Le miroir et le coeur
quelle différence primordiale
entre ce que je vois dans le miroir
et ce que je suis ?
le dilatement du temps
la largeur de l’espace
l'angle supposé savoir
sous ma poitrine
L’enfant passe par là
Après avoir bée aux corneilles comme un mystique, un enfant passa au regard narquois, et revinrent la honte et le réel
Le stress
Cette incommodité des jours
jamais ne m’autorisera
même si je la supplie,
à un quelconque déclin,
à une anonyme perte de vitesse.
L’étroitesse
Un signe indique
Avoir
Être persuadé
de l’incidence
de l’indic :
(le mot pur)
Qui terminera le tracé
rongé
où la folie caresse
les couilles malades
Avoir
le regard / par le mot
qui fait la ligne
Les noms qu’on se donne en scred sont des montagnes
Nous devrions nous nommer, a-t-elle dit. Toi tu seras Hésitation, continua-t-elle. Je réfléchissais quel nom pourrais-je lui trouver. Elle qui était ma première, mon premier enfant, ma première fleur sortie de mon terreau. Elle me regardait fixement. Cette rose proche du cœur occupée à me déstabiliser. Quand il était évident que j’allais mourir, cinquante années plus tard, face à ce que je ne pouvais fixer et face à elle je lui répondis enfin. Tu seras Le Crayon, lui dis-je certain de moi. Elle alluma un grand feu dans la nuit. Que nous avons nommés à deux Trahison. À deux pas de la plage sous les étoiles les dernières paroles furent énoncées. Don… Vol… Aplat… le râle du livre de l’inconscient, un parmi d’autres, nous relie à quelque chose de plus large, de plus profond, de plus élastique. Le râle d’une femme mezzo soprano se fit entendre, la mer plus large, plus profonde : la Mer.
Par un exemplaire sommeil je volais à ta rencontre. Toi tu avançais lentement, me criant de loin Tu es fou !
Anoushka
Je marche dans le salon à la recherche de ma fille qui n’est pas dans l’appartement
Soudain ma lumière
Je suis fou
La cicatrice
J’aurais pas dû apprendre à parler
Laisser le gros sel sur la viande
ç’Aurait été bien meilleur
Afin que rien ne cicatrise encore
Ne cicatrise rien
Et encore qu’un silence naisse
Et si je le voulais ?
Sur le chemin du retour j’ai percuté avec ma caisse de la mort
Ma grand-mère
Ma grand-mère est morte dans son bain d’une crise cardiaque
Que mettre dans le petit panier de bonne courses
Au bio c bon
Du pain
Des lentilles en paquet de 1kg
Et le poids de son âme.
L’état génial
Il faut beaucoup aimer les enfants
Ô
Oui
Pour être génial.
Car exister est un secret
Une fine pluie au dehors
Gouttes, vent, triste bruit
Ajoute quelque chose à l’heure
Ne dormant pas je m’endors
Au réveil un sentiment vague
De ce qu’est ne pas vouloir
Et vouloir est assommant
Une fine pluie au dehors
Conjuguer l’espérance est violence
De pouvoir faire le tour du petit parc
Sans que la fine pluie m’endorme
Car exister est un secret