Journal 7 janvier
7 Janvier 2019
Je reprends le journal. Jambe fracturée au péroné et au tibia après un petit twist craquant. J’étais au château de Paul Le Maire, avec lui-même, Behar et Paul Gondry et Adrien (l’encadreur). La première journée était agréable, sans stress, de l’alcool et compétition du meilleur cul entre moi et Adrien.
A part Behar ce sont des amis d’enfance entre New York et Paris. Un soupçon d’envie me ramène à moi et il n’y a rien à dire de plus sur cela.
À 1h le SAMU est arrivé. Cela fait 3 jours que je suis dans une clinique à Vendôme. J’aime bien le nom de la ville. En plus d’être associé à la maison de campagne de mon enfance à Cloyes dont Vendôme était la ville la plus proche, le mot lui-même accompagne une certaine rondeur. Un vent sur un dôme ad vitam aeternam tournoyant sur lui-même. Invincible.
Mes trois livres de chevet sont Pizarnik à qui je pompe quelque punchline pour le poèmes, Le poème de Parménide présenté par Beaufret (que j’avais déjà lu à Murs avec maman il y a exactement deux ans) – j’avais oublié cette puissance de lego métaphysique, dans le retrait pur de la vérité se cogne la Parole comme un ricochet -, et Kristeva bien sûr, ma sœur la vie comme dirait Pasternak.
Samy, ce bon vieux Samy qui fait la tronche et parfois se donne comme un grand animal obscur et bienveillant. J’espère que Marius viendra aussi comme il me l’a proposé.
J’ai enfin des amis. Je vais les compter : Samy Lariby, Hugo Behar, Julien Aubert, Paul Lemaire, Paul Gondry, Marius et Adrien que je ne connais pas encore mais qui est d’une gentillesse insoupçonnée pour un étranger.
Mon chirurgien s’appelle Champion. Il a l’air d’être à la hauteur de son ombre. Les noms sont des ombres.