Je me suicide
Je me suicide.
Je vais me suicider plutôt.
Le long de cet entretien j’en dirais les raisons.
Mais pour l’instant je m’en tiens à la chose même.
Pas vrai.
Impossible.
Trop grosse pour être une partie de la réalité.
Car je n’ai aucune raison de me suicider.
Je vais bien.
Je n’ai pas la sclérose en plaque.
Je n’habite pas le Dakota du sud.
Je ne suis pas un travailleur forcé.
Je ne suis pas dans une tour en train de s’écrouler.
Dès lors pourquoi se suicider.
Je vais manger un macdo
Je reviens
C’était bon.
Par ce que c’est beau.
Les chrétien très pieux s’auto flagellent au fouet.
Les kamikaze japonais l’ont fait pour l’honneur.
Les Merah par dévouement.
Je vais me suicider par ce que c’est beau de mourir
Point.
Mon idée c’est de mourir par pure tendresse.
De me laver les mains avec la rosée.
Je vais me suicider par ce que j’ai vu dans une série quelqu’un le faire.
On va me dire qu’il n’y a rien de beau à ça.
Et bien si.
On se suicide pour retrouver quelque chose.
Une netteté.
Voir net encore une fois.
Comme lorsqu’on est sorti du placenta.
Je vais violer du sentiment.
Excusez-moi pour ce débordement de tendresse.
C’est pas mon genre.
Lorsqu’on pousse du pied la chaise.
Il y a un débordement.
Un contour qui s’agrandit.
Pas qui s’amoindri.
Un contour qu’on comprends alors comme limite du hasard qu’est la vie.
Avec l’apparition de l’homme il y a apparition du hasard.
Avec l’apparition du hasard il y a apparition de l’absurde.
Avec l’absurde la beauté.
Je suis beau et veux mourir beau.
Je suis encore jeune.
J’ai 32 ans