Anoushka dans mon verre
J’ai bu
Je l’ai bu
Dans le garage il y avait un cubi
Je me suis jeté dessus
Je me suis jeté dans la mort
Le drapeau de la mort a virevolté
L’ivresse est au-dessus de moi
Complétement au-dessus de moi
J’ai cessé d’être ivre 3 journées entières
Et maintenant je suis l’homme
Le père
Je bois
Je bois
Et
Je bois par ce qu’il fait chaud
Mais même s’il ferait un temps glacial je boirais aussi
Tous les temps sont propres à boire
Je fais de chez pépé l’endroit où je bois
Dans un immense verre
Où Anoushka flotte
A la surface
Et je ne m’en veux pas
Car elle est à la surface
Elle nage dans le rouge
Comme dans la mort confortable
Elle est confortablement installée dans mon sang
Comme dans la mort
Du placenta que l’on jette
Un jour moi aussi je jetterai mon placenta
Mais je ne m’en veux pas de boire
J’écris
J’insiste l’écriture
Je me pose comme statue de sel absorbante
D’art brutal
D’écrire à sa fille depuis la mort
Qui est tendance et résistance à la mort
Tout ce qui résiste à la mort est la vie
D’Anoushka à la vie il n’y a qu’un pas à faire
Prier deux manières
L’une en buvant
L’autre en étant sobre
La première semble incorrecte
L’autre correcte
La première car on ne boit pas pour prier
La seconde car prier c’est boire
L’eau du bénitier
J’ai des foultitudes d’avances sur le pain
Sur la sorgue
Sur le bidon
Sur la mitraillette
Sur villegenon