde moi à même la chambre d’hôpital Je vois Je
perpétue une histoire dans laquelle tu coules comme le reflet de l’eau sur ton visage Auprès des lettres mortes envoyées parmi Condor et cités inutiles Garde
moi dans la fumée de ton souvenir de nos premiers mois Je survis très bien comme ça À vrai dire il n’y a pas de fumée il n’y a que des corps introduits dans le matériel bonheur d’une Musique
ignore ce que j’écris tu m’as Nouée à tes cervicales dans le but avoué que je les tiennent comme un soldat en Ukraine tient bon son poste dans la guerre trompeuse Dans pas la guerre Donc pas la guerre Si il y a guerre il n’y a pas de soldats il n’y a que des morts Et tes cervicales ont tenues j’ai pris les armes un matin de mars
Que des mains violacées comme l’ombre des mains qu’elles tapotent sur le clavier Vu et voir ou c’est sûr que ça troue l’énergumène poésie Il y a des chambres en fonte dans le coeur des oiseaux et ce qu’il chante c’est l’argent brûlé du désir À moi l’amour dans un sac plastique rendu par la mer.
Carver
Me suis réveillé tôt ce matin,
Ai attendu que la bouilloire se mette à gronder,
Verser l’eau dans la machine à café.
Il faisait noir et je vivais comme au lointain
Orient que le grand soleil commence par éclairer.
J’ai ensuite regardé par la fenêtre et vu des rayons d’or
Je me suis rappelé d’un ami qui s’était auto-immoler.
Et qui criait tout le temps dans la rue qu’il était le roi.
Le genre de démonstration que je trouve
Génante. Comme ses autres amis
Je n’y entendais rien.
Jusqu’à ce matin.
Alejandra
Le jour venant
Moyen
Un moyen
Un accès
Espace au conditionnel
Espacerait celui qui marcherait à l’envers de la nuit
Et si quelques maladies blanches carressent la terre
Ce n’est ni la neige ni la pluie
Cagette d’épicerie où l’on y planque le présent
Attendant l’éclosion
De la bière, du vin
De l’entrebaillement de la porte
Vers la communauté qui peuple tout
Même le creux que laisse aux spectateurs amérs la tragédie
Appelle moi
Au bord du creux
« De quel creux parles-tu ? »
« Du creux de l’ultime, de l’ultime des choses »
Et les os en reviennent pas d’être
Car s’il n’était pas
Ce serait le carnaval au milieu de la tragédie
« Amène moi plus loin s’il te plaît »
Pas si vite le poème ne se termine pas
Comme une phrase cirucle phatiquement
Je continue le poème
Je fais éclater sur les carreaux du 76 rue de Belleville
Le son d’un retour au bercail
Le cours de géométrie risqué
Un cours de géométrie dans une prison
Tourne mal
Les yeux
Les yeux
Dérangent parfois
La matière du monde
Dirigeable
Une vitre opaque de Uber
Un mince filet d’eau au creux d’une montagne
Et nous voilà à peu près rassurés
Les States
Saddam Hussein est mort
Ainsi que
Ben laden
Vous saviez qu’il existait des presques-rimes comme ça ?
Au poil inconnu
Il y a ce poil sur ma joue
Que tu veux toujours extraire
C’est quelque chose dont nul ne connaît l’importance
À part toi
Et moi
Le romantisme anglais
Dans la lente lumière des phares de l’Angleterre
Shelley, Byron et quelques autres crétins
Ont écrits l’avenir