Court-métrage
45 PREMIÈRE SECONDES :
Au loin s’établissent
Des perfections
« Je vous donne deux heures »
on sait plus trop où se trouve le mot. Pas sûr les gens, de leurs tropismes.
Puis ça barge, ça coagule comme le réel. Ça
chuinte on ferme les yeux : les cils couchent ensemble
C’est ouvert, on y pénètre, la langue sur la ligne est ivre quand on a
peur.
Voilà ma chatte
j’suis pas un mec
/ temps /
cet os
ce vibrant dans ma chair.
loin d’elle j’ai sauté de moi jusqu’à l’aube.
(y aurait-il des formes ?
non qu’elles soient niées et pourtant
arbre et arbre).
Vos fusils avec minutie mais le réel
non qu’ils soient niés et jamais
que seul ce cœur
cette imagination
en collages
et j’imagine que tu aimes pourtant
cet os
ce collé dans ma chair.
se retire mais est-il perpétuel
une fois le poème une fois le tir
une fois l’élégance c’est
décrire
mais encore ?
mais rien, un faible vent.
SCÈNE DU DRONE PUIS DE MARJOLAINE JUSQU’À CE QUE LEMAIRE RENTRE EN APPELANT AU THÉ
et c’est là précisément
là dans là
le coin du là
ton refus des peuples
j’arrache une dent à ton sexe
dans l’angle
des mots crachent éructent jettent du sel
aux yeux de l’assassin
des exactement
des presque-là
rien de sinueux faire sinon toucher l’os derrière ta nuque
ce sens brut de ta nuque un poisson
qui brûle
des collages d’aliments dans mon oreille contemporaine
ta bouche une table
j’y mets alcool et couverts
puis nous mangeons l’infamie
la pierre
et son espace
le boucher a une idée qui lui échappe
alors qu’elle le creuse
le boucher te veut te tease te cogne jusqu’à la juste mesure
et l’on sait que l’on accède à l’indépendance par le rythme
diriger puis scier construire dans le champ vide
un ciel se vide
descend la violente remarque des mots tels que
thé, Marjolaine, assassin
que je te rends pour que tu me regardes
encore une fois
dans le là de la crevaison de l’être
qui se distribue par son souffle
dans les moments accordés soufflés à l’oreille du boucher
dans l’il y a primordial
le là de toute chose