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Poésie de Dieu

19 Octobre 2020

 
C’est à l’image que revient le droit d’exercer l’influence du primordiale sur l’expérience de l’humanité.
Le premier artiste, se reflétant dans l’origine (laquelle ne peut se souvenir d’elle-même, son produit l’a effacé dès la première expérience logique ou iconique recouvrant le jeté de l’homme dans le monde) mêle son cœur à son esprit dans une nuit ou un jour propice à l’expérience que de tenir tête à la lumière et son rayonnement, fut-il beau, - il sera toujours ce qui fait l’ombre, l’ombre – mais maintenant approprié dans son négatif : la lumière aveuglant le premier artiste. Il cherche la Parole qui n’a pas besoin du Soleil pour dialoguer avec le Dehors, et tout autour de sa hutte, doit se jeter le hasard. L’homme advient, le hasard avec. Après dans le retournement photographique l’homme ne peint plus, il peint encore, il voit, il désigne le Mal, le Bien, le tabou, l’exception, l’animal comme formes incommensurable à sa destinée absurde.
L’appareil photographique : des couches de sédiments : conscience de l’origine à jamais inconnue à la dernière œuvre de vision d’un esprit enfuit en lui-même par le nihilisme que tout l’Être recompose et désœuvrant le berger le condamne à l’infini. Nulle entreprise comparable n’avait été tentée auparavant, il est le durcissement de la matière et l’évanouissement de la matière. Il se retire dans la nuit englobante et regardant son troupeau se fait le désignateur d’une première ligne continue – sèche – qui se transpose dans toutes choses auparavant polies comme la pierre de la rivière – et désormais polie par la reconnaissance immédiate, dont l’action de cet homme désigné pour la première fois dans le cosmos exceptionnel comme action positive sur la matière sculptant le totem et fuyant en lui le tabou.
L’image contre le tabou. Voilà la première enquête de Dieu à l’égard du commencement, il trouve des preuves, émet des hypothèses et se résout à conclure que l’homme pourrait ne plus croire en lui mais à l’image qu’il se fait de lui. Distinction importante. L’image, l’icône, la représentation, l’immédiat, l’immanence de la conscience pure commence toujours par un coup d’œil allant de la nécessité de l’homme à se répandre comme une bactérie et en lui-même se représentant les étoiles ou de l’arc en ciel comme présente médiate d’un être divin à un être moral. Bœuf et infinité. Nourriture terrestre et nourriture céleste.
Dieu abdique, il se servira de la bêtise de l’homme qui pose les questions primordiales à n’importe quelle image immobile dans la stagnation infernale de l’absence de parole retirée de l’élan du berger étant devenu lui-même Dieu.
Alors il porte un chapeau, la pluie tombe, l’obscurité s’épaissit, l’hiver, le givre glace et empêche la chasse, reste les grottes où la possibilité d’une transcendance païenne inscrite dans le basalte : bœufs, bisons, mammouths et même hommes eux-mêmes représentés comme s’ils leur fallait se retourner pour se voir. Car c’est derrière lui que l’homme comprend, tous les jours, après que le passé, le négatif se soit asséché, l’homme ouvre un Dehors terrifiant sur le futur. Comment comprend l’homme le futur, il ne le comprend, il ne peut que le nommer l’interminable. Il photographie les restes d’un feu, des outils servant à découper la viande, du silex, et la voix extérieure s’emmêle à la voix intérieure. Un souffle glacé parcourt l’ancienne bête devenu saint et homme donc infini, un souffle qui recouvre l’origine de la première image du Réel, de Dieu, de l’Inconscient, de la Puissance et s’éteint dans l’histoire éternelle, retour sur elle-même et feu tout latent porté à son comble lorsque la bête devenue homme s’imagine être resté bête simplement. C’est cela que contient la parole Divine dans l’imagination technologique : c’est que bête tu étais et bête tu seras. Même miroir depuis la nuit des temps, même musique du sable dans la marche avec un bâton dans le désert, même inutilité de la vie sur Terre, même invasion de la vérité et de la valeur, de la science et de la morale, de la bassesse et de la terreur.
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