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Mais en hiver la neige glisse
C’est un délice d’avancer
Le ciel est bleu, la route est lisse
Comme un poème sans pensée
Poème pour les animaux
qu est ce que souffrir ?
se réveiller en voulant à tout prix se rendormir
ne pas endurer encore une journée, une nuit
de violence envers soi
de souffrance pure
de morbidité
(poème animaliste)
tu as les traits
tirés par le métal
tu es notre matière
notre pain
notre vin
toi à qui la parole s’est perdue
ne l’ignorant pas
la perte est devenue matrice
il va de soi que tu es de l’ombre
de la terre
du nuage et de la pluie
pour nos cultures intérieures
tu es ce qui nous traverse
pour s’évanouir et reprendre
le lendemain
dans le miroir ton visage se reflète
et tu sèmes pour toi seul toute la souffrance
et dans le souffle après être découpé
il ne tombera plus qu’un reflet rouge
dans nos assiettes en argent
et dans celles-là
il n’y aura plus que notre visage de
reflété
tu vas dans le monde comme
nos nourrissons que nous chérissons
comme l’Idéal
tu as
le matin
le mal de la brûlure que le feu
comme le pleur infini d’un enfant
qui réveille en les mères que nous sommes
l’inaudible ou le presque silencieux qui hardiment
fait basculer la crainte en terreur
ce pleur
est pour nous le presqu’audible
mais que
par enjambement d’hypocrites salopards
nous comprenons sans juger et agir en conséquence
nous
qui avons le tribut du monde
animaux des animaux
et toi animal du rien
et pourtant tu consumes le vrai
tu consumes l’herbe et notre reflet
car oui
un jour
l’on te reconnaîtra dans ton feulement
comme origine
comme rune témoignant et du symbole
et du Soleil
et de tout
car tu viens vers nous
craintif ou reconnaissant
nos paroles s’adressent à toi
comme des
lames millénaires
que ne se sont jamais émoussées
même par la moindre syllabe d’une prière
et si
même
l’on avait inventé un son muet
qui te ferait signe
le reconnaître serait pour toi tâche
aberrante car nous ne sommes pas aptes
à donner le beau de ton silence
nous pouvons seulement
l’imposer
car la mort est le seul fruit du travail humain
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jetée, la pierre se souvient
du maître
et lorsqu’elle touche la terre
rebondit et constate l’amour achevé
puisque le maître s’en balek
la pierre pleure
elle rebondit sur la route
sans que le maître n’essaye
par quelques moyens
de la ramasser
le temps est rude pour les cailloux
autant que pour les genoux
des sans-maître
je suis un sans-maître
et la pierre est ma maîtresse
je l’aime elle me configure secrètement
avec du gravier lubrifié
mais elle ce qui la tient dans sa propre erreur
c’est la nostalgie
alors pourquoi je continuerais
à l’appeler
la pierre
plutôt
je devrais l’appeler
ma mère
Note
La mort : extase du sommeil
Note
J'écris pour que le vide nettoie ma parole
Quand on est bien
on a envie de dire qu’on est heureux mais vu qu’on sait que ça va pas durer on ne le dit pas
ce qui débouche sur un cercle vicieux
alors on éclaire d’un coup de reins l’espace de la table entre toi et moi
et on y pose une boîte contenant quoi ?
mes couilles
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je me prépare comme un boxeur
ne flanche pas
espère le bon de la bonne réussite du poème
faire de l’ici du là-bas
une trajectoire puissante danseuse
mascarade puits
de lettre innovantes
dans le cœur détaché fuyant sa côte natale
un narcisse ganté en femme
Quand l'on souffle sur la tête d'un nain
tout vient du sombre
autre côté
le mur le silence
qui cache et ne fédère
il a des questions à poser
il scrute la rue
des questions à poser
au moment du poème
il pose : le voilà
les yeux
voilà la réponse : il pose
voilà l’infini désir
le phénix bûché
un désir renaît
il va il fédère
Une oeuvre d'art
si jamais l’œuvre
conduit au-delà d’elle-même
alors l’œil se retournera
au sein de l’orbite
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je suis parti à la recherche une journée est passée près de moi
parfois je me demande où ça va ?