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L'écriture de l'article sur Tsetaeva et Bonnefoy

5 Décembre 2018

Infatigable de procrastination

L’article sur les rythmes de Tsvetaieva et Bonnefoy

Coule soudainement au dedans de ma gorge

Dans un cri hors pair où nullité

Et plénitude s’arrangent

Comme elles peuvent m’étouffant

Avec l’allonge du café

En un désert de signifiance chelou

En une possible étape qui

Tout à fait faisante

me fait me détester.

 

Puisque le Travail m’inquiète

Je m’inquiète à mon tour

Pour de bon – Oui –

Non pas de l’incréé

Plutôt de ce sentiment :

M’en voudra-t-elle ?

Celle qui ne me reconnaitra plus

Si un jour je la croise vers Filles Du Calvaire

Me voudra-t-elle ?

Celle que j’ai guélar sous un poème ?

 

Alors :

Retirer des moments

Aux jours

Et des jours Youtube

Et des heures de masturbation

Et des minutes où l’on ferme les yeux

 

Retirer un regard

Au café

Où l’on se voyait

Où l’on se dévisageait

Où l’on s’aimait

 

Alors :

Je regarde derrière moi

Nulle trace de procrastination

Avec Sabrina

 

Mais – mais – mais

Je ne pouvais plus

Lui prendre pour lui donner

Mais je ne pouvais plus…

 

 

Bonnefoy me dit – ce vieux connard - :

L’oubli a recouvert ce peu qu’ il fut

Sans âme – bête à deux têtes du regret et du désir

L’une se retournant

L’autre ouvrant sa gueule – signifiant

Ce qu’un être découvre

Lorsque apparaît l’essentiel transformation

Ce renouveau de lui-même par

Le truchement de cette pure décision consciente –

 

Puis

Marina Tsvetaieva en bonne Russe

N’indique à ma conscience

Aucun angle

Aucune concavité étrange

Seulement l’insomnie qui recouvre

En un écart et son contraire

La présence toute passionnée

De la brûlante Chloé !

 

Alors si cet article

Ne veut pas encore féconder

Les pages blanches de mon carnet

C’est peut-être parce qu’il faut du temps

Pour ouvrir les yeux

Distinguer la métamorphose de la rumeur des jours

Cette nouvelle façon d’accepter le Réel

Le matin sous un angle inédit

Puis de les fermer – ces yeux congestionnés –

Sur ce poème

Qui va s’éteindre

En ayant eu ce désir

D’inscrire sur l’arbre – pour vous, huit tout au plus –

En cette heure volée

L’Art et l’Éternité d’écrire

Pour mourir puis aimer.

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