EVA DEVERS
J’ai peut-être trop dis Je dans ma vie. Devrais-je dire nous à présent ?
À PLAT CONTRE LE TELLURIQUE
une pensée nous viole doucement moi et
l’artefact de moi-même dans
un adagio mural
ceux-là donnent les murs de silence
aussi, le temps d’une autre ville
je perds, le signe grandit
l’effet d’une nouvelle langue
qui brise et recolle l’attente
quelque chose n’était plus
le plaisir c’est que je suis le soustrait à ce qui est de moi-même
soustrait au jeu ; l’hypermarché
vend des moments
le signe est dans le souffle de la (m)angue
au milieu il
reste un tronc
qui n’est pas
la novlangue
main d’agneau - poème qui boit
agrégat de signes réels / résistance féroce à la suggestion
il reste le prix de ton regard
À TERRE
je me suis tourné
j’ai souris
elle était là
dans la fragrance d’une plume
qui se détend
et s’allonge
comme les lunes
QUAND FAUT Y ALLER FAIR BANDER LE LE CLITORIS
je voulais l’embrasser
à terre contre terre
moment inaboutit
que de se voir se pencher
sans raison sinon l’expression
du visage malappris
C'EST BAVEUX COMME FUCK OFF
semé avant le matin
la bave des malbaisés
la poitrine comme orifice
poursuite des quartiers
lignes vides
semées avant le soir
où la nuit régule les sauts
des physiciens pour pauvres
TA TRONCHE
j’ai dessiné ta gueule
comme ça
sans même l’avoir prévu ou organisé
dans ma journée
ON ENVIE TOUJOURS LES PRÉFABRIQUÉS
Les yeux gras
Le ventre plat
Les yeux éteints
Le viol dans le ciel
tout ça pour rien
moi aussi j’ai
le droit
moi aussi
j’ai le droit
d’être heureux
moi aussi j’ai à
vivre
moi aussi
ALLEZ ON COUCHE AVEC UNE FILLE
où ça va ?
où ça va tout ça ?
ça veut aller quelque part
ça me l’a dit
mais où ?
je sais pas
je veux savoir
où ça va les piqures
où ça va les rides de la jeunesse
où ça va l’amour ?
UN POÈME POUR VOMIR LE CONTEMPORAIN
On m’en veut de dire ça
Que vous parlez sans bouger
Sans rien bouger
Vous parlez
Vous êtes des gens qui ne se jettent pas
Qui sous couvert d’un certain contrôle
Se cachent derriére la couleur de marbre
Vous dégueulez vos mots de vos lèvres statufiées
On m’en veut de le dire
De dire où je veux et quand je veux
Que vous êtes des faux dérches
Que vous ne supportez pas l’absence à vous-même
Non
On m’en veut de dire ça
Vous m’en voulez
De fabriquer un poéme sur votre situation
Oui
On m’en veut de dire ça
Prenez votre corps
Dans vos mains
Et regardez le attentivement
Mais ne dégueulez pas
Je l’ai déjà fait :
J’ai décris le mouvement de ce qui ne bouge pas
ON CONVERSE AVEC MOI, TRKL
Les situations de pathos
Sont vulgaires
Je hais ça
Mon poème est vulgaire
Mon poème est ma petite conversation
Avec ma conscience