L'écriture de l'article sur Tsetaeva et Bonnefoy
Infatigable de procrastination
L’article sur les rythmes de Tsvetaieva et Bonnefoy
Coule soudainement au dedans de ma gorge
Dans un cri hors pair où nullité
Et plénitude s’arrangent
Comme elles peuvent m’étouffant
Avec l’allonge du café
En un désert de signifiance chelou
En une possible étape qui
Tout à fait faisante
me fait me détester.
Puisque le Travail m’inquiète
Je m’inquiète à mon tour
Pour de bon – Oui –
Non pas de l’incréé
Plutôt de ce sentiment :
M’en voudra-t-elle ?
Celle qui ne me reconnaitra plus
Si un jour je la croise vers Filles Du Calvaire
Me voudra-t-elle ?
Celle que j’ai guélar sous un poème ?
Alors :
Retirer des moments
Aux jours
Et des jours Youtube
Et des heures de masturbation
Et des minutes où l’on ferme les yeux
Retirer un regard
Au café
Où l’on se voyait
Où l’on se dévisageait
Où l’on s’aimait
Alors :
Je regarde derrière moi
Nulle trace de procrastination
Avec Sabrina
Mais – mais – mais
Je ne pouvais plus
Lui prendre pour lui donner
Mais je ne pouvais plus…
Bonnefoy me dit – ce vieux connard - :
L’oubli a recouvert ce peu qu’ il fut
Sans âme – bête à deux têtes du regret et du désir
L’une se retournant
L’autre ouvrant sa gueule – signifiant
Ce qu’un être découvre
Lorsque apparaît l’essentiel transformation
Ce renouveau de lui-même par
Le truchement de cette pure décision consciente –
Puis
Marina Tsvetaieva en bonne Russe
N’indique à ma conscience
Aucun angle
Aucune concavité étrange
Seulement l’insomnie qui recouvre
En un écart et son contraire
La présence toute passionnée
De la brûlante Chloé !
Alors si cet article
Ne veut pas encore féconder
Les pages blanches de mon carnet
C’est peut-être parce qu’il faut du temps
Pour ouvrir les yeux
Distinguer la métamorphose de la rumeur des jours
Cette nouvelle façon d’accepter le Réel
Le matin sous un angle inédit
Puis de les fermer – ces yeux congestionnés –
Sur ce poème
Qui va s’éteindre
En ayant eu ce désir
D’inscrire sur l’arbre – pour vous, huit tout au plus –
En cette heure volée
L’Art et l’Éternité d’écrire
Pour mourir puis aimer.