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PENSÉE DE LA VIRULENCE

10 Décembre 2019

 

 

 

ce sol est friable

dans l’espoir de me remplir j’attends

le temps soutenu des rois

le temps qui se congestionne facilement

pour devenir désert de poésie

 

l’enfant de mes tristesses

toujours présent, il n’y aura pas d’achèvement

 

il est né sur le carrelage

il demeurera un écart entre le désir et la déception

 

 

dans les plis

un statut noir

Bongo

 

 

Je suis le premier homme à comprendre les situations poétiques puisque je suis moi-même, et ce depuis de longues années, une brèche lyrique : mon Je ne joue pas, il couve et laisse éclore un produit de bataille.

 

L’horloge sonore c’est la rime.

c’est l’insigne, l’insigne d’honneur

qui s’est donné dans la capitulation

aux différents mots

la bataille

 

L’amas de sons dans les mains fatigués et dans le ciel fermé.

 

 

un phénomène se décrit lorsqu’il est lui-même le producteur d’une situation anormale

le lion croque la gazelle comme on peint un tableau

phénoménalement il n’y a que la situation

un coupe-gorge verbal et l’on redevient un poète normal

 

 

loin du visage noir de la maladie

le cerveau dépose des pierres

dans l’antre des mots

la maladie ne s’en remettra pas

elle restera une situation poétique

 

                       l’arbre s’est dénudé par la fenêtre

                                   il est ce qu’il est :

 

                       l’espoir productif

 

 

 

 

le plus dur c’est l’attente : regarder les yeux grands ouverts la faille d’où sortiront les mots accordés.

il vibre et fulmine, c’est à lui que revient le dû des mots.

un protocole qu’il connaît sans le connaître : regarder regarder regarder.

 

dans la chambre 409

dans la chambre des cendres

des poètes qui en ont fini avec le réel

                     qui vont maintenant appuyer là où ça doit sortir

                       un volcan de sens

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