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Rapport : Angoisse et beauté

13 Octobre 2022

Les nuages sont des nuages

et ces trois personnes n’ont rien à se dire.

 

Si elles se révèlent être vraies,

ces deux affirmations engagent mon existence en deux voies :

l’inexistence de la beauté et l’existence de l’angoisse.

 

Si les nuages ne sont que des nuages alors la beauté n’existe pas.
Car la beauté se trouve toujours dans le lieu ouvert par la matière –

lieu immatériel d’où une parole peut s’échapper.

Si ces trois personnes n’ont réellement rien à se dire alors l’angoisse existe.

Car l’angoisse se dévoile toujours lorsque l’homme est à découvert,

lorsqu’il n’a pas de toit pour se protéger de la pluie, 

lorsqu’il n’a pas comme rempart la parole, l’angoisse provient de cette vulnérabilité, 

cette extinction de la parole, ce manque qui donne lieu au non-lieu.

 

Peut-être est-ce par ce que la beauté n’existe pas que ces trois personnes sont angoissés.

La beauté n’existe que dans la profondeur de la joie,

l’angoisse dans la profondeur de la merde.

 

Il m’est angoissant de ne voire seulement que des nuages dans le ciel

autant qu’il m’est angoissant de voir ces trois personnes n’avoir rien à se dire 

et se forcer à parler pour ne pas laisser les blancs les envahir.

 

Mon angoisse est celle-là de voir les choses telles qu’elles sont :

des nuages blancs, des gens tendus.

Pourtant de ces deux affirmations je ne peux être sûr de leur vérité :

il y a une hésitation dans mon jugement.

 

Cette hésitation fait lieu de poème. 

Le poème est habité par l’hésitation.

 

Cependant je choisis de pencher d’un côté,

 

Le plaisir d’avoir à dire

De la beauté du ciel de mai.

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