Un instant, puis un autre
un instant
puis un autre
et encore un autre
quand cela cessera-t-il ?
penser à ton corps
comme le pinceau pense la couleur
il la brosse sur l’infinité du tableau
un instant… c’est bien Dieu ?
et non, ce n’est que le peintre
qui pense le paysage
comme je te pense langage
la brosse sur tes cheveux bleus
la brosse qui peint le ciel
et le pinceau changeant, presqu’éternel
Ailleurs, nous irons
faire de nos vies des cérémonies bien trop pures
C’est pourquoi chaque mot dit ce qu’il est en plus :
Le dessein moi vers toi et de toi vers moi
bouche pleine de bruit
bouche ouverte et cette insomnie
bouche pleine de nuit